Des policiers de Louiseville ciblés par un individu à l’état mental perturbé

Des policiers du poste de la Sûreté du Québec de Maskinongé, à Louiseville, ont fait l'objet de menaces.

Quelques mois à peine après la tragédie qui a coûté la vie à la sergente Maureen Breau, des policiers du poste de la Sûreté du Québec à Louiseville ont vécu une autre situation traumatisante alors que certains d’entre eux ont été ciblés par un individu à l’état mental perturbé.


«Nous avons eu le signalement qu’un individu qui a l’état mentalement perturbé, avec un potentiel de violence confirmé, menaçait de s’en prendre à des policiers et des policières du poste Louiseville et de les tuer. En plus, ils nommaient les noms des personnes visées», a déploré le président de l’Association des policiers et des policières du Québec (APPQ), Jacques Painchaud.

«C’est en lien avec un événement pour lequel il a été arrêté en 2022, alors qu’il menaçait les policiers et les policières d’une hache, avec laquelle il a causé des méfaits sur un véhicule de police, avant d’être neutralisé avec un appareil taser», ajoute-t-il.

Celui-ci remercie le service des crimes majeurs de Mascouche, du Groupe tactique d’intervention et des autres policiers qui ont pu aider à localiser et arrêter l’homme en question.

«On appréhendait le pire et on a évité le pire en fin de semaine, souligne Jacques Painchaud. On aurait pu revivre une situation où des policiers et policières sont devant un danger éminent et pour lequel la personne est déterminée à les tuer, à faire une embuscade.»

«Dans le contexte, les policiers et les policières de Louiseville ont été pendant plusieurs heures et dans la nuit en hypervigilance ne sachant pas s’il y aurait une tentative immédiate, continue le président de l’APPQ. Il y a des mesures de sécurité qui sont demandées. On veut améliorer la sécurité passive dans l’unité pour prévenir une embuscade possible à l’entrée ou la sortie du poste de police.»

«[Les policiers et les policières de Louiseville] sont déjà avec des cicatrices, des plaies ouvertes de ce qu’ils ont vécu au mois de mars et je peux vous dire que c’est excessivement difficile là-bas», continue M. Painchaud.

Celui-ci rappelle que l’enjeu demeure celui d’un individu à l’état mental perturbé avec un potentiel de violence qui a fait des récidives au cours des derniers mois. Une situation qui n’est pas sans rappeler celle d’Isaac Brouillard Lessard dont le décès, tout comme celui de Maureen Breau, fera l’objet d’une enquête publique à partir de février 2024.

Selon ce que rapporte Radio-Canada, le suspect dans cette affaire est Maxime Bourassa, un individu de 36 ans de Saint-Barnabé, qui a déjà plaidé coupable à des accusations de méfait et d’avoir tenté de désarmer un policier. Il a aussi des accusations de harcèlement criminel, d’entrave au travail d’un policier et de port d’arme dans un dessein dangereux.

«Il a eu des voies de fait, des bris de condition. Il l’a dit ouvertement. Il est toujours sous l’addiction de drogue, ce qui ne fait pas bon ménage avec la prescription de médicament d’un médecin», mentionne Jacques Painchaud.

De l’avis du président de l’APPQ, il s’agit encore une fois d’un exemple de ce qui ne fonctionne pas dans le système de libération des personnes à l’état mental perturbé avec un potentiel de violence, comme il a été décrié dans la pétition qui a été fermée par le gouvernement il y a deux semaines.

«Ce sont des gens excessivement dangereux pour eux-mêmes, envers la société et particulièrement la police, quand ceux-ci entendent des voix et qu’ils veulent mettre à exécution des plans morbides», continue Jacques Painchaud.

Celui-ci réclame la transmission d’informations lors des interventions des policiers, mais également la révision des critères de prise de décision de la Commission d’examen des troubles mentaux du Québec.

«Il faudrait qu’ils ajoutent une case, et quand c’est clair que la personne est toujours sous l’addiction de drogue, qu’elle ne soit pas libérée, parce que ça va mettre en péril son traitement et les suivis possibles. Surtout si en plus, on voit qu’elle est multirécidiviste», plaide le président de l’APPQ.

Celui-ci indique que depuis cinq ans, il y a une augmentation de 35% d’appels pour des individus à l’état mental perturbé. «On voit une dégradation, souligne-t-il. Peut-être que les gens pensent que ce sont des cas isolés, mais cet événement-là démontre que non.»