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La détresse des premiers répondants accentuée dans la dernière année

Un résident du CHSLD Maimonides, à MMontréal, est placé dans une ambulance.
Un résident du Centre Hospitalier Gériatrique Maimonides, à Côte-Saint-Luc, est placé dans une ambulance. Photo: Josie Desmarais/Métro

Les premiers répondants du Québec sont vraisemblablement ébranlés par les circonstances engendrées par la pandémie, laissent entendre des données de l’organisme La Vigile.

Dans la dernière année, le service de référencement vers des ressources professionnelles en psychologie, sexologie ou encore en toxicologie a vu ses demandes bondir de 30%.

«On a de plus en plus d’appels de gens qui ont besoin, soit de recommencer à consulter – il nous avaient appelés dans le passé et là ils sentent un besoin […] – ou des gens qui lèvent la main pour avoir de l’aide», soutient la directrice générale de La Vigile, Geneviève Arguin.

Les requêtes d’hébergement ont grimpé entre 40 et 50%. Cet achalandage cause des listes d’attentes. «On a 15 chambres ici, là, on peut en accueillir 10 à la fois», dit Mme Arguin.

Mesures

Les plus récentes mesures sanitaires du gouvernement Legault comme l’application du couvre-feu au début du mois de janvier ont «ajouté une couche» de pression sur les premiers répondants, notamment les policiers, considère Mme Arguin.

Individuellement, cette nouvelle restriction n’a pas été un élément déclencheur pour la détresse psychologique.

«On nous en parle, mais pas de façon majeure sur les appels que l’on reçoit», dit la directrice générale, ajoutant qu’«ils le [couvre-feu] vivent en tant que citoyen, mais ils le vivent également en tant que personnes qui doivent faire respecter ces règlements.»

Les interventions sur le terrain reliées à la santé mentale ont augmenté, ce qui pèse sur les épaules des agents, rapporte le président de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec (APPQ) Dominic Ricard.

«Il y en a qui cumulent plusieurs années, plusieurs événements, et à un moment donné, ils craquent.» -Réjean Leclerc, président du Syndicat du Préhospitalier

«C’est demandant, c’est exigeant de tenter de convaincre des gens, qui sont, disons, en mode suicidaire ou des choses comme ça, souligne M. Ricard. Ça vient nous chercher et ça vient aussi nous impacter avec notre famille et nos enfants avec cette réalité-là.»

Étant en première ligne, le risque d’être exposé à la COVID-19 serait également un souci. «C’est clair que ça cause un stress supplémentaire, et on est le reflet de la population aussi. On a des gens qui sont plus anxieux face à la pandémie. Je connais personnellement des gens qui ont perdu des membres de leur famille», ajoute le président de l’APPQ, qui représente les troupes de la Sûreté du Québec.

Violence

Le son de cloche est semblable chez les paramédicaux de Montréal et Laval. Si de potentiellement fréquenter des personnes infectées est aussi une source d’anxiété, la charge de travail l’est aussi. «C’est comme si on était en mesure d’urgence, toujours», fait savoir le président du Syndicat du Préhospitalier, Réjean Leclerc.

La récente hausse de la violence à Montréal inquiète également. Plusieurs fusillades dans un court laps de temps ont eu lieu. Une jeune adolescente est notamment décédée après avoir été atteinte par balle.

«Les événements plus violents peuvent entraîner des séquelles plus grandes. […], mentionne M. Leclerc. Lorsqu’il y a des enfants d’impliqués, c’est un peu plus dur, sinon très dur.»

Puisque La Vigile est basée à Québec, les paramédicaux du Grand Montréal ont davantage tendance à se tourner vers des ressources internes comme des pairs aidants.

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