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Des amendes sans avertissement

François Legault serre la vis aux récalcitrants qui ne respectent pas les mesures sanitaires



Fini les simples avertissements pour les récalcitrants. À deux semaines de Noël, les policiers ne feront plus de cadeaux à ceux qui se moquent des règles sanitaires, a prévenu le premier ministre, François Legault.

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Devant le « relâchement » observé récemment et qui risque de faire flancher le système de santé, le gouvernement a demandé aux autorités d’appuyer sur le crayon en distribuant plus de contraventions, et cela, sans préavis.

« Ça va faire, a signalé en point de presse le premier ministre. Il faut, à un moment donné, être capable d’envoyer un message très clair à cette petite minorité qui ne respecte pas les règles. »

Un rappel ultime a d’ailleurs été envoyé à toute la population, sur le coup de 14 h 30, hier, par le système Québec En Alerte, qui permet de diffuser des alertes d’urgence en simultané sur les appareils cellulaires, à la télévision et à la radio.

« La période des avertissements, elle est terminée. Elle est terminée », a martelé M. Legault, en rappelant que les contrevenants s’exposent à des amendes pouvant aller jusqu’à 6000 $.

Ceux qui prévoient se rassembler malgré tout avec d’autres ménages à Noël ou au jour de l’An ont donc intérêt à y repenser deux fois avant de faire fi des interdictions en vigueur. Idem pour ceux qui refusent de porter le masque lorsque requis.

« On a absolument besoin de donner un grand coup pendant le temps des Fêtes pour casser la deuxième vague. On n’est pas encore à l’étape d’obliger la fermeture de certains commerces, mais, comme on le dit depuis quelques jours, on n’exclut rien à ce moment-ci », a soutenu le premier ministre.

Photo Stevens Leblanc

10 fois plus d’avertissements

Selon des données obtenues par notre Bureau parlementaire, les différents corps policiers de la province ont remis, la semaine dernière, 10 fois plus d’avertissements que de constats d’infraction (voir tableau) pour non-respect des directives de la Santé publique.

Si chaque avertissement devient un constat, cela se traduirait par une hausse de 1000 % du nombre de contraventions.

Du côté des policiers, qui pouvaient déjà émettre un constat sur-le-champ, on se dit prêts à répondre à l’appel du gouvernement Legault.

« Nous avons pris connaissance de la demande formulée par le premier ministre et nous serons présents sur le territoire et nous allons augmenter les effectifs en conséquence », a réagi le sergent Claude Denis, porte-parole de la Sûreté du Québec.

« On va suivre l’orientation du gouvernement ; on voit la gravité de la situation », indique aussi la capitaine Claudine Després, de la police de Longueuil.

« On était plus en mode sensibilisation, mais ça n’a pas eu les effets escomptés, constate-t-elle. On va devoir être plus sévère, on va monter d’une coche. Il risque d’y avoir plus d’interventions et moins de négociations. »

Photo Stevens Leblanc

Il n’y aura plus d’excuses

« Avec l’alerte, plus personne ne pourra dire qu’il n’est pas au courant des mesures. On risque de devoir travailler plus souvent avec des récalcitrants », ajoute un haut gradé d’un important service, sous le couvert de l’anonymat.

Même si ce n’est pas de gaieté de cœur, les policiers précisent qu’ils feront le nécessaire.

« On est rendu à la prochaine étape : intervenir et donner des constats d’infraction. Mais on ne veut pas donner des billets pour donner des billets », a aussi dit François Lemay, président de la Fédération des policiers et policières municipaux du Québec, qui représente près de 10 000 agents.

« Nos membres sont avant tout des êtres humains. [...] Ce n’est jamais le fun de donner des constats, mais nous allons continuer le travail qu’on nous demande de faire », ajoute-t-il, en soulignant l’importance « de réduire la pression sur le système de santé ».

« Si les gens respectent les règles gouvernementales, on n’aura pas à intervenir et c’est notre plus grand souhait. [...] On ne trouve pas ça plaisant, mais il faut moins surcharger le système », a renchéri le nouveau président de l’Association des policiers provinciaux du Québec, Dominic Ricard, rappelant que ses membres ne souhaitent pas « aller casser des partys [...] mais qu’ils ont un rôle à faire ».

« C’est tolérance zéro »

Depuis le début de la pandémie, les inspecteurs de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) ont distribué de leur côté plus de 20 000 avis de correction, mais seulement 35 constats d’infraction après leurs visites dans les milieux de travail.

« Là, on serre la vis, il n’y a plus d’excuses, c’est tolérance zéro », a insisté le ministre du Travail, Jean Boulet, en entrevue avec Le Journal.

— Avec la collaboration de Stéphane Alarie et Antoine Lacroix

Constats d’infraction remis aux récalcitrants  

Par les policiers *

Depuis le début de la pandémie : 

9817 contraventions

Du 29 novembre au 5 décembre : 

256 contraventions (Nombre d'avertissements remis: 2 766)

Du 22 au 28 novembre : 

180 contraventions

Du 15 au 21 novembre : 

165 contraventions

* Pour l’ensemble des corps policiers à travers la province

Source : ministère de la Sécurité publique

En milieu de travail (CNESST)

Avis de correction : 

20 523

Fermetures : 25, dont 23 chantiers de construction et 2 établissements

Amendes : 35

Source : ministère du Travail

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