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Santé mentale: de plus en plus de travail pour la SQ en Mauricie

La santé mentale des Québécois en a pris un coup depuis le début de la pandémie, ce qui se traduit par un surcroit de travail pour la Sûreté du Québec (SQ) en Mauricie.

Des données obtenues par TVA Nouvelles grâce à l'accès à l'information montrent que le nombre de dossiers nécessitant une intervention pour état mental perturbé a atteint un sommet en quatre ans.

Entre le 1er avril 2020 et le 31 mars 2021, le nombre de dossiers avec intervention pour état mental perturbé a connu un bond global de 11 % dans les postes de la Mauricie, Nicolet-Yamaska et Bécancour, par rapport à la même période un an plus tôt. Les policiers ont traité 1262 dossiers, contre 1127 en 2019-2020.

Non seulement les autorités interviennent plus souvent, mais les cas se complexifient et la durée des interventions s’allonge. Un constat que partage le président de l'Association des policières et policiers provinciaux du Québec, Dominic Ricard.

«On le voit, ça monte chaque année. Depuis quatre ans, c’est 20 000 interventions directement reliées à la santé mentale qu’on a faite dans les postes de la SQ au Québec. Et pratiquement chaque cas est unique, ce qui rend la tâche plus difficile pour l’accès aux soins.»

La hausse touche plus durement les MRC de Nicolet-Yamaska, Mékinac et La Tuque avec des augmentations respectives de 60, 40 et 20 %, tandis que les MRC de Bécancour, Shawinigan et Maskinongé notent une croissance de 3 à 7 %. Le seul territoire à voir son bilan fléchir est la MRC des Chenaux.

Il n’en demeure pas moins qu’en quatre ans, les chiffres ont bondi de 21 %.

Cette réalité force les corps policiers à ajuster leurs méthodes. Au poste de police de Trois-Rivières, une travailleuse sociale du CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec est affectée à temps plein pour conseiller les patrouilleurs avant, pendant et après les interventions. En poste depuis septembre 2019, Marylène Ménard est devenue une ressource incontournable pour les policiers.

«Les agents viennent se faire valider pour voir quelle est la meilleure intervention ou la meilleure pratique pour chaque cas. Je m’assure aussi d’être la courroie de transmission entre le système de santé et la police. Je suis comme un outil pour eux. Un filet de sécurité qui prend en charge les cas complexes», a-t-elle détaillé.

Pour le territoire de la SQ en Mauricie–Centre-du-Québec, seul le poste de Drummondville peut compter sur une travailleuse sociale à temps plein.

Signe que la problématique prend de l'ampleur, le service 911 est maintenant assisté d'une équipe d'intervenants sociaux de la région. L'idée, selon le directeur adjoint des services sociaux et dépendance du CIUSSS-MCQ Jovany Raymond, est de cibler les besoins dès que l’appel est reçu afin de fournir l’assistance de professionnels en santé mentale sur le champ au lieu de dépêcher la police.

«Les gens ont le réflexe d’appeler le 911 immédiatement, mais il ne faut pas oublier que des équipes sont en place sur la ligne 811 pour les problématiques en santé mentale. Donc, on prend en charge des appels et ça enlève de la pression sur les services de police», a souligné M. Raymond.

Selon les données obtenues, les dossiers reliés à des tentatives de suicide ont baissé de 15 %. Le cas de Shawinigan est cependant préoccupant puisque la ville recense, à elle seule, le même nombre de tentatives de suicide que les six autres MRC combinées, malgré une population de deux fois et demie plus petite.

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