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La police tente en vain d’éviter la diffusion d’un reportage

L’émission de Radio-Canada sur les femmes autochtones repasse malgré tout

Priscilla Papatie est une des nombreuses femmes autochtones qui a allégué avoir été agressée par un policier.
Priscilla Papatie est une des nombreuses femmes autochtones qui a allégué avoir été agressée par un policier. Capture d'écran, Radio-Canada


VAL-D’OR | L’Association des policiers provinciaux du Québec a tenté de faire annuler la rediffusion du reportage dans lequel des femmes autochtones affirment avoir été victimes d’agressions de la part de policiers.

Plus d’un an après la diffusion du reportage Abus de la SQ: Les femmes autochtones brisent le silence, le Directeur des poursuites criminelles et pénales confirmera demain qu’aucune accusation ne sera déposée contre les six policiers suspendus après la diffusion du reportage.

Cette rediffusion était de trop pour le syndicat des policiers, qui affirme dans une lettre envoyée à Radio-Canada qu’il s’agit de mauvaise foi puisque la Société d’État sait qu’aucune accusation ne sera portée contre les policiers puisqu’elle en a fait une nouvelle cette semaine.

Selon l’APPQ, Radio-Canada devrait constater que ce reportage repose sur des allégations non vérifiées, trompeuses et qu’il est contraire aux règles de l’art.

Atteinte à la réputation

«Radio-Canada démontre qu’elle ne se soucie aucunement de la réputation de nos clients [les policiers de Val-d’Or], et ce, bien que nous ayons détaillé abondamment dans notre recours contre Radio-Canada et Josée Dupuis les dommages que ceux-ci ont subis en raison de la diffusion initiale du reportage et la couverture médiatique qui s’en est suivie», peut-on lire dans la lettre envoyée par huissier ce matin à Radio-Canada.

Le mois dernier, 41 policiers du poste de la SQ à Val-d’Or ont déposé une poursuite de 2,3 M$ contre Radio-Canada et la journaliste Josée Dupuis.

La société d’État a justifié sa décision de diffuser à nouveau son controversé reportage par un article publié sur son site web intitulé «Pourquoi rediffuser le reportage d’Enquête». Radio-Canada y explique que dans son rapport, l’observatrice indépendante qui a supervisé l’enquête du SPVM, Fannie Lafontaine, a parlé d’un racisme systémique à l’endroit des femmes auto­chtones.

«Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas d’accusation que ce que les femmes ont dit n’est pas vrai.», a dit Mme Lafontaine.

Autre poursuite

Par ailleurs, les femmes ont réitéré en point de presse leur demande d’une commission d’enquête indépendante. Selon la directrice du Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or, Édith Cloutier, le gouvernement est complice des gestes posés envers les femmes en refusant cette commission d’enquête.

«Nous nous sentons trahies, humiliées et notre cœur est brisé en mille morceaux. Comme si devant la justice de ce pays nous n’étions pas importants, nous ne comptions pas, nous n’avions pas été écoutées», a fait savoir la porte-parole d’un groupe de femmes autochtones, Jacqueline Michel.

Les femmes ont également annoncé leur intention d’entreprendre des démarches juridiques pour se faire entendre, mais n’ont pas dévoilé qui elles voulaient poursuivre.

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