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Liaison entre le BEI et la SQ: un malaise chez les policiers



La nomination d’un haut gradé de la Sûreté du Québec pour assurer les liens avec le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) dans le cadre de l’enquête sur les fuites à l’UPAC crée un malaise chez les policiers provinciaux.

Dans une note interne envoyée la semaine dernière à son état-major, le DG par intérim de la SQ interdit dorénavant aux agents de communiquer directement avec le BEI.

« Cette correspondance vise à vous informer de la désignation de l’inspecteur-chef Guy Tremblay à titre d’agent de liaison unique avec le BEI pour tout ce qui a trait à l’enquête portant sur l’UPAC (Mâchurer, Projet A). [...] Dès aujourd’hui, plus aucune communication directe n’est autorisée », peut-on lire dans la missive signée par Mario Bouchard, obtenue par notre Bureau parlementaire.

« Tu viens de dire à tout le monde, si tu parles, tout le monde va le savoir que tu rencontres le BEI », déplore un policier, sous le couvert de l’anonymat. « C’est aberrant », dit-on en coulisses.

À la demande du BEI

Au quartier général de la rue Parthenais, on assure que tout a été fait dans les règles de l’art.

« C’est une demande qu’on a eue du BEI, donc au fond, c’est eux qui nous ont demandé de désigner un agent de liaison », a précisé le porte-parole de la SQ, Guy Lapointe.

Il ajoute qu’il s’agit essentiellement d’une mesure administrative.

« L’objectif, ce n’est pas qu’une personne qui aurait de l’information à transmettre passe par Guy Tremblay, mais que toutes les demandes officielles, que ce soit de documentation, de rapport, lui il va vraiment être la courroie de transmission. »

L’inspecteur Lapointe dit ne pas avoir eu vent d’un malaise à l’égard de la directive émise par le DG par intérim.

À la suite de nos questions, le BEI a jugé bon de diffuser un communiqué de presse hier pour confirmer que c’est bel et bien à sa demande que la police provinciale a procédé à la nomination de l’agent de liaison Guy Tremblay. Il n’a pas été possible d’avoir d’autres commentaires.

Une enquête exceptionnelle

S’il convient que c’est la marche à suivre habituelle du BEI, le président de l’Association des policiers provinciaux estime que le « caractère exceptionnel » de l’enquête mérite peut-être des ajustements.

« S’il y a quelqu’un qui veut rencontrer un enquêteur dans ce type d’enquête là sous le sceau de la confidentialité, bien il y a un malaise, il pourrait y avoir un malaise et ça pourrait empêcher quelqu’un de se rendre jusqu’aux enquêteurs pour aller dénoncer des trucs », croit Pierre Veilleux.

Selon lui, les policiers devraient pouvoir avoir un accès direct au BEI, sans passer par l’agent de liaison.

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