Une policière et un suspect tués lors d’une intervention à Louiseville
Deux personnes ont perdu la vie lundi soir lors d'une intervention de la Sûreté du Québec (SQ) au centre-ville de Louiseville.
Photo : Radio-Canada
Une intervention de la Sûreté du Québec (SQ) à Louiseville, en Mauricie, a pris une tournure dramatique lundi soir. Un individu a tué une policière lors de son arrestation avant d’être lui-même abattu par d’autres agents.
La SQ a confirmé tôt mardi matin l’identité de la sergente tuée en service. Il s’agit de Maureen Breau, 42 ans, qui comptait un peu plus de 20 ans d’expérience. Cette mère de deux enfants était affectée au poste de la MRC de Maskinongé.
Par voie de communiqué, l’organisation confirme qu’un autre policier a été blessé, mais la vie de cet agent n'est pas en danger.
Les événements sont survenus au centre-ville de Louiseville, sur l'avenue Saint-Laurent, à l'intersection de la rue Saint-Aimé.
La sergente Maureen Breau a perdu la vie alors qu'elle était en service le 27 mars, à Louiseville.
Photo : Sûreté du Québec (SQ)
D'après le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI), l’organisation responsable de faire la lumière sur les interventions policières lors desquelles une personne est blessée ou tuée, deux agents de la SQ se sont déplacés vers 20 h 30 pour procéder à l’arrestation d’un individu concernant des menaces
.
Le suspect se serait alors emparé d’une arme blanche et l’aurait brandie vers les policiers. Il aurait atteint grièvement une agente qui procédait à l’arrestation. Un second binôme de policiers dépêché sur les lieux aurait alors fait feu à l’endroit de l’individu
, l’atteignant mortellement.
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Selon nos informations, au moment où un agent lui lisait ses droits, l'homme aurait poignardé la policière, qui serait ensuite tombée du haut du deuxième étage.
Le BEI se penche sur les circonstances de l’intervention, alors que le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) mène l'enquête criminelle liée aux événements.
Le poste de commandement du Service de police de Montréal (SPVM) est arrivé à Louiseville mardi avant-midi.
Photo : Radio-Canada / Martin Chabot
Des voisins ébranlés
Les résidents de la vingtaine de logements que compte l'immeuble ont été évacués lundi soir. Six ont été pris en charge par la Croix-Rouge et ont été relogés dans un hôtel pour la nuit. Les autres sont allés chez des proches.
Stéphane Caron, un voisin qui a été témoin des événements, est encore sous le choc et souhaite même déménager. Il sortait ses poubelles au moment où l’intervention policière a eu lieu. Il a entendu les coups de feu.
Stéphane Caron habite dans le même immeuble que l'individu qui a été abattu par les policiers lundi soir à Louiseville.
Photo : Radio-Canada
Selon lui, le suspect avait des problèmes de santé mentale. La mort de la policière lui semble injuste.
[Elle] a fait sa job et ça s’est reviré contre elle.
Maureen Breau est la neuvième policière à perdre la vie en devoir cette année au Canada. Le dernier policier assassiné en service au Québec était Thierry LeRoux, à Lac-Simon en février 2016.
Le monde policier en deuil
Ce sont des moments difficiles. Les membres de la Sûreté du Québec sont en deuil
, a déclaré Patrice Cardinal, directeur de la Direction des communications et des relations internationales de la SQ. Il a indiqué que de l’aide a été mise en place auprès des policiers de la région.
Selon M. Cardinal, le conjoint de Mme Breau travaille pour la Sûreté du Québec à Trois-Rivières.
Le directeur de la SQ a aussi affirmé qu’un hommage sera rendu à Maureen Breau. Il a précisé que la sergente était superviseure de relève au poste de la MRC de Maskinongé et qu'elle était donc responsable des équipes de patrouille le soir du drame.
L’Association des policières et policiers provinciaux du Québec (APPQ) est ébranlée par cette nouvelle. On a beau avoir plusieurs mesures [en place], plusieurs stratégies et techniques pour se préparer à faire une intervention sécuritaire, il arrive parfois que des choses comme ça arrivent
, se désole le président de l’organisation, Jacques Painchaud.
M. Painchaud a une pensée pour la famille de la sergente. C’est une mère de famille avec deux enfants. Elle venait d’être promue pour aller en enquête. Elle avait planifié un [congé] différé pour profiter de la vie
, mentionne M. Painchaud, la voix brisée par l’émotion.
Le président de l’APPQ mentionne qu’un autre policier a failli mourir lors de cette intervention.
[L'agent] a eu une fracture du crâne. Il est hors de danger, mais il aurait pu y avoir des conséquences excessivement graves. N’eût été l’intervention rapide de l’une des collègues, ça aurait pu être encore pire.
La directrice générale de la Sûreté du Québec, Johanne Beausoleil, a envoyé une communication cette nuit aux membres de l'organisation. Une telle épreuve nous rappelle le danger du métier de policier face à des situations extrêmes comme celle à laquelle ont dû faire face la sergente Breau, ses confrères policiers et les préposés aux télécommunications d’urgence
, pouvait-on notamment y lire.
D'après les entrevues réalisées à l'émission Toujours le matin et avec les informations de Karine Bastien, de Louis-Simon-Gauthier, de Julie Grenon et de Marilyn Marceau
