Prix Policier du Québec

Description et organisation

Le Gala des Prix Policiers du Québec permet de souligner la qualité du travail effectué par les policières et policiers québécois à l’échelle locale, nationale et même internationale. Au cours du Gala, des policières et policiers reçoivent le Cristal des Prix Policiers du Québec pour s’être illustrés par leur courage, leur esprit d’équipe, leur persévérance et leur engagement auprès de leur communauté.

Le comité organisateur est composé de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec (APPQ), de l’Association des membres de la police montée du Québec (AMPMQ), de la Fédération des policiers et policières municipaux du Québec (FPMQ) et de la Fraternité des policiers et policières de Montréal (FPPM).

Comme le veut la tradition des Prix Policiers du Québec, les candidats sont proposés par leurs collègues de travail, mais un Conseil de gouvernance a pour mandat de faire l’examen de toutes les candidatures qui lui sont soumises, quel que soit le corps policier d’origine. Ce Conseil de gouvernance est composé de diverses personnalités provenant du monde politique, de l’administration de la Justice et du domaine policier. Ses décisions sont à la fois impartiales, sereines, crédibles et autonomes, ce qui ajoute au prestige associé à la remise des Prix Policiers du Québec. Le Conseil veille également à établir les grandes orientations que l’organisation sera appelée à prendre.

Les membres du Conseil de gouvernance sont :

  • M. Tony Cannavino, président de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec de 1996 à 2003, puis président de l’Association canadienne des policiers de 2003 à 2008;

  • M. Jean-Pierre Charbonneau, président de l’Assemblée nationale du Québec de 1996 à 2002, qui fit sa marque comme journaliste d’enquête de la CECO;

  • M. Gaétan Delisle, sergent d’état-major retraité de la GRC et président-fondateur de l’AMPMQ;

  • M. Robert Lavigne, directeur général de la Sûreté du Québec de 1988 à 1995;

  • M. Claude Lebel, policier retraité du service de police de Montréal, il fut délégué syndical de 1972 à 1974, directeur non libéré siégeant à la FPPM de 1974 à 1976, délégué syndical de 1980 à 1990 et vice-président exécutif à la FPPM de 1990 à 1999;

  • Me Madeleine Lemieux, avocate spécialisée en droit administratif, en droit professionnel et en droit du travail et enseignante à l’École de formation professionnelle du Barreau du Québec en déontologie et en droit administratif;

  • M. Yves Prud’Homme, policier retraité du service de police de Montréal, il fut délégué syndical de 1978 à 1982, directeur à la discipline à la FPPM de 1982 à 1988, président de la FPPM de 1988 à 1998 et président de la FPMQ de 1999 à 2004.

La logistique de l’événement est assurée par le support de l’Association des membres de la police montée du Québec (AMPMQ) et de  l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec (APPQ). Les personnes-ressources pour l’APPQ sont : Laurent Arel, Johanne Lagacé, Stéphanie Bourgault, Alphée Simard et Chrystian Leclerc.

Lors du gala, par l’entremise de leur fondation caritative respective, les quatre associations syndicales versent un don à un organisme à but humanitaire.

Toute candidature peut être transmise à l’APPQ par courriel, au soin de Mme Johanne Lagacé (lagace@appq-sq.com), ou en complétant un formulaire de mise en nomination que vous trouverez sur le site Internet des Prix Policiers du Québec (www.prixpoliciersduquebec.ca).

 

​Les lauréats 2019 de la Sûreté du Québec

21e édition du GALA DES PRIX POLICIERS DU QUÉBEC
21 NOVEMBRE 2019

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Giovanni Grenon

Quelles que soient la nature de l’intervention, la formation reçue, les années d’expérience, le débriefing, le support de ses pairs, la force de caractère, tout policier, toute policière reste à jamais marqué lorsqu’un enfant est impliqué.

Il y a 18 ans, à l’approche du temps des Fêtes, un agent de la Sûreté du Québec de Saguenay intervient sur les lieux d’un grave accident. Il sauve un petit garçon grièvement blessé, dont les deux parents ont péri dans la collision.

Quelques jours plus tard, il tient à rendre visite au petit, à l’hôpital. C’est le temps de Fêtes. Il lui a apporté des cadeaux et a décidé de remettre aussi un petit présent à chacun des enfants hospitalisés à l’unité pédiatrique.

L’étonnement, chez ces enfants, de voir arriver un policier, les yeux qui s’illuminent, les sourires qui renaissent, les joues qui reprennent de la couleur: notre agent a la confirmation, ce jour-là, que, ça aussi, on en reste à jamais marqué.

En effet, avant d’être en poste chez lui, au Saguenay, il avait déjà commencé à s’impliquer auprès des enfants de famille dans le besoin, sur la Côte-Nord.

À l’époque, avec l’aide du centre de santé local, qui lui fournit une liste d’enfants dans le besoin, il fait le tour des commerçants du coin pour trouver, à chaque enfant, un cadeau personnalisé. Soixante-seize enfants, six heures d’emballage.

Un 24 décembre, avant d’entreprendre son quart de travail à 23 h, le policier, avec l’aide d’un confrère, remplira trois fois sa voiture de cadeaux, qu’ils livreront toute la journée. Vers 22 h 30, ils sont à la dernière maison sur la liste.

La porte d’entrée est brisée, l’air glacial s’infiltre dans la modeste demeure. Les policiers sont accueillis par une jeune maman. « Papa ? », demande un enfant de trois ans rivé devant un téléviseur. Aucun jouet ne traîne. Le petit n’en a presque pas.

Le père, retenu sur un chantier de construction à des centaines de kilomètres de la maison, n’a pu rentrer chez lui pour Noël. Les policiers offrent alors au gamin une grosse boîte emballée, remplie d’outils en plastique. Le petit est sans voix, les yeux brillants.

Le temps file, les policiers doivent rentrer au poste pour le début de leur quart. Mais il leur reste quelque chose à faire : « On ne pouvait pas partir sans réparer la porte. Il faisait tellement froid. Tant pis pour le retard, le sergent comprendra. »

À l’approche de Noël, sa visite annuelle aux enfants des hôpitaux d’Alma et de Chicoutimi est aujourd’hui devenue une tradition. Ses collègues l’accompagnent, les commerçants se mobilisent, il a aussi trouvé le moyen d’embarquer des artistes bénévoles pour divertir les enfants.

Des années plus tard, certains maintenant devenus adultes, le reconnaissent quand ils le croisent et s’empressent de lui dire qu’ils ont encore le toutou qu’il leur a donné.

En juin dernier, notre agent a reçu la Médaille du Souverain octroyée par la gouverneure générale du Canada.

Son histoire nous confirme que, oui, c’est bien vrai : quand des enfants sont impliqués, on en reste marqué à jamais. Pour le modèle d’implication qu’il est et qu’il restera, pour nous tous, l’agent Giovanni Grenon a reçu un Cristal.

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Éric Bilodeau et Patrick Carignan

Le 28 avril dernier, vers la fin de l’après-midi, au kilomètre 67 de la route 175 à Stoneham, un véhicule qui circule à haute vitesse, quitte la chaussée vers l’accotement de droite pour une raison inconnue.

Il fait plusieurs tonneaux, percute des roches et termine sa course dans la rivière des Hurons, à une soixante de mètres de la route. Le conducteur a été éjecté de l’habitacle et se trouve à une quinzaine de mètres de son véhicule, dans la rivière.

Un agent de la Sûreté, passant à ce moment par hasard, arrive le premier sur les lieux, un témoin étant tout juste en ligne avec le 911. Coup d’oeil rapide: le conducteur était seul à bord, il gît, inconscient, dans l’eau, il a de graves blessures et montre des signes d’hypothermie. L’agent demande ambulance et pompiers par radio.

On est à la fin d’avril, le courant est fort, l’eau est glaciale.

Son appel logé, l’agent saute aussitôt à l’eau, en direction de la victime.

Déplacer une personne sévèrement blessée, sans l’immobiliser au préalable, présente un risque important. Le laisser là n’entraîne qu’une certitude: sa mort.

Le policier réussit à sortir la victime de la rivière et à la déposer doucement sur la rive la plus proche, celle du côté opposé à la route. L’homme reprend alors connaissance. Un deuxième agent, qui patrouillait aussi dans le secteur, arrive avec une couverture aluminium et traverse la rivière pour les rejoindre.

L’état de la victime et la configuration des lieux interdisent tout transport. Après l’avoir stabilisé, les deux agents, détrempés, restent aux côtés de l’homme, le réconfortent, le gardent conscient, sans relâche pendant une vingtaine de minutes, jusqu’à l’arrivée des pompiers et de l’ambulance.

L’étape la plus difficile ne vient que de commencer: faire traverser la rivière au blessé immobilisé sur une civière. C’est en utilisant une échelle de pompier pour faire un pont au-dessus des flots et en y faisant glisser la civière qu’ils y parviendront.

Le blessé est conduit dans un centre hospitalier, où son état est jugé critique. Malgré ses blessures sévères, il aura finalement la vie sauve.

Pour s’être, sans aucune hésitation, portés au secours de cet homme, pour n’avoir jamais cessé de le soutenir et d’en prendre soin durant de longues minutes, pour leur débrouillardise et leur détermination devant les difficultés, pour cette vie sauvée, les agents Éric Bilodeau et Patrick Carignan ont reçu un Cristal.

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Description et organisation

Le Gala des Prix Policiers du Québec permet de souligner la qualité du travail effectué par les policières et policiers québécois à l’échelle locale, nationale et même internationale. Au cours du Gala, des policières et policiers reçoivent le Cristal des Prix Policiers du Québec pour s’être illustrés par leur courage, leur esprit d’équipe, leur persévérance et leur engagement auprès de leur communauté.

Le comité organisateur est composé de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec (APPQ), de l’Association des membres de la police montée du Québec (AMPMQ), de la Fédération des policiers et policières municipaux du Québec (FPMQ) et de la Fraternité des policiers et policières de Montréal (FPPM).

Comme le veut la tradition des Prix Policiers du Québec, les candidats sont proposés par leurs collègues de travail, mais un Conseil de gouvernance a pour mandat de faire l’examen de toutes les candidatures qui lui sont soumises, quel que soit le corps policier d’origine. Ce Conseil de gouvernance est composé de diverses personnalités provenant du monde politique, de l’administration de la Justice et du domaine policier. Ses décisions sont à la fois impartiales, sereines, crédibles et autonomes, ce qui ajoute au prestige associé à la remise des Prix Policiers du Québec. Le Conseil veille également à établir les grandes orientations que l’organisation sera appelée à prendre.

Les membres du Conseil de gouvernance sont :

  • M. Tony Cannavino, président de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec de 1996 à 2003, puis président de l’Association canadienne des policiers de 2003 à 2008;

  • M. Jean-Pierre Charbonneau, président de l’Assemblée nationale du Québec de 1996 à 2002, qui fit sa marque comme journaliste d’enquête de la CECO;

  • M. Gaétan Delisle, sergent d’état-major retraité de la GRC et président-fondateur de l’AMPMQ;

  • M. Robert Lavigne, directeur général de la Sûreté du Québec de 1988 à 1995;

  • M. Claude Lebel, policier retraité du service de police de Montréal, il fut délégué syndical de 1972 à 1974, directeur non libéré siégeant à la FPPM de 1974 à 1976, délégué syndical de 1980 à 1990 et vice-président exécutif à la FPPM de 1990 à 1999;

  • Me Madeleine Lemieux, avocate spécialisée en droit administratif, en droit professionnel et en droit du travail et enseignante à l’École de formation professionnelle du Barreau du Québec en déontologie et en droit administratif;

  • M. Yves Prud’Homme, policier retraité du service de police de Montréal, il fut délégué syndical de 1978 à 1982, directeur à la discipline à la FPPM de 1982 à 1988, président de la FPPM de 1988 à 1998 et président de la FPMQ de 1999 à 2004.

La logistique de l’événement est assurée par le support de l’Association des membres de la police montée du Québec (AMPMQ) et de  l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec (APPQ). Les personnes-ressources pour l’APPQ sont : Laurent Arel, Johanne Lagacé, Stéphanie Bourgault, Alphée Simard et Chrystian Leclerc.

Lors du gala, par l’entremise de leur fondation caritative respective, les quatre associations syndicales versent un don à un organisme à but humanitaire.

Toute candidature peut être transmise à l’APPQ par courriel, au soin de Mme Johanne Lagacé (lagace@appq-sq.com), ou en complétant un formulaire de mise en nomination que vous trouverez sur le site Internet des Prix Policiers du Québec (www.prixpoliciersduquebec.ca).

 

​Les lauréats 2018 de la Sûreté du Québec

20e édition du GALA DES PRIX POLICIERS DU QUÉBEC
15 NOVEMBRE 2018

(Veuillez noter qu’en raison de la nature du travail de certains lauréats,
les noms et photos n’apparaissent pas sur notre site.)

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LE RESCAPÉ VA BIEN

Simon Hébert
(M. Hébert ne pouvait pas être présent lors de l’événement)

Le 15 juin 2018, vers 17 h 45, un homme de 48 ans faisait du surf sur la vague stationnaire appelée « Habitat 67 », sur le fleuve Saint-Laurent. C’est un lieu prisé à la fois pour le kayak et le surf en eau vive. Soudain, l’homme perd pied, la corde de sécurité de sa planche se rompt et il est emporté par le courant.

Un policier de la Sûreté du Québec de Joliette, en congé ce jour-là, est en bateau avec deux amis quand des gens sur la pointe des rapides attirent leur attention : un corps inerte dérive dans l’eau.

Sans hésiter, ils foncent, l’attrapent et tentent de le sortir de l’eau. Ceux qui l’ont déjà vécu vous le diront : le corps est mou, impossible à bien saisir et, dès qu’on veut le soulever, son poids se multiplie par dix.

Incapables de le sortir de l’eau malgré leurs tentatives répétées, ils interpellent un couple en motomarine, embarcation plus agile pour s’approcher. L’homme du couple se jette à l’eau et, aidé de notre policier et de ses amis, ils réussissent à le déposer sur la plate-forme arrière du bateau.

L’homme ne respire plus, n’a plus de pouls et a les lèvres bleuies. Le policier débute immédiatement les manœuvres de réanimation cardio-respiratoire pendant que la dame du couple, qui a déjà suivi un cours de réanimation il y a une quinzaine d’années, s’exécute pour la première fois au bouche-à-bouche.

Au bout d’une trentaine de compressions, le policier entend l’homme aspirer une bouffée d’air. La garde-côtière vient d’arriver, l’homme est pris en charge. C’est le cas de le dire : tout le monde reprend enfin son souffle.

Ce sont finalement les policiers de Montréal qui leur ont annoncé la bonne nouvelle le lendemain : le rescapé va bien, même s’il n’a aucun souvenir de son sauvetage. Rapidement mis en contact avec le miraculé, des liens se sont tissés entre tous et ils forment une bande d’amis.

Pour son intervention rapide, son réflexe d’utiliser tout ce qui était à sa portée, ses manœuvres répétées pour sauver la vie d’un homme que le hasard avait mis sur son chemin, Simon Hébert a été récompensé. M. Hébert ne pouvait être présent au Gala, mais soyez assurés que son Cristal lui a été remis.

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Michel Lapointe

IL ÉCHAPPE À LA VIGILANCE DE SES PARENTS

À Valleyfield, le dimanche 8 juillet 2018, à 3 h du matin, le détachement de la GRC reçoit un appel du poste de la Sûreté du Québec : un petit garçon de deux ans, prénommé Ryland, a échappé à la vigilance de ses parents, la veille vers 20 h, et n’a pas été revu depuis.

Malgré un important déploiement, l’opération de recherche déclenchée n’a encore donné aucun résultat et les équipes, sur le terrain depuis la veille, sont à bout de souffle.

La collaboration entre les deux corps policiers de ce secteur est fréquente et réciproque. La responsable du détachement de la GRC acquiesce sans hésitation à toutes les demandes du poste de la Sûreté pour aider à retrouver ce petit garçon : soutien aérien avec détection thermique, maître-chien, drones.

La réponse des membres rejoints et en mesure de prêter main-forte est immédiate : ils se portent tous volontaires, passent au détachement pour y ramasser des équipements en urgence et accourent au poste de commandement situé à l’église de Dundee. Le briefing terminé, l’équipe mixte GRC-SQ entre en forêt.

Retrouver un adulte dans cette zone est déjà un défi. Un enfant de deux ans, que la peur incitera peut-être à se cacher, rend la tâche encore plus compliquée. Il fait déjà une chaleur caniculaire.

À 8 h 47, Ryland est perdu depuis plus de 12 heures. Achevant la fouille de leur première zone de battue, une équipe de trois agents de la GRC et d’un membre de la SQ croient entendre, au loin, les pleurs d’un enfant. Le petit Ryland est autiste. Si jamais on le repère, les parents ont donné aux équipes de recherche un mot susceptible de le faire réagir.

C’est donc en courant, en trébuchant, à l’aveuglette, en s’arrêtant pour relocaliser la provenance des pleurs, en repartant, en s’accrochant dans les branches, que les policiers reprennent leur course à obstacles en criant « Chocolat »!

À la bordure d’un champ, accroupi, désemparé, mais content de voir des visages, le petit Ryland est enfin retrouvé. On lance aussitôt, par communication radio, la nouvelle que tous attendaient.

Les policiers ressortent du bois, écorchés, mais soulagés, l’un deux portant dans ses bras le petit Ryland, auquel il a donné sa casquette et qu’il réconforte jusqu’à l’arrivée de l’ambulance et de ses parents.

Pour son implication immédiate, sa solidarité et sa détermination à retrouver ce petit garçon, Michel Lapointe a reçu un Cristal.

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Michel Larouche et Guy Lafleur

LA RANDONNÉE DU HARFANG

En 2003, un enquêteur de la Sûreté du Québec au Service des crimes contre la personne est amené, par son travail sur divers dossiers, à rencontrer des proches de personnes assassinées. Ces entretiens lui font réaliser que leurs ressources sont plutôt limitées.

Rencontrant dans le cadre d’une enquête la représentante à Montréal du Centre d’aide aux victimes d’actes criminels, le CAVAC Montréal, il s’informe des services offerts aux conjoints et enfants de personnes assassinées. Il apprend qu’aucun programme spécifique n’existe concernant cet aspect.

Il convient alors avec elle d’en mettre un sur pied et il s’engage à trouver l’argent qui y sera affecté. Amateur de moto et avec en tête une belle idée de projet, il a une idée claire du président d’honneur qu’il veut : un gars généreux, authentique, un gentilhomme, le meilleur marqueur de l’histoire des Canadiens de Montréal, son idole, Guy Lafleur.

Le « numéro 10 » est occupé, constamment sollicité, mais notre enquêteur approche quand même le représentant des Anciens joueurs du Canadien. Le lendemain, il a le numéro de téléphone de Guy. Celui-ci se montre attentif, sensible, intéressé au projet, il embarque.

La première Randonnée du Harfang prend le départ en 2003. Le premier sur place est le même qui était toujours le premier sur la glace, Guy. En tout, ils sont 17 motocyclistes, surtout des policiers et des agents des services correctionnels. Notre enquêteur est tellement nerveux qu’il se perd en chemin et, au moment de faire le plein de sa moto, met du diesel.

En 2004, des collègues de la Sûreté du Québec viennent prêter main-forte du côté logistique et pour la recherche de commandites. La Randonnée du Harfang prend son essor. En quelques années, les participants sont au nombre de 200. La Randonnée, d’environ 300 km, sillonne diverses régions : Montérégie, Lanaudière, Laurentides, Bois-Francs et, bien sûr, l’Outaouais où elle est accueillie à Thurso.

On roule sous escorte, tantôt des Blue Knights, des services de police municipaux, de la Sûreté du Québec, car la longueur du « serpent de motos » sur la route dépasse le kilomètre.

Qu’on roule sous le soleil, la pluie, le vent ou le froid, Guy est toujours le premier en avant, toujours aussi disponible : photos, entrevues radio, télé, journaux, autographes et animation lors du souper en fin de journée. Avertissement : ne faites jamais une pause en face d’une école. Quand les élèves voient Guy Lafleur, l’école se vide en cinq minutes, professeurs et directeur inclus.

En 15 ans d’existence, la Randonnée du Harfang a donné un coup de main au CAVAC, à la Fondation Mira, à l’Association des familles de personnes assassinées ou disparues, à la Fondation les petits trésors, à la Fondation communautaire de la Sûreté du Québec et à Réchaud-Bus, une initiative d’employés retraités et actifs de la STM qui fournit des repas chauds et des collations à des enfants de quartiers défavorisés de Montréal.

Au bilan, la Randonnée du Harfang aura redistribué 210 000 $.

Pour cette belle initiative qui aura duré 15 ans, Michel Larouche a reçu un Cristal et une plaque honorifique a été remise à Guy Lafleur.

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Jean-Philippe Girard et Thomas Tremblay

LE SUSPECT CONTINUE DE TIRER

Le prochain dossier exige une précaution particulière puisque la cause qui en découle est actuellement soumise à une ordonnance de non-publication.

Voici la description qui nous a été autorisée par le procureur de la Couronne, correspondant à la ligne de presse diffusée par la Sûreté du Québec lors de l’événement, soit avant l’ordonnance de non-publication.

« Vers 21 h 30, les policiers de la Sûreté du Québec ont reçu un appel 911 pour se rendre dans une résidence de la rue du Sentier, à Valleyfield, pour une altercation entre un homme et une femme.  Dès leur arrivée sur les lieux, des coups de feu ont été tirés.

Un policier a été blessé par balle. Il a pu être évacué et transporté au centre hospitalier où il a été traité pour des blessures graves. 

Des policiers ont immédiatement établi un périmètre de sécurité autour de la résidence.  Plusieurs unités de support ont été mises à contribution dont le groupe d’intervention tactique.

En ce qui concerne le policier qui a subi des blessures graves, ce dernier a subi une intervention chirurgicale et il serait hors de danger. »

Fin du communiqué

Il est possible que certains éprouvent un sentiment de frustration devant l’interdiction qui nous est faite de relater plus en détail le cours des événements.

Nous vous proposons d’y voir plutôt notre souci de ne pas compromettre l’issue d’un procès qui, par notre faute, risquerait de vouer à l’échec le fruit du travail accompli, au risque de leur vie, de ceux qui furent récompensés.

Pour ce qui est de l’état de santé du policier mentionné en fin de communiqué :  après trois opérations, dont deux à l’œil droit, celui-ci s’en est remis et il a repris la patrouille depuis février 2018.

Pour leur professionnalisme, leur sang-froid et leur courage que ni les tirs ni les blessures n’ont réussi à ébranler, les agents Jean-Philippe Girard et Thomas Tremblay ont reçu un Cristal.

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Tania Benoit, François Carbonneau

Olivier Chamberland, Patrick Naud

Geneviève Sylvestre

ARMÉ D’UNE MACHETTE AU LAC-SIMON

Le 6 avril 2016, vers 19 h, le sergent-superviseur du poste de la Sûreté du Québec à Val‑d’Or reçoit une demande d’assistance de la part des policiers de la communauté autochtone de Lac-Simon. Ceux-ci s’apprêtent à arrêter un père de famille en crise, Sandy Michel, qui risque de leur donner du fil à retordre.

Le sergent s’active aussitôt. Il s’adjoint de trois policiers et une policière du poste de Val‑d’Or ainsi que deux policières du poste de Senneterre.

Alors qu’ils sont tous en route, le sergent est en ligne avec l’un des policiers de Lac-Simon. L’homme est sorti de sa résidence armé d’une machette. Pendant qu’ils se parlent, le sergent entend des coups de feu : les policiers autochtones, se voyant menacés, n’ont eu d’autre choix que de faire feu sur l’individu.

Voulant s’en approcher pour lui venir en aide, ils en sont empêchés par des gens de la communauté, occupant la scène, de peur que des preuves soient déplacées, altérées ou qu’elles disparaissent. Ils menacent les policiers, les contraignent à se retirer des lieux de la fusillade. La tension monte rapidement.

À la source de cette tension, il y a plus que l’événement en cours. Il y a ce que l’émission Enquête, diffusée il y a à peine six mois, a appelé « la crise de Val-d’Or », alléguant des abus physiques et d’autorité par les policiers de la Sûreté du Québec à Val-d’Or. Il y a aussi eu le meurtre du jeune agent Thierry Leroux, du Service de police de la communauté Anishnabe de Lac-Simon, survenu il y a moins de deux mois, à l’endroit même où ce soir‑là la communauté menace ses propres policiers.

Cette crise et ce meurtre, le sergent et les six membres de son équipe les ont tous déjà en tête lorsqu’ils arrivent sur place. Sur le mur extérieur d’une maison, il y a un graffiti « Fuck la police ».

Ils rencontrent d’abord les policiers autochtones. Le sergent prend charge de la situation : il ordonne à son équipe de se rendre auprès de l’individu abattu et de prendre en charge le périmètre, les témoins et les éléments de preuve.

Le sergent les avise surtout d’être prêts à toute éventualité. Dans les communautés autochtones, les armes à feu sont très présentes.

Les policiers sont rapidement encerclés. Même si leur propre sécurité est menacée, ils doivent contenir les quelques centaines de citoyens en colère dont plusieurs sont intoxiqués et d’autres qui sont en crise.

Le sergent ne veut pas seulement calmer le public, il veut obtenir sa collaboration. Son équipe scinde le groupe en deux : les personnes aptes et les intoxiqués.

Une partie des personnes aptes va préserver la scène et les éléments de preuve, les autres vont prendre en charge celles qui sont trop intoxiquées. Le calme obtenu est fragile et la tension reste palpable.

Les ambulanciers arrivent. Assistés et protégés par les policiers, ils ramassent le corps de Sandy Michel et partent vers le Centre hospitalier de Val-d’Or où son décès sera constaté. Peu après leur départ, deux autres policiers arrivent en renfort.

Dans les heures suivantes, tout risque d’exploser. Des individus ont menacé d’utiliser des armes à feu contre leurs propres policiers, en rétorsion de la première fusillade. Les membres de l’équipe interviennent aussitôt en arrêtant les individus et ramènent le calme.

Pour être restés prêts, soudés, solides, conscients que la détermination de tous reposait sur la détermination de chacun, conscients aussi que chacun de leurs gestes était scruté et que leur impact, propagé dans toutes les communautés autochtones du pays ne s’arrêterait pas ce soir-là, mais qu’au contraire, il pourrait être la première page d’une histoire différente, productive et porteuse d’espoir, un Cristal a été remis à Tania Benoit, Kellie Bourassa, François Carbonneau, Olivier Chamberland, Patrick Naud et Geneviève Sylvestre.

 

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Description et organisation

Le Gala des Prix Policiers du Québec permet de souligner la qualité du travail effectué par les policières et policiers québécois à l’échelle locale, nationale et même internationale. Au cours du Gala, des policières et policiers reçoivent le Cristal des Prix Policiers du Québec pour s’être illustrés par leur courage, leur esprit d’équipe, leur persévérance et leur engagement auprès de leur communauté.

Le comité organisateur est composé de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec (APPQ), de l’Association des membres de la police montée du Québec (AMPMQ), de la Fédération des policiers et policières municipaux du Québec (FPMQ) et de la Fraternité des policiers et policières de Montréal (FPPM).

Comme le veut la tradition des Prix Policiers du Québec, les candidats sont proposés par leurs collègues de travail, mais un Conseil de gouvernance a pour mandat de faire l’examen de toutes les candidatures qui lui sont soumises, quel que soit le corps policier d’origine. Ce Conseil de gouvernance est composé de diverses personnalités provenant du monde politique, de l’administration de la Justice et du domaine policier. Ses décisions sont à la fois impartiales, sereines, crédibles et autonomes, ce qui ajoute au prestige associé à la remise des Prix Policiers du Québec. Le Conseil veille également à établir les grandes orientations que l’organisation sera appelée à prendre.

Les membres du Conseil de gouvernance sont :

  • M. Tony Cannavino, président de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec de 1996 à 2003, puis président de l’Association canadienne des policiers de 2003 à 2008;

  • M. Jean-Pierre Charbonneau, président de l’Assemblée nationale du Québec de 1996 à 2002, qui fit sa marque comme journaliste d’enquête de la CECO;

  • M. Gaétan Delisle, sergent d’état-major retraité de la GRC et président-fondateur de l’AMPMQ;

  • M. Robert Lavigne, directeur général de la Sûreté du Québec de 1988 à 1995;

  • M. Claude Lebel, policier retraité du service de police de Montréal, il fut délégué syndical de 1972 à 1974, directeur non libéré siégeant à la FPPM de 1974 à 1976, délégué syndical de 1980 à 1990 et vice-président exécutif à la FPPM de 1990 à 1999;

  • Me Madeleine Lemieux, avocate spécialisée en droit administratif, en droit professionnel et en droit du travail et enseignante à l’École de formation professionnelle du Barreau du Québec en déontologie et en droit administratif;

  • M. Yves Prud’Homme, policier retraité du service de police de Montréal, il fut délégué syndical de 1978 à 1982, directeur à la discipline à la FPPM de 1982 à 1988, président de la FPPM de 1988 à 1998 et président de la FPMQ de 1999 à 2004.

La logistique de l’événement est assurée par le support de l’Association des membres de la police montée du Québec (AMPMQ) et de  l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec (APPQ). Les personnes-ressources pour l’APPQ sont : Johanne Lagacé, Stéphanie Bourgault, Alphée Simard et Chrystian Leclerc.

Lors du gala, par l’entremise de leur fondation caritative respective, les quatre associations syndicales versent un don à un organisme à but humanitaire.

Toute candidature peut être transmise à l’APPQ par courriel, au soin de Mme Johanne Lagacé (johanne.lagace@appq-sq.com), ou en complétant un formulaire de mise en nomination que vous trouverez sur le site Internet des Prix Policiers du Québec (www.prixpoliciersduquebec.ca).

 

​Les lauréats 2019 de la Sûreté du Québec

21e édition du GALA DES PRIX POLICIERS DU QUÉBEC
21 NOVEMBRE 2019

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Giovanni Grenon

Quelles que soient la nature de l’intervention, la formation reçue, les années d’expérience, le débriefing, le support de ses pairs, la force de caractère, tout policier, toute policière reste à jamais marqué lorsqu’un enfant est impliqué.

Il y a 18 ans, à l’approche du temps des Fêtes, un agent de la Sûreté du Québec de Saguenay intervient sur les lieux d’un grave accident. Il sauve un petit garçon grièvement blessé, dont les deux parents ont péri dans la collision.

Quelques jours plus tard, il tient à rendre visite au petit, à l’hôpital. C’est le temps de Fêtes. Il lui a apporté des cadeaux et a décidé de remettre aussi un petit présent à chacun des enfants hospitalisés à l’unité pédiatrique.

L’étonnement, chez ces enfants, de voir arriver un policier, les yeux qui s’illuminent, les sourires qui renaissent, les joues qui reprennent de la couleur: notre agent a la confirmation, ce jour-là, que, ça aussi, on en reste à jamais marqué.

En effet, avant d’être en poste chez lui, au Saguenay, il avait déjà commencé à s’impliquer auprès des enfants de famille dans le besoin, sur la Côte-Nord.

À l’époque, avec l’aide du centre de santé local, qui lui fournit une liste d’enfants dans le besoin, il fait le tour des commerçants du coin pour trouver, à chaque enfant, un cadeau personnalisé. Soixante-seize enfants, six heures d’emballage.

Un 24 décembre, avant d’entreprendre son quart de travail à 23 h, le policier, avec l’aide d’un confrère, remplira trois fois sa voiture de cadeaux, qu’ils livreront toute la journée. Vers 22 h 30, ils sont à la dernière maison sur la liste.

La porte d’entrée est brisée, l’air glacial s’infiltre dans la modeste demeure. Les policiers sont accueillis par une jeune maman. « Papa ? », demande un enfant de trois ans rivé devant un téléviseur. Aucun jouet ne traîne. Le petit n’en a presque pas.

Le père, retenu sur un chantier de construction à des centaines de kilomètres de la maison, n’a pu rentrer chez lui pour Noël. Les policiers offrent alors au gamin une grosse boîte emballée, remplie d’outils en plastique. Le petit est sans voix, les yeux brillants.

Le temps file, les policiers doivent rentrer au poste pour le début de leur quart. Mais il leur reste quelque chose à faire : « On ne pouvait pas partir sans réparer la porte. Il faisait tellement froid. Tant pis pour le retard, le sergent comprendra. »

À l’approche de Noël, sa visite annuelle aux enfants des hôpitaux d’Alma et de Chicoutimi est aujourd’hui devenue une tradition. Ses collègues l’accompagnent, les commerçants se mobilisent, il a aussi trouvé le moyen d’embarquer des artistes bénévoles pour divertir les enfants.

Des années plus tard, certains maintenant devenus adultes, le reconnaissent quand ils le croisent et s’empressent de lui dire qu’ils ont encore le toutou qu’il leur a donné.

En juin dernier, notre agent a reçu la Médaille du Souverain octroyée par la gouverneure générale du Canada.

Son histoire nous confirme que, oui, c’est bien vrai : quand des enfants sont impliqués, on en reste marqué à jamais. Pour le modèle d’implication qu’il est et qu’il restera, pour nous tous, l’agent Giovanni Grenon a reçu un Cristal.

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Éric Bilodeau et Patrick Carignan

Le 28 avril dernier, vers la fin de l’après-midi, au kilomètre 67 de la route 175 à Stoneham, un véhicule qui circule à haute vitesse, quitte la chaussée vers l’accotement de droite pour une raison inconnue.

Il fait plusieurs tonneaux, percute des roches et termine sa course dans la rivière des Hurons, à une soixante de mètres de la route. Le conducteur a été éjecté de l’habitacle et se trouve à une quinzaine de mètres de son véhicule, dans la rivière.

Un agent de la Sûreté, passant à ce moment par hasard, arrive le premier sur les lieux, un témoin étant tout juste en ligne avec le 911. Coup d’oeil rapide: le conducteur était seul à bord, il gît, inconscient, dans l’eau, il a de graves blessures et montre des signes d’hypothermie. L’agent demande ambulance et pompiers par radio.

On est à la fin d’avril, le courant est fort, l’eau est glaciale.

Son appel logé, l’agent saute aussitôt à l’eau, en direction de la victime.

Déplacer une personne sévèrement blessée, sans l’immobiliser au préalable, présente un risque important. Le laisser là n’entraîne qu’une certitude: sa mort.

Le policier réussit à sortir la victime de la rivière et à la déposer doucement sur la rive la plus proche, celle du côté opposé à la route. L’homme reprend alors connaissance. Un deuxième agent, qui patrouillait aussi dans le secteur, arrive avec une couverture aluminium et traverse la rivière pour les rejoindre.

L’état de la victime et la configuration des lieux interdisent tout transport. Après l’avoir stabilisé, les deux agents, détrempés, restent aux côtés de l’homme, le réconfortent, le gardent conscient, sans relâche pendant une vingtaine de minutes, jusqu’à l’arrivée des pompiers et de l’ambulance.

L’étape la plus difficile ne vient que de commencer: faire traverser la rivière au blessé immobilisé sur une civière. C’est en utilisant une échelle de pompier pour faire un pont au-dessus des flots et en y faisant glisser la civière qu’ils y parviendront.

Le blessé est conduit dans un centre hospitalier, où son état est jugé critique. Malgré ses blessures sévères, il aura finalement la vie sauve.

Pour s’être, sans aucune hésitation, portés au secours de cet homme, pour n’avoir jamais cessé de le soutenir et d’en prendre soin durant de longues minutes, pour leur débrouillardise et leur détermination devant les difficultés, pour cette vie sauvée, les agents Éric Bilodeau et Patrick Carignan ont reçu un Cristal.

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Description et organisation

Le Gala des Prix Policiers du Québec permet de souligner la qualité du travail effectué par les policières et policiers québécois à l’échelle locale, nationale et même internationale. Au cours du Gala, des policières et policiers recevront le Cristal des Prix Policiers du Québec pour s’être illustrés par leur courage, leur esprit d’équipe, leur persévérance et leur engagement auprès de leur communauté.

En 2017, la composition du comité organisateur a été modifiée avec le départ à la retraite de M. Robert Bronsard et l’arrivée  de représentants de la Fédération des policiers et policières municipaux du Québec et de la Fraternité des policiers et policières de Montréal. Comme le veut la tradition des Prix Policiers du Québec, les candidats sont proposés par leurs collègues de travail mais, un Conseil de gouvernance a pour mandat de faire l’examen de toutes les candidatures qui lui sont soumises, quel que soit le corps policier d’origine. Ce Conseil de gouvernance est composé de diverses personnalités provenant du monde politique, de l’administration de la Justice et du domaine policier. Ses décisions sont à la fois impartiales, sereines, crédibles et autonomes, ce qui ajoute au prestige associé à la remise des Prix Policiers du Québec. Le Conseil veille également à établir les grandes orientations que l’organisation sera appelée à prendre.

Les membres du Conseil sont :

  • M. Tony Cannavino, président de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec de 1996 à 2003, puis président de l’Association canadienne des policiers de 2003 à 2008;

  • M. Jean-Pierre Charbonneau, président de l’Assemblée nationale du Québec de 1996 à 2002, qui fit sa marque comme journaliste d’enquête de la CECO;

  • M. Gaétan Delisle, sergent d’état-major retraité de la GRC et président-fondateur de l’AMPMQ.

  • M. Robert Lavigne, directeur général de la Sûreté du Québec, de 1988 à 1995;

  • Me Madeleine Lemieux, avocate spécialisée en droit administratif, en droit professionnel et en droit du travail et enseignante à l’École de formation professionnelle du Barreau du Québec en déontologie et en droit administratif;

La logistique de l’événement est assurée par le support de l’Association des membres de la police montée du Québec (AMPMQ) et de  l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec (APPQ). Les personnes-ressources pour l’APPQ sont : Johanne Lagacé, Stéphanie Bourgault et Alphée Simard.

Lors du gala, par l’entremise de leur fondation caritative respective, les quatre associations syndicales versent un don à un organisme à but humanitaire.

Toute candidature peut être transmise à l’APPQ par courriel, au soin de Mme Johanne Lagacé (lagace@appq-sq.com), ou en complétant un formulaire de mise en nomination que vous trouverez sur le site Internet des Prix Policiers du Québec (www.prixpoliciersduquebec.ca).

(Veuillez noter qu’en raison de la nature du travail de certains lauréats, les noms et photos n’apparaissent pas sur notre site.)

​Les lauréats 2017 de la Sûreté du Québec

19e édition du GALA DES PRIX POLICIERS DU QUÉBEC
16 NOVEMBRE 2017

Dave Cusson-Collard et Bruno Martin-Dechamplain

ILS SAUVENT UNE JEUNE FEMME EN DÉTRESSE

Le 29 mars 2016 vers 10h45, le poste de la Sûreté du Québec de la MRC du Granit reçoit une demande d’assistance de la Régie de police de Memphrémagog afin de localiser le plus rapidement possible une jeune femme de 21 ans disparue, qui a mentionné vouloir se pendre dans le bois et qui a laissé plusieurs lettres et textos de suicide. Selon la géolocalisation, la femme se trouverait dans le secteur de Stratford, où sa famille possède un chalet.

Entendant l’appel sur les ondes radio, un patrouilleur qui est à proximité, file aussitôt en direction des lieux, accompagné d’un autre patrouilleur, celui-ci de la MRC des Appalaches, qui, à ce moment, se trouve aussi près du secteur.

Quelques minutes plus tard, les agents arrivent au chalet de la famille. Le véhicule de la jeune femme est devant l’entrée. Des traces de pas partent du véhicule vers le chalet et d’autres, du chalet vers la route. Les agents décident de suivre celles-ci, à l’évidence les plus récentes. Ils pressent le pas, les traces continuent sur la route pour environ 200 mètres puis elles quittent la route pour s’enfoncer dans les bois.

Les agents accélèrent, les traces se poursuivent sur une longue distance…  Elle est là! Pendue à une branche à l’aide d’une corde de nylon jaune, sa figure est rouge, elle suffoque. Les agents la soulèvent aussitôt, coupent la corde, la soutiennent, la déposent doucement. La jeune femme s’effondre, en larmes, dans leurs bras.  Ils la réconfortent, en attendant les ambulanciers.

Le père de la victime a fait parvenir une lettre, exprimant sa reconnaissance pour la vie sauvée de sa fille. Pour exprimer à ces deux agents, publiquement aujourd’hui, la reconnaissance et l’admiration de tous ceux et celles qui font le même métier qu’eux.

 

Luc Bourbeau, Keven Dufour, Marie-Lou Guy et Mathieu Paiement 

INCENDIE À MONT-LAURIER

24 février 2017, 4h45 du matin, message radio dans les véhicules de quatre patrouilleurs du poste de la Sûreté du Québec de la MRC d’Antoine-Labelle: un incendie ravage un duplex de la rue Dorian, à Mont­-Laurier.

Deux agents arrivent sur les lieux. Un camelot est en train de porter secours à l’occupant du rez-de-chaussée. Celui-ci apprend à l’un des agents qu’une famille de cinq personnes habite à l’étage. L’autre agent, parti aussitôt faire le tour du bâtiment, martèle la porte, demande en criant s’il y a quelqu’un, revient, découragé: aucune réponse.

À cet instant, on repère une femme à l’étage, qui frappe dans une fenêtre. C’est la mère. La famille est donc là, vivante, mais coincée.

Les deux policiers s’élancent dans la rue en criant : « Une échelle! Une échelle! ». Coup de chance: on en trouve une qui n’était pas prise dans la glace. Un agent l’installe aussitôt, y monte avec la hache de son véhicule de patrouille et fracasse la fenêtre où on a aperçu la femme quelques instants plus tôt.

Deux autres agents arrivent à cet instant, suivis des pompiers.

En haut de l’échelle, l’agent appelle la femme, ne reçoit aucune réponse, tente d’entrer pour trouver et évacuer chacun des occupants, mais une épaisse fumée et la chaleur l’en empêchent.

Démuni, il voit des pompiers au bas de l’échelle, d’autres qui commencent à combattre les flammes. L’agent descend en vitesse. Déjà équipés en oxygène et protégés de la chaleur, quatre pompiers grimpent aussitôt, entrent par la fenêtre et localisent les occupants, une mère et ses trois enfants, leur chien. Les enfants sont inconscients, la mère à demi-consciente.

Les pompiers les sortent par la fenêtre, un à un, et les remettent aux policiers qui les transportent aussitôt vers les ambulanciers maintenant arrivés.

La mère avait eu le réflexe de bloquer le bas de sa porte avec un linge et n’a consenti à être secourue qu’une fois ses trois enfants sauvés. Et on n’a pas oublié le chien!

Les minutes précieuses économisées aux pompiers, grâce à la débrouillardise des deux premiers agents arrivés sur les lieux, ont fait, pour cette famille prise au piège, toute la différence.

L’implication et la solidarité de leurs collègues ont fait le reste.

Pour leur initiative, pour s’être totalement impliqué et avoir persisté dans un combat inégal qui, au départ, ne leur offrait aucune chance, et pour avoir été des joueurs-clés dans la victoire finale.

Patrick Leclerc et la biologiste judiciaire Karine Gibson

RÉSOLUTION D’UN MEUTRE SURVENU EN 2000

Le 10 octobre 2000, dans la réserve algonquine du Lac Rapide, dans le Parc de la Vérendrye, un père découvre le cadavre de sa fille, dans sa chambre à coucher. L’autopsie révèlera qu’elle a été victime d’une agression sexuelle et violemment battue avec un objet contondant.

Pendant des mois, les enquêteurs rencontrent près de 100 personnes, perquisitionnent des lieux à la recherche d’indices, ciblent un suspect, mais LA preuve manque toujours. En désespoir de cause, le dossier devient un « crime non résolu »,  un « cold case » en jargon du métier.

En 2004, la Sûreté du Québec met sur pied ce qui s’appelle aujourd’hui Le Module des Dossiers non Résolus. Sa création coïncide avec le développement de nouvelles techniques d’enquêtes, notamment en matière d’empreintes génétiques.

Le cas de la jeune algonquine est réassigné à de nouveaux enquêteurs.  Dans un premier temps,  ils travaillent à regagner la confiance de la famille, puis de la communauté. C’est un processus lent, mais essentiel qui leur permet, de semaine en semaine, d’obtenir de l’information, de faciliter leurs nombreux déplacements dans les réserves, d’avoir le soutien de ceux et celles que ce crime affecte encore chaque jour, de leur redonner espoir.

Lors de l’autopsie, des prélèvements effectués avec la technologie de l’époque n’avaient fourni aucun résultat probant. Cette fois-ci, la biologiste judiciaire réussit à en tirer un profil d’ADN et, surtout, d’en tirer un autre, partiel, mais comparable, de l’arme du crime, une arme peu commune dont, pour la première fois, on peut tirer de l’information génétique même après plus d’une dizaine d’années: une bûche. Cette prouesse technologique permet enfin de l’affirmer : l’agresseur sexuel et le meurtrier sont la même personne.

Les enquêteurs rencontrent à nouveau, une à une, toutes les personnes pouvant avoir été en contact avec la victime, à l’époque. La famille collabore totalement à les retrouver, plusieurs ayant quitté la réserve depuis, sans laisser d’adresse. Les enquêteurs les localisent, une à une, partout en province; ils les rencontrent, une à une, pour obtenir un échantillon de leur ADN.

Le principal suspect reste introuvable. Il avait toujours refusé de collaborer à l’enquête, même refusé à 2 reprises de fournir son ADN. Sachant que les policiers le recherchent, il se déplace rapidement, disparu chaque fois du dernier endroit où on vient de le signaler. Finalement, il est localisé dans sa dernière cachette: une cabane sur le territoire de la pourvoirie Deer Horn. Cette fois, c’est devant sa conjointe et sa belle-mère que les enquêteurs lui redemandent, comme l’ont déjà fait tous les membres de sa communauté, de fournir son ADN. Cette situation inconfortable l’incite à finalement y consentir. Dossier résolu.

Pendant 17 ans, la famille de la victime croisait tous les jours l’assassin de celle-ci dans la petite réserve où ils habitent. Pendant 17 ans, ils n’avaient que des soupçons. Ils ont maintenant la vérité et ils auront, enfin, justice.

Pour avoir méticuleusement retrouvé et réuni, un à un, chaque élément du casse-tête de la preuve qu’ils devaient établir, mais surtout pour avoir su patiemment reconstruire, avec transparence et empathie, le lien de confiance, l’espoir et la volonté d’une communauté d’obtenir justice.

 

Éric Bernard et Éric Boily

TROIS ENFANTS SAUVÉS DE LA NOYADE

Le 30 mai dernier, un appel est logé à la Sûreté du Québec de la MRC Lac St-Jean-Est. Trois enfants sont en détresse au milieu de la rivière Petite Décharge Alma, à la suite d’une montée soudaine des eaux résultant de l’ouverture des vannes d’un barrage situé en amont.

L’une des trois, une jeune fille, parvient d’elle-même à rejoindre la rive. Elle est aussitôt prise en charge par le premier policier tout juste arrivé sur les lieux. Rapidement, il confie l’enfant à une dame sur la rive. Un second agent vient d’arriver, le duo coordonne son action.

Les deux autres enfants, plus jeunes, sont en sérieuse difficulté au centre de la rivière, à 150 pieds de la rive. Ils parviennent tant bien que mal à s’accrocher chacun à une pierre pour ne pas être emportés par le courant.

Pendant que l’un des agents s’attache à une ligne d’attrape flottante, le second effectue un montage à l’aide d’autres lignes et sécurise solidement le tout.

Bien que les responsables du barrage aient été avisés depuis plusieurs minutes, le niveau de l’eau continue de monter. Prêt à y aller, le premier agent donne ses directives et encouragements aux deux enfants. Soudain, le plus jeune perd sa prise, se met à crier. Il lutte contre le fort courant, mais il est rapidement à bout de forces.

L’agent s’est déjà lancé à l’eau, son collègue sécurisant fermement la ligne qui les relie. Le courant est fort, le fond inégal et la profondeur impossible à jauger, mais rien de cela n’ébranle la détermination de l’agent. En quelques secondes, il rejoint les deux enfants en qu’il saisit aussitôt dans ses bras, hisse hors de l’eau et retient solidement. Il les rassurera et les réconfortera, jusqu’à l’arrivée de l’embarcation des pompiers, appelés en renfort.

Après avoir été traités pour une légère hypothermie, les deux enfants ont reçu leur congé de l’hôpital.

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Description et organisation

Le Gala des Prix Policiers du Québec permet de souligner la qualité du travail effectué par les policières et policiers québécois à l’échelle locale, nationale et même internationale. Lors de cet événement sont honorés le professionnalisme et l’accomplissement d’actes professionnels dignes de mention, sans nécessairement être spectaculaires, ainsi que des carrières exceptionnelles au service du public.

En 2011, la structure du comité organisateur a été modifiée afin de pouvoir améliorer le rayonnement des Prix Policiers du Québec. Comme toujours, les candidats sont proposés par leurs collègues de travail mais, désormais, un Conseil de gouvernance a pour mandat de faire l’examen de toutes les candidatures qui lui sont soumises, quel que soit le corps policier d’origine. Ce Conseil de gouvernance est composé de diverses personnalités provenant du monde politique, de l’administration de la Justice et du domaine policier. Ses décisions sont à la fois impartiales, sereines, crédibles et autonomes, ce qui ajoute au prestige associé à la remise des Prix Policiers du Québec. Le Conseil veille également à établir les grandes orientations que l’organisation sera appelée à prendre.

Les membres du Conseil sont:

  • M. Tony Cannavino, président de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec de 1996 à 2003, puis président de l’Association canadienne des policiers de 2003 à 2008;

  • M. Jean-Pierre Charbonneau, président de l’Assemblée nationale du Québec de 1996 à 2002, qui fit sa marque comme journaliste d’enquête de la CECO;

  • M. Gaétan Delisle, sergent d’état-major retraité de la GRC et président-fondateur de l’AMPMQ.

  • M. Robert Lavigne, directeur général de la Sûreté du Québec, de 1988 à 1995;

  • Me Madeleine Lemieux, avocate spécialisée en droit administratif, en droit professionnel et en droit du travail et enseignante à l’École de formation professionnelle du Barreau du Québec en déontologie et en droit administratif;

La logistique de l’événement est assurée par le support de l’Association des membres de la police montée du Québec (AMPMQ) et de  l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec (APPQ). Les personnes-ressources pour l’APPQ sont: Alphée Simard, Robert Bronsard et Johanne Lagacé.

Lors du gala, par l’entremise de leur fondation caritative respective, les deux associations syndicales versent un don à un organisme à but humanitaire.

Toute candidature peut être transmise à l’APPQ par courriel, au soin de Mme Johanne Lagacé (lagace@appq-sq.com), ou en complétant un formulaire de mise en nomination que vous trouverez sur le site Internet des Prix Policiers du Québec (www.prixpoliciersduquebec.ca).

(Veuillez noter qu’en raison de la nature du travail de certains lauréats, les noms et photos n’apparaissent pas sur notre site.)

Les lauréats 2016  de la Sûreté du Québec

18e édition du GALA DES PRIX POLICIERS DU QUÉBEC
17 NOVEMBRE 2016

Maurice Dubé

LE SERVICE PUBLIC

À 19 ans, il a commencé à s’entraîner à faire des poids et haltères. À 21 ans, il a débuté comme policier. Il s’entraîne depuis maintenant 44 ans et, aujourd’hui encore, il continue à raison de quatre fois par semaine. Il est toujours policier! Toujours sur la route. Patrouilleur de carrière, pompier volontaire, sportif accompli, fils de la région de Mont-Joli, qu’il habite toujours, il a vu se développer ce coin de pays situé là où le Bas-du-Fleuve donne son nom à la Gaspésie. Quarante-deux ans de carrière et toujours le désir d’intervenir, d’aider, de contribuer, d’être là pour faire la différence.

Jamais malade, hyperactif, honnête et humain, ce grand amateur de pizza est respecté par maintenant trois générations de délinquants. Lorsque celui qu’on surnomme le quatrième Ninja Turtle dit à un individu trop récalcitrant « C’est terminé », la suite est écrite dans le ciel. Le prévenu a été prévenu. Mais, comme le dit un de ses collègues, l’homme est tellement connu que, dans 99,9 % des interventions, il n’a jamais à faire usage de la force.

Comme la fois où des voleurs, surpris par un système d’alarme, se sont enfuis à pied. Avec son collègue Laflamme, il entreprend donc de suivre les bandits à la trace. De nuit, à la lumière de leur lampe de poche, ils suivent la piste laissée par les empreintes de pas, perdant la trace puis la retrouvant pour arriver, deux heures plus tard, en face d’une maison où les voleurs se sont réfugiés. Totalement étonnés d’être découverts dans leur cachette, les malfrats sont sortis sans offrir de résistance.

Toutefois, le Prix qui a été décerné à M. Maurice Dubé n’est pas pour une action spécifique ou un geste de bravoure particulièrement éloquent, mais pour une carrière tout entière dévouée à sa profession, à sa famille et à ses concitoyens, fidèle à ses valeurs et à ses idéaux. C’est un homme dévoué au bien commun, un cœur noble, un héros de l’ombre.

 

Pier-Philip Lapointe Mailhot

À SES PROPRES RISQUES

Matagami, en Abitibi, dans le coin du 47e parallèle, le 11 avril 2016. Au milieu de la journée, un appel rentre pour informer l’agent qu’une citoyenne vient d’appeler le 911 pour annoncer son intention de mettre fin à ses jours. Elle a indiqué à quel endroit elle se trouvait. Elle est au bord de la rivière Bell. Le policier connaît l’endroit. Les courants y sont très forts en raison des rapides. La glace, d’ailleurs, ne peut pas se former à cet endroit tant le courant est puissant. Il y en a uniquement sur le bord de la rivière et elle est très mince. Arrivé sur les lieux, l’agent aperçoit effectivement la dame. Elle est au bord de la rivière, debout sur cette mince couche de glace, elle fixe l’eau. Elle est trop loin de la route. Il ne peut pas l’approcher avec le véhicule. Environ un kilomètre les sépare tous les deux.

Le policier se dirige donc vers elle et, tout en marchant, il se dit qu’il pourrait tenter de prendre contact tout de suite avec elle pour commencer le travail d’apaisement et de désamorçage. Il appelle donc la dame en utilisant le numéro de téléphone que le 911 a retenu. Celle-ci répond! D’abord heureux qu’elle lui réponde, le policier constate ensuite que la dame est confuse et que les efforts pour obtenir sa collaboration sont voués à l’échec.

Lorsqu’il arrive à sa hauteur, la dame est agenouillée sur la glace, assise sur les talons, tout près du bord de l’eau. Elle pourrait se laisser choir dans l’eau sans grands efforts. Cependant, elle lui tourne le dos. Elle l’ignore. Peut-être même a-t-elle les yeux fermés. Alors le policier prend une décision.

La distance à parcourir n’est que de quelques mètres. Mais la glace est si fragile, le courant si fort, l’eau tellement froide et la dame a déjà montré qu’on ne pouvait pas espérer entrer en communication avec elle. Heureusement, entretemps, des pompiers volontaires sont arrivés. Ils ont apporté une corde. Solidement attaché, l’agent fait un rapide aller-retour, empoignant la dame par le col de son manteau et la ramène en la faisant glisser sur la glace, la traînant derrière lui pendant qu’il court pour retrouver la terre ferme. Tout le monde est sain et sauf. L’ambulance emporte finalement madame à l’hôpital.

Malgré son manque de collaboration, cette personne voulait qu’on la sauve, sinon elle n’aurait pas appelé.

Le Prix a été décerné à M. Pier-Philip Lapointe Maihot pour avoir su répondre avec courage et détermination à cet appel de détresse.

Benoit Daoust

UN AGENT DE LA SQ SAUVE LA VIE D’UN DE SES COLLÈGUES

Le 27 mars 2016, Jean Rousselle (matricule 1853) de la Sûreté du Québec, accompagné de son épouse, se rend à un brunch de Pâques dans un restaurant de Sainte-Adèle, dans les Laurentides, avec son fils, lui-même un ancien policier du Service de police de Laval. Le repas terminé, il faut laisser la place à ceux qui arrivent pour le deuxième service.

Dans le hall d’entrée, l’agent Benoit Daoust (matricule 12693) de la Sûreté du Québec, entouré de ses trois enfants et de plusieurs membres de sa famille, attend de pouvoir accéder au restaurant. Sur ces entrefaites, son frère arrive et lui dit qu’il vient de voir un homme affalé dehors dans l’escalier qui mène au stationnement. Il s’agit du policier Jean Rousselle. Daoust n’est pas en service. Mais c’est oublier que son implication dans la communauté comme policier est une affaire personnelle avant d’être professionnelle. Pour lui, c’est naturel d’aller voir s’il peut aider.

Lorsqu’il voit la scène qui s’offre à ses yeux, Daoust comprend toute l’ampleur du drame en train de se jouer. Il offre son aide. On lui laisse la place. Il entreprend les manœuvres de réanimation. Sans relâche, les mains fermement en position, l’agent pratiquera le massage du muscle cardiaque de son collègue. Celui-ci, lentement, en viendra à donner à nouveau des signes de vie. Encouragé, Daoust a poursuivi jusqu’au moment où les ambulanciers — qui sont arrivés entretemps — pourront enfin prendre la relève. Alors seulement, Daoust part rejoindre sa famille, qui elle se demandait ce qu’il pouvait bien faire à traîner dehors.

Pour souligner que l’histoire se poursuit de génération en génération, M. Jean Rousselle, père du député de Vimont, Jean Rousselle Jr, est monté sur scène remettre lui-même le Cristal des Prix Policiers du Québec à son jeune collègue qui a eu l’insigne mérite de lui sauver la vie.

Le Prix a été décerné à M. Benoit Daoust pour son professionnalisme, son dévouement, l’engagement citoyen dont il fait preuve et pour la beauté du geste.

 

Yohan Morneau

DANS L’OMBRE DES HÉROS DE L’OMBRE

Dans une société moderne et démocratique, « faire de la police » comporte dorénavant une grande diversité de tâches. M. Morneau en est un parfait exemple. Il exerce une fonction bien particulière au sein du monde des enquêtes. Une particularité qui a fait de lui une personne-ressource capable d’entrer dans la tête des criminels. En effet, à  la suite d’un processus de certification qui a duré trois ans, il détient maintenant une expertise rare : il établit pour les enquêteurs le profil du suspect qu’il faut rechercher.

Il a su ainsi, au fil des ans, aiguiller, orienter et assister une multitude d’enquêteurs de la Sûreté du Québec, mais aussi de plusieurs corps de police municipaux. Chaque année, il intervient dans plus d’une centaine de dossiers. Généralement, au terme de son analyse, il remet un rapport volumineux qui contient le résumé de l’enquête, le sommaire des faits, la reconstitution probable des événements, les éléments importants de la scène de crime et le profil de l’agresseur. Ce dernier comprend habituellement le sexe du suspect, son âge, sa personnalité, ses caractéristiques physiques, son organisation et une analyse sociale et psychosociale de l’individu. « Nous avons raison environ 85 % du temps » assure notre récipiendaire qui, en plus de soutenir le travail des enquêteurs, enseigne à l’École nationale de police du Québec ainsi qu’au Collège canadien de la police, en même temps qu’il développe des outils de formation pour ses collègues.

Présentement, le voilà qui participe activement à l’évaluation des dossiers d’homicide non résolus. Nul doute que son travail permettra de résoudre certains d’entre eux.

Le Prix a été décerné à M. Yohan Morneau pour l’ensemble du travail particulier qu’il accomplit. Il est un modèle de passion et de dévouement.

 

Sylvain Deschamps et Réjean Deveault

DEUX MARATHONIENS

« La justice a le bras long ». L’expression ne s’est jamais si bien appliquée que pour l’affaire Cinar qui s’est terminée dernièrement par des peines de prison pour certains de ses administrateurs. Cette saga commence en 1999. Il est alors question d’utilisation de prête-noms pour obtenir d’importants crédits d’impôt fédéral. Quelques mois plus tard, au début de l’an 2000, un nouveau scandale éclate. On parle à ce moment de 122 millions de dollars américains appartenant à Cinar, qui ont été investis dans une société aux Bahamas, sans l’autorisation du Conseil d’administration. La fraude est un acte criminel et l’accusation ne concerne nul autre que le cofondateur de l’entreprise, Ronald Weinberg. En septembre 2003, un sergent de la Division des crimes économiques de la Sûreté du Québec reçoit le mandat de mener l’enquête.

Au cours de l’enquête, une cinquantaine de témoins furent rencontrés pour établir tous les liens. Des perquisitions ont eu lieu à Montréal, Toronto et aux Bahamas. Des milliers de pages de documents ont été saisies, puis traitées pour établir la preuve. À un moment, il y a eu jusqu’à 70 policiers qui ont participé à l’enquête, auxquels s’ajoutent le personnel administratif et les professionnels qui les accompagnent. Aucun effort n’a été négligé. Ce fut une longue course à obstacles, faite d’embûches, comme la poursuite de 190 millions de dollars contre des vérificateurs travaillant sur l’enquête. Pourtant, en mars 2011, des accusations seront finalement portées contre quatre personnes. Le montant de la fraude s’élevait alors à 126 millions de dollars américains.

En janvier 2014, l’un des quatre accusés décide de plaider coupable à 10 chefs d’accusation. Les trois autres résistent et leur procès débute en mai 2014. Un journaliste de La Presse dira que « la preuve est gargantuesque ». Commence alors le plus long procès devant jury à s’être déroulé au Canada depuis que ce pays existe. Un total de 34 personnes ont témoigné. L’un de ces témoins fut l’expert-comptable Réjean Deveault. Son témoignage a duré 96 heures, dont la majeure partie en contre-interrogatoire. M. Deveault est, avec M. Sylvain Deschamps, l’autre grand artisan de cette enquête sur des hommes qui ont décidé de frauder leur propre compagnie.

Vingt-deux mois après le début des procédures, 13 ans après avoir reçu le mandat de mener l’enquête, le policier peut enfin dire « mission accomplie ».  Absolument conscient que pour réussir sa mission la police doit savoir s’entourer des meilleurs experts.

Le Prix a été décerné au sergent Sylvain Deschamps. Une plaque honorifique a été remise à M. Réjean Deveault.

 

Marc-André Charland et Martin Gagné

Éric Lefebvre et Patrick Munoz

Mathieu Sirois
(N.B. Alain Laflamme était absent)

LE VOLEUR D’ENFANCE

Certains adultes n’ont aucun respect pour l’enfance. Pire, ils profitent de la confiance des enfants envers les adultes pour les tromper, les trahir, les exploiter. Ils en font des jouets sexuels, de purs objets dont ils brisent parfois la vie à tout jamais. Pour ces prédateurs, Internet a ouvert de nouvelles opportunités. Cachés derrière des pseudonymes et l’anonymat des adresses Web, ils peuvent entrer en contact avec des enfants qui habitent la maison d’à côté, la ville voisine ou un pays étranger.

Le 11 octobre 2013, une fillette de 11 ans se présente avec ses parents au poste de la Sûreté du Québec de la MRC du Haut-Saint-François. Ils veulent dénoncer un correspondant anonyme qui a demandé à la jeune fille de se déshabiller devant la caméra de son ordinateur. Dans les semaines qui suivent, cinq autres victimes s’ajouteront à la première plainte, toutes de la même ville. De toute évidence, un prédateur très actif est à l’œuvre. Appuyé par le module de la cybersurveillance de la Sûreté du Québec, le sergent Martin Gagné finit par découvrir le nom ainsi que l’adresse du suspect. Il obtient un mandat de perquisition et demande alors l’appui de la Division des enquêtes sur les crimes majeurs de la SQ de l’Estrie. Les enquêteurs obtiennent alors une nouvelle information, soit l’activité professionnelle du suspect : il enseigne l’éducation physique dans une école primaire de la région de Sherbrooke.

La perquisition du domicile et, surtout, la saisie de l’ordinateur personnel de l’enseignant vont révéler l’ampleur de ses activités. On trouvera ainsi la trace de plus d’une centaine d’enfants avec qui cet individu est entré en contact au cours des quelques mois précédant la perquisition.  L’enquête prend alors une tout autre tournure. Il faut retrouver les victimes pour constituer les preuves qui vont permettre la condamnation de ce prédateur. Soixante‑deux victimes provenant de Rimouski comme de Saguenay, de Sherbrooke ou de Trois-Rivières, de la Beauce et même du Nouveau-Brunswick ont pu être identifiées. Tantôt grâce à une inscription sur un chandail ou un autre détail apparaissant sur les films conservés par ce voleur d’enfance. Par la suite, les enquêteurs feront des entrevues avec chacune d’elles. Au bout de ce long travail d’enquête, l’homme sera finalement reconnu coupable de 102 chefs d’accusations criminelles. Au mois d’octobre 2016, il a été condamné à 11 ans de pénitencier.

Grâce à leur engagement envers la protection de nos enfants, à leur patience, à leur professionnalisme pour établir les preuves nécessaires, ils ont mis fin à l’activité pernicieuse d’un prédateur en série.

Le Prix a été décerné aux sergents Marc André Charland, Martin Gagné, Alain Laflamme, Éric Lefebvre, Patrick Munoz et Mathieu Sirois.

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Description et organisation

Le Gala des Prix Policiers du Québec permet de souligner la qualité du travail effectué par les policières et policiers québécois à l’échelle locale, nationale et même internationale. Lors de cet événement sont honorés le professionnalisme et l’accomplissement d’actes professionnels dignes de mention, sans nécessairement être spectaculaires, ainsi que des carrières exceptionnelles au service du public.

En 2011, la structure du comité organisateur a été modifiée afin de pouvoir améliorer le rayonnement des Prix Policiers du Québec. Comme toujours, les candidats sont proposés par leurs collègues de travail mais, désormais, un Conseil de gouvernance a pour mandat de faire l’examen de toutes les candidatures qui lui sont soumises, quel que soit le corps policier d’origine. Ce Conseil de gouvernance est composé de diverses personnalités provenant du monde politique, de l’administration de la Justice et du domaine policier. Ses décisions sont à la fois impartiales, sereines, crédibles et autonomes, ce qui ajoute au prestige associé à la remise des Prix Policiers du Québec. Le Conseil veille également à établir les grandes orientations que l’organisation sera appelée à prendre.

Les membres du Conseil sont:

  • l’Honorable Pierre H. Cadieux, ex-solliciteur général du Canada;

  • M. Steven Chabot, ex-directeur général adjoint de la Sûreté du Québec et président sortant de l’Association canadienne des chefs de police;

  • M. Jean-Pierre Charbonneau, ex-président de l’Assemblée nationale du Québec, qui fit sa marque comme journaliste d’enquête de la CECO;

  • l’Honorable Louise Mailhot, juge à la retraite de la Cour d’appel du Québec, vice-présidente sortante de l’Union internationale des magistrats et ex-présidente du Conseil académique de l’Institut international pour le pouvoir judiciaire;

  • M. Gaétan Delisle, sergent d’état-major retraité de la GRC et président-fondateur de l’AMPMQ.

La logistique de l’événement est assurée par le support de l’Association des membres de la police montée du Québec (AMPMQ) et de  l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec (APPQ). Les personnes-ressources pour l’APPQ sont: Daniel Rolland, Robert Bronsard et Johanne Lagacé.

Lors du gala, par l’entremise de leur fondation caritative respective, les deux associations syndicales versent un don à un organisme à but humanitaire.

Toute candidature peut être transmise à l’APPQ par courriel, au soin de Mme Johanne Lagacé (lagace@appq-sq.com), ou en complétant un formulaire de mise en nomination que vous trouverez sur le site Internet des Prix Policiers du Québec (www.prixpoliciersduquebec.ca).

(Veuillez noter qu’en raison de la nature du travail de certains lauréats, les noms et photos n’apparaissent pas sur notre site.)

Les lauréats 2015  de la Sûreté du Québec

17e édition du GALA DES PRIX POLICIERS DU QUÉBEC
19 NOVEMBRE 2015

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Gordon Hunter, de la MRC de Vaudreuil-Soulanges Ouest

Couple trahi par leur Mercedes

Entre décembre 2012 et mai 2014, Saint-Lazare a été la cible d’une vague d’introductions par effraction. Les voleurs s’attaquaient à des résidences cossues de plusieurs autres municipalités de la Communauté métropolitaine de Montréal qui sont desservies par la Sûreté du Québec et des corps de police municipaux. En chiffres, on parle au total de 70 introductions par effraction, pour des vols totalisant 1 035 008,95 $.

En mars 2013, les enquêteurs de la Sûreté du Québec ont trouvé un indice sur les images des caméras de surveillance d’une maison qui venait d’être cambriolée en voyant arriver une Mercedes qui n’appartenait pas aux propriétaires. Une femme avec un capuchon en fourrure en descend. Elle regarde dans les fenêtres et le système d’alarme est coupé peu de temps après.

Les voleurs avaient toujours le même modus operandi. Grâce au Registre des entreprises du Québec, le couple ciblait les maisons de gens d’affaires partis en voyage. Après une séance de repérage, les tourtereaux s’assuraient que les propriétaires étaient absents et seraient ensuite revenus couper les fils des systèmes d’alarme.

Cette voiture a mené les limiers à une femme de 27 ans et à son mari Jimmy Simard-Patry, 30 ans, qui font maintenant face à plus de 70 chefs d’accusation de complot, introductions par effraction pour commettre un vol et possession d’outils de cambriolage.

Rien n’a été laissé au hasard pour épingler le couple de cambrioleurs : balise de localisation GPS placée sous la Mercedes, filature, perquisition au condo du couple et géolocalisation de leur iPhone.

Un nombre incalculable d’heures ont été nécessaires à la mise en œuvre et à l’interpellation des contrevenants.

Le principal suspect Jimmy Simard-Patry a écopé de cinq ans de prison pour les vols, alors que sa conjointe Elyanne Miller de deux ans. Un troisième suspect est en attente de son procès.

Il ne s’agit pas de la première fois que Hunter donne l’exemple en matière d’excellence policière. Sa rapidité d’intervention avait été reconnue en 1994, alors qu’il était âgé de 28 ans et membre du Service de police de Saint-Lazare. En réponse à un appel au service 9-1-1, lui et son partenaire avaient aidé une femme à donner naissance à un enfant à sa résidence.

Sans l’acharnement du sergent-enquêteur Gordon Hunter, ces voleurs sans scrupule continueraient à profiter d’un train de vie princier au crochet de leurs victimes.

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Hakim Bellal, de la Gendarmerie royale du Canada

Un pilier du Programme de sensibilisation à la Sécurité nationale de la GRC

Les menaces à la sécurité nationale peuvent se présenter sous diverses formes. Le Canada n’est pas à l’abri. En collaborant, en sachant reconnaître les signes d’une menace et en sachant quoi faire des informations qui sont portées à notre connaissance, nous pouvons changer le cours des choses et assurer notre sécurité collective.

Bien que les idéologies et les motivations puissent être différentes, les terroristes ont tous un élément en commun : ils planifient leurs attentats. Cette planification laisse des traces qui peuvent devenir décelables dans les jours, les semaines ou les mois qui précèdent un attentat. La découverte de l’un de ces indicateurs, mis dans un contexte plus large, pourrait contribuer à éviter un attentat.

Le sergent Hakim Bellal est affecté au Programme de sensibilisation à la Sécurité nationale de la GRC depuis 2011 et, de décembre 2012 à mars 2014, il a occupé seul le poste de coordonnateur du programme. Depuis, d’autres ressources se sont jointes à lui. Le sergent Bellal a accompli énormément d’activités et a surpassé plusieurs objectifs du programme, et ce, dans les trois volets de sensibilisation, soit la formation de policiers, les ateliers de sensibilisation du secteur privé et la prévention pour les communautés incluant la radicalisation menant à la violence.

Ainsi, il développe avec les enquêteurs les stratégies d’approche de prévention auprès des sujets d’enquête et des membres de leur famille. Il a une excellente connaissance et compréhension de l’environnement de la sécurité nationale. Le sergent Bellal s’implique beaucoup dans la communauté. Il a aidé Ali Nestor et son organisme, Les Princes de la rue, en organisant une collecte de fonds et en obtenant des ordinateurs et des dictionnaires pour les jeunes qu’Ali Nestor aide à se reprendre en main et retourner aux études. Il a participé à des journées de soccer avec les jeunes de Montréal organisées par le SPVM. Il contribue à l’organisation des soupers « Briser le jeûne » durant le Ramadan et des journées de « Police académie junior ».

Le sergent Bellal a contribué, par sa connaissance pointue des questions de sécurité nationale et son implication communautaire hors du commun, à faire briller le Programme de sensibilisation à la Sécurité nationale de la GRC.

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Gilles Dionne et Élizabeth Carrier, de la MRC de La Mitis, Gaspésie/Les Îles

Sauvé de la noyade par des policiers

Mike Jérôme Ruest se rendait au travail un peu avant 5 h, le 15 mai 2015, lorsqu’il s’est endormi au volant de son camion, sur la route 132, à la hauteur de Sainte-Angèle-de-Mérici. « Lorsque j’ai rouvert les yeux, il était trop tard, j’étais dans les airs » confiait-il par la suite. Après être tombé à l’eau, son véhicule a aussitôt commencé sa dérive pour se retrouver au centre de la rivière. Ce sont des témoins qui ont contacté les services d’urgence après avoir été alertés par les phares allumés dans la rivière.

« À force de rage, j’ai réussi à briser mon banc. Mais j’étais incapable d’enlever ma ceinture de sécurité. J’ai tellement forcé que j’ai eu des fêlures aux mains et aux côtes, et une déchirure à un rein », de confier la victime de l’accident. Il entendit soudainement frapper aux vitres, c’était le policier Gilles Dionne, de la Sûreté du Québec, debout sur la voiture en plein milieu de la rivière, qui tentait de l’atteindre. Avec sa collègue Élizabeth Carrier, le sergent Dionne est intervenu quelques minutes à peine après avoir reçu l’appel d’urgence.

Bien conscients de l’urgence d’agir, ils constatent rapidement qu’ils ne peuvent se résoudre à attendre l’arrivée de renforts. Avant de sauter à la rivière pour intervenir, le policier Dionne a pris soin d’attacher une corde autour de sa taille, un geste essentiel compte tenu du fort courant à cet endroit. L’agente Carrier pour sa part retiendra la corde. En attendant que les pompiers arrivent, le policier s’est assuré que la tête de la victime qui avait perdu connaissance ne sombre pas dans l’eau.

Vêtus d’une combinaison prévue pour intervenir en eaux froides, des pompiers sont ensuite rapidement intervenus. Aidés du policier Dionne, ils ont réussi à embarquer la victime dans un bateau.

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François Gaudet et Michèle Boily, de la Sûreté du Québec

 

Caroline Chiquette et Jean Barnett, de la Sûreté du Québec

 

François Dumais, du Service de police de la Ville de Laval

Philippe St-Cyr, du Service de police de l’Agglomération Longueuil

 

 Jean-François Chénier et Karine St-Jean, de la Sûreté du Québec,
ont également aussi honorés, mais n’ont malheureusement pas pu se déplacer pour assister au Gala.

 

Démantèlement d’un vaste réseau de fraude par cartes bancaires
Projet Lorgnette

Cette enquête fut entamée en août 2012 pour démontrer rapidement les ramifications d’un vaste réseau spécialisé dans la fraude par cartes bancaires en sol québécois, canadien et à l’international. L’organisation disposait de plusieurs cellules qui œuvraient en modifiant des manettes de terminaux de point de vente, en fabriquant des cartes contrefaites et en les utilisant dans des guichets automatiques à l’échelle internationale.

La planification pour l’utilisation de terminaux de point de vente modifiés et l’utilisation des cartes contrefaites à l’étranger se faisaient au Québec. Les pièces pour modifier les terminaux étaient fabriquées au Québec et acheminées ensuite en Chine pour la production en grande quantité.

Cette organisation criminelle s’est rendue en France au début de l’année 2013 pour faire l’installation de manettes modifiées. Quatre membres de l’organisation furent arrêtés en mars de la même année pour le vol de terminaux et l’enquête de la Brigade des fraudes de la police judiciaire de Paris a démontré qu’une centaine de manettes ont été saisies entre juillet 2012 et mars 2013.  Les pertes subies s’élèvent à plus de 2,2 millions d’euros.

Le service des Enquêtes économiques de la Sûreté du Québec a collaboré avec la Brigade des fraudes de la police judiciaire de Paris pour l’identification de suspects impliqués dans cette fraude. Pour mener à terme le projet et obtenir des éléments de preuve nécessaires  pour accuser des membres de cette organisation criminelle, il a fallu développer des partenariats  avec la France, l’Allemagne et les États-Unis. Le ratissage policier a eu lieu à la fin de 2013 avec l’arrestation de 15 individus reliés à l’organisation et impliqués dans la fraude par cartes de paiement.

La divulgation finale de la preuve a eu lieu en 2014. Le 21 octobre 2014, le Projet Lorgnette fut présenté à Plattsburgh devant des policiers de New York State Police des environs de Plattsburgh, des membres du Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis et des agents du FBI.

Le Service de police de la Ville de Laval ainsi que le Service de police de l’agglomération de Longueuil ont participé au projet.

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Dany Bédard et Patrick Petit, de la Sûreté du Québec

Jésabel Blanchette et Marc-Antoine Noël, de la Sûreté du Québec

 

Opération de ratissage qui sauve une vie

Le 5 février 2015, vers 21 h, l’équipe de patrouille menée par le sergent Dany Bédard, du Poste de la MRC d’Abitibi-Ouest, reçoit l’appel du 911 pour la disparition de M. Maxime Roussy-Vaillancourt. Il aurait quitté la résidence familiale depuis plus de deux heures, très peu vêtu. Ses proches s’inquiètent pour sa sécurité, à la suite de l’expression d’idées noires dans les dernières semaines de la part du disparu.

Le sergent Bédard mobilise alors toute son équipe, soit les agents Patrick Petit, Jésabel Blanchette et Marc-Antoine Noël, car la situation s’avère difficile pour le disparu dans le contexte, et décide de faire débuter des recherches terrestres et locales par les agents Noël et Blanchette pendant que l’agent Petit et lui s’occupent de la partie prise de plainte et enquête de la situation.

En faisant  leur opération de ratissage, les agents Noël et Blanchette aperçoivent des traces de pas dans la neige qui pourraient correspondre au disparu et qui se dirigent dans un sentier de motoneige. Les agents décident de s’y rendre à pied avec peu d’équipements de base.

Après avoir marché trois kilomètres dans ce sentier, ils y trouvent M. Roussy-Vaillancourt qui gisait au sol dans la neige, très peu vêtu, par une nuit glaciale. Ils contactent alors leurs collègues qui alertent les services d’urgence, dont le traîneau d’évacuation médicale, ainsi que les pompiers.

Pendant toute cette période, les agents ne peuvent déplacer le disparu car M. Roussy‑Vaillancourt mesure 1,90 mètre et pèse environ 120 kilos. Ils décident donc de le réchauffer, car il est en hypothermie avancée; le mercure indique -30 degrés Celsius. Les policiers mettent leur manteau sur la victime et se mettent à frotter son corps pour favoriser la circulation sanguine afin de le réchauffer. Ces manœuvres durent plus d’une heure.

Pendant ce temps, le sergent Bédard attend le traîneau au bord du chemin. Lorsque celui-ci arrive, il n’y a pas de motoneige pour se rendre à la victime; le policier se rend donc chez un citoyen avec la voiture patrouille afin de le réveiller et réquisitionne sa motoneige qui permet finalement aux services d’urgence de se rendre au chevet de la victime.

À l’hôpital, la victime fut mise hors de danger par le service médical malgré l’amputation de quatre doigts et d’un pied. Le médecin traitant a mentionné aux policiers qu’ils avaient vraiment sauvé la vie de M. Roussy-Vaillancourt par leur intervention.

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Martin Crête et Chris Smith, de la Gendarmerie royale du Canada

Dany Turcot, de la Gendarmerie royale du Canada

Pierre Gauthier, membre civil à la GRC

Innocentes victimes important de la cocaïne à leur insu

Projet Cellophane

Le Projet Cellophane est une enquête de la section des stupéfiants de Montréal, de la Gendarmerie royale du Canada, initiée en février 2013. Dans le cadre de ce projet, les enquêteurs ont démontré que des victimes étaient recrutées à l’aide de techniques d’hameçonnage Internet. Elles étaient sollicitées par l’organisation criminelle afin de leur soutirer de l’argent pour toucher un héritage, toucher une somme d’argent gagnée lors d’un tirage ou pour transférer une somme d’argent d’un pays étranger vers le Canada.

Après avoir recueilli d’importants montants d’argent de la part des victimes, l’organisation criminelle passait à un niveau encore plus odieux. Les victimes étaient rencontrées par deux ressortissants nigériens, dans un hôtel de Montréal.

Le duo montrait une valise de billets de banque altérés par de l’encre et faisait la démonstration qu’un produit chimique pouvait en redonner l’aspect d’origine. Le duo affirmait ne pas posséder la quantité nécessaire à la transformation des billets et il suggérait aux victimes de voyager en Amérique du Sud pour en rapporter la quantité nécessaire. Les victimes, qui acceptaient, étaient utilisées comme mules et rapportaient à leur insu des kilogrammes de cocaïne à l’intérieur de leurs bagages.

Toujours dans le cadre de ce projet, les enquêteurs ont identifié 18 innocentes victimes de cette organisation criminelle. Des victimes qui ont été arrêtées et, pour plusieurs d’entre elles, accusées et incarcérées soit au Canada, aux États-Unis, au Pérou ou en Équateur. Grâce aux efforts soutenus des enquêteurs, plusieurs victimes ont heureusement pu être libérées de prison et voir les accusations retirées.

Le 3 mars 2015, suivant l’enquête préliminaire, les deux accusés ont plaidé coupable à six chefs d’accusation dont importation de cocaïne et complot. Le 7 mai 2015, les coaccusés ont été condamnés à des peines globales de 14 ans de prison sur le chef de complot d’importation ainsi que des peines de huit ans sur chacun des cinq chefs d’importation et de tentatives d’importation à purger de façon concurrente.

N’eût été de la persévérance du caporal Crête et des gendarmes Turcot et Smith dans cette enquête, les citoyens canadiens arrêtés en possession d’importantes quantités de cocaïne seraient toujours incarcérés. N’eût été aussi du travail d’analyse que M. Pierre Gauthier, membre civil à la GRC, a effectué en préambule du projet Cellophane et des informations sur le modus operandi de l’organisation criminelle visée par l’enquête contenues dans son rapport d’analyse, il y a fort à parier que le Projet Cellophane ne se serait pas déroulé d’aussi brillante façon.

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Patrick Kasysongdeth et Guillaume Bastien, de la Sûreté du Québec

Sauvés in extremis des flammes

La famille de Brigitte Loiselle et de Denis Dion se relève peu à peu de l’incendie qui a complètement ravagé leur résidence de Thorne, en Ontario, la nuit du 10 décembre dernier. Grâce à la vigilance de deux agents de la Sûreté du Québec du Poste auxiliaire de la MRC de Témiscamingue, leur vie a été sauve.

Cette nuit-là, vers 2 h 30, les agents  entendent un gros bruit et aperçoivent que, sur le chemin Wyse, il y a un garage qui flambe et le feu commence à se propager à la maison qui est tout près. Les agents se rendent immédiatement de l’autre côté, en Ontario, et demandent qu’on avise l’OPP, ainsi que les pompiers de l’Ontario. Le chemin Wyse est à Thorne en Ontario, une municipalité riveraine du Lac Témiscamingue qui sépare le Québec et l’Ontario.

En apercevant le côté de la maison en flammes, l’agent Kasysongdeth, accompagné de l’agent Bastien, entrent dans la maison et réveillent tous les occupants, pour ensuite procéder à leur évacuation.

Les agents Kasysongdeth et Bastien procèdent ensuite à l’évacuation de la maison de l’autre côté de celle déjà brûlée, qui était plus près. Les pompiers arrivent et prennent en charge l’incendie alors que les ambulanciers et les policiers de l’OPP arrivent ensuite et prennent en charge le reste de l’intervention. Dans la maison se trouvaient les deux parents, leurs trois enfants, ainsi que leur petit-fils de cinq mois seulement. La maison a été une perte totale et tous les cadeaux de Noël de la famille sont partis dans les flammes.

Si les agents Kasysongdeth et Bastien n’avaient pas été aussi rapides à intervenir, s’ils n’avaient pas fait preuve de beaucoup de courage dans cette situation où chaque seconde comptait et où chaque seconde pouvait faire la différence entre la vie et la mort, il y a fort à parier qu’un drame humain se dessinait.

S’ils avaient simplement avisé la police de l’Ontario, ce qui aurait été un choix tout à fait normal compte tenu de la géographie du territoire, les choses se seraient déroulées autrement. Ils ont fait le choix de se dépasser et d’intervenir sans se poser de questions.

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Jean-Maurice Ouellette (retraité)

 Jean-Alexandre Bouchard et Éric St-Cyr, de la GRC

Serge Lachance et Jean-Michel Néron, de la Sûreté du Québec


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Robert Anctil (retraité) et Jacinthe Senneville, de la Sûreté du Québec

 

Enquête policière faisant suite à la publication du rapport
du Vérificateur général du Québec
Projet Claudia (GRC) et Projet Doyen (SQ)

En juin 2007, le ministre responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes du gouvernement du Québec a fait parvenir au Directeur général de la Sûreté du Québec une demande d’enquête concernant les faits allégués dans le rapport du Vérificateur général du Québec sur les dépenses de l’ancienne Lieutenante-gouverneure du Québec.

De son côté, la ministre responsable du Patrimoine canadien et de la condition féminine a fait la même démarche auprès de la Commissaire adjointe et responsable de la Division C, à la Gendarmerie royale du Canada.

Ce dossier a été confié à une équipe de policiers provenant du service des Enquêtes sur les crimes économiques de la Sûreté du Québec et de la Gendarmerie royale du Canada.  L’enquête portait sur un mandat de 10 ans de la Lieutenante-gouverneure, Mme Lise Thibault. Elle impliquait les gouvernements de Québec et d’Ottawa.

Les enquêteurs ont dû apprivoiser l’univers gouvernemental ainsi que les systèmes de réclamations et de subventions propres aux deux paliers de gouvernement. La preuve documentaire accumulée était volumineuse et a nécessité une analyse minutieuse qui s’est étendue sur plusieurs mois. La tâche de l’experte-comptable a été colossale et son rapport déterminant pour les conclusions de l’enquête.

L’enquête a permis de déposer quatre chefs d’accusation de fraude, deux chefs de fabrication et usage de faux et deux chefs d’abus de confiance envers les gouvernements fédéral et provinciaux. Le succès de ce dossier repose en bonne partie sur le procureur au dossier, Me Marcel Guimont, qui a su mener le dossier à travers les embûches d’une façon exemplaire.

Le 30 septembre dernier, l’accusée a été condamnée à une peine de 18 mois d’incarcération et à rembourser 300 000 $ aux deux paliers de gouvernement. L’ex-Lieutenante-gouverneure a interjeté appel de la peine.

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Remise d’un don

Un chèque de 5 000 $ a été remis à la Fondation du Dr Julien.

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Description et organisation

Le Gala des Prix Policiers du Québec permet de souligner la qualité du travail effectué par les policières et policiers québécois à l’échelle locale, nationale et même internationale. Lors de cet événement sont honorés le professionnalisme et l’accomplissement d’actes professionnels dignes de mention, sans nécessairement être spectaculaires, ainsi que des carrières exceptionnelles au service du public.

En 2011, la structure du comité organisateur a été modifiée afin de pouvoir améliorer le rayonnement des Prix Policiers du Québec. Comme toujours, les candidats sont proposés par leurs collègues de travail mais, désormais, un Conseil de gouvernance a pour mandat de faire l’examen de toutes les candidatures qui lui sont soumises, quel que soit le corps policier d’origine. Ce Conseil de gouvernance est composé de diverses personnalités provenant du monde politique, de l’administration de la Justice et du domaine policier. Ses décisions sont à la fois impartiales, sereines, crédibles et autonomes, ce qui ajoute au prestige associé à la remise des Prix Policiers du Québec. Le Conseil veille également à établir les grandes orientations que l’organisation sera appelée à prendre.

Les membres du Conseil sont:

  • l’Honorable Pierre H. Cadieux, ex-solliciteur général du Canada;

  • M. Steven Chabot, ex-directeur général adjoint de la Sûreté du Québec et président sortant de l’Association canadienne des chefs de police;

  • M. Jean-Pierre Charbonneau, ex-président de l’Assemblée nationale du Québec, qui fit sa marque comme journaliste d’enquête de la CECO;

  • l’Honorable Louise Mailhot, juge à la retraite de la Cour d’appel du Québec, vice-présidente sortante de l’Union internationale des magistrats et ex-présidente du Conseil académique de l’Institut international pour le pouvoir judiciaire;

  • M. Gaétan Delisle, sergent d’état-major retraité de la GRC et président-fondateur de l’AMPMQ.

La logistique de l’événement est assurée par le support de l’Association des membres de la police montée du Québec (AMPMQ) et de  l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec (APPQ). Les personnes-ressources pour l’APPQ sont: Daniel Rolland, Robert Bronsard et Johanne Lagacé.

Lors du gala, par l’entremise de leur fondation caritative respective, les deux associations syndicales versent un don à un organisme à but humanitaire.

Toute candidature peut être transmise à l’APPQ par courriel, au soin de Mme Johanne Lagacé (lagace@appq-sq.com), ou en complétant un formulaire de mise en nomination que vous trouverez sur le site Internet des Prix Policiers du Québec (www.prixpoliciersduquebec.ca).

(Veuillez noter qu’en raison de la nature du travail de certains lauréats, les noms et photos n’apparaissent pas sur notre site.)

Les lauréats 2014  de la Sûreté du Québec

16e édition du GALA DES PRIX POLICIERS DU QUÉBEC
20 NOVEMBRE 2014

François Dubeau

L’école maritime d’Haïti. L’Organisation des Nations Unies est très présente en Haïti. Entre autres, elle soutient le développement des forces policières dans ce pays. En 2012, l’ONU charge une équipe de policiers canadiens de superviser et d’effectuer le mentorat de la garde-côtière haïtienne.

À leur arrivée en mission, après avoir fait une appréciation de la situation, les policiers canadiens ont réalisé que leur mandat devait être axé sur la formation des garde-côtes.

En 6 mois, les réalisations de l’équipe maritime, avec l’aide de la police haïtienne, étaient déjà des plus intéressantes :

  • Un livre de formation de 400 pages adapté aux navires haïtiens;

  • la création de supports pédagogiques;

  • et la formation de deux instructeurs haïtiens capables de poursuivre le programme après le départ des policiers canadiens.

Après 8 mois, les réalisations étaient des plus impressionnantes :

  • La mise en place d’une formation complète théorique et pratique  d’une durée de 34 jours;

  • L’accueil du premier groupe de 24 cadets;

  • Et, au bout de 10 mois, les réalisations de l’équipe maritime furent tout simplement exceptionnelles avec les efforts déployés pour créer un simulateur informatique de navigation. Imaginez : ils ont adapté et modifié un programme informatique à une console nautique acheté aux États-Unis, payée par les membres de l’équipe. Par la suite, ils ont couplé la console à un socle de navigation restauré provenant d’un navire abandonné. Le tout branché à un ordinateur portable et à un écran vidéo dans la salle de formation. Grâce à eux, l’école maritime de la police haïtienne est maintenant une réalité. 

Deux hommes sont à l’origine de ce geste d’humanité, de solidarité et de professionnalisme. Deux héros de l’ombre.

Un Cristal a été remis au sergent François Dubeau, de la Sûreté du Québec, et au gendarme Carl-Eric Lippke de la Gendarmerie royale du Canada.

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 Roberto CaponeMartin Cossette

Roberto Capone et Martin Cossette

Pierre-Luc MorinManon Thomassin

Pierre-Luc Morin et Manon Thomassin 

Le marteau cogne – Projet Honorer. Avec la création du Service des enquêtes sur la corruption, mieux connu comme étant l’escouade Marteau, la police poursuit une autre de ses missions fondamentales pour la vie en société. L’objectif est de pouvoir rétablir la confiance du public envers les autorités publiques, d’assurer la libre concurrence sur le marché des contrats publics et protéger l’intégrité des institutions publiques. Ce qui veut dire lutter contre le trafic d’influence, la collusion, la malversation et la corruption qui pourraient entraver les règles du marché.

À cet égard, plusieurs villes ont été l’objet d’une attention particulière de la part de la Commission Charbonneau. L’une d’elles a fait l’objet d’une enquête exhaustive. Les enquêteurs du projet Honorer ont rencontré 150 témoins; fait des perquisitions auprès des huit plus grosses firmes d’ingénierie du Québec; cumulé 30 000 heures d’écoute électronique et, finalement, en mai 2013, procédaient à l’arrestation de 37 personnes, dont trois sont accusées de gangstérisme.

Parce que la confiance que les citoyens font à leurs institutions est un gage de sécurité pour tous, nous saluons ceux qui protègent l’intégrité de nos institutions publiques.

Un Cristal a été remis aux personnes suivantes :

  • de la Sûreté du Québec : le lieutenant Martin Cossette et les sergents Manon Thomassin, Pierre-Luc Morin et Roberto Capone;

  • du Service de police de la Ville de Montréal : les lieutenants Michel Leduc et Yannick Collins ainsi que les sergents Martin Chênevert, Michel Desforges et Laval Fillion;

  • du Service municipal de Longueuil : le sergent Mario Lauzon.

    Enfin, une plaque honorifique a été remise à l’analyste Olivier Barchechat, un membre à part entière de cette extraordinaire équipe d’enquêteurs.

 Valérie CaronAlexandre Côtes 

Valérie Caron et Alexandre Côtes

Sauvé in extremis. En juillet 2013, il est parti pour une randonnée de deux mois en canot. Un aventurier. Au bout d’un mois, un ours a attaqué son campement. Plus tard, il s’est blessé à une cheville. Au bout de deux mois, le voilà donc incapable de transporter son canot. Au bout de trois mois, il ne lui restait plus rien, même pas son chien. Il a dû le tuer pour le manger. À la fin du mois d’octobre, il est à bout de force. Il a perdu 90 livres. Il lui reste peut-être 24 heures à vivre.

Puis, comme dans les vues, l’hélicoptère arrive. Après trois jours de recherche, une sirène se fait entendre dans le ciel. M. Lavoie se traîne jusque sur la berge. Il croit que c’est un mirage, surtout que l’hélicoptère s’en va.

Elle doit aller se poser un kilomètre plus loin. C’est de là que les policiers vont s’enfoncer dans une forêt au sol rocailleux, escarpé et glacé pour découvrir au bout de 20 minutes un homme qui a donné tout ce qu’il lui restait d’énergie pour atteindre la berge et se faire voir de l’hélicoptère.

Pour ramener l’homme vers l’hélicoptère, un policier devra prendre M. Lavoie sur son dos pendant que l’autre policier retient M. Lavoie en place, car celui-ci est même trop faible pour être capable de s’accrocher au cou du policier. Je vous laisse imaginer à quoi peut ressembler la marche en forêt de ce trio agglutiné, penché les uns par-dessus les autres. Imaginez aussi que ça dure pendant une heure.

Au nom de M. Lavoie, un Cristal a été décerné à nos deux héros de l’ombre de l’Abitibi, les agents Valérie Caron et Alexandre Côtes.

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Patrice Marchand

Patrice Marchand

Un coin de sachet. Le 11 février 2014, à Saint-Honoré, dans la MRC du Fjord-du-Saguenay, l’incroyable était au rendez-vous. Un policier est stationné, menant une opération radar. Tout à coup, sur les ondes, il entend un appel pour une intervention d’urgence auprès d’un bébé en train de s’étouffer. C’est le hasard qui le veut, le policier est stationné à côté de la maison d’où provient l’appel. Vingt-cinq secondes plus tard, il entreprend déjà les manœuvres pour dégager les voies respiratoires d’un petit garçon de 9 mois. Le policier est lui-même le père d’un garçon de 7 mois. Pourtant, malgré l’émotion présente, c’est avec calme, force et détermination que seront posés les gestes qui vont amener l’enfant à se libérer d’un coin de sachet qui s’était logé dans sa gorge.

Cela aurait pu être juste l’histoire du bon gars à la bonne place au bon moment. C’est plutôt l’histoire d’un policier qui a fait toute la différence dans la vie de cette famille. Une différence entre la vie et la mort. Pour son professionnalisme et son sang-froid, un Cristal a été remis à l’agent Patrice Marchand.

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Christian Richard

Christian Richard 

Sauvée de l’enfer. Vers minuit, la nuit du quatre septembre dernier, dans la région de Trois-Rivières, une jeune femme de 23 ans a raté la courbe de la sortie de l’autoroute. La voiture a fait plusieurs embardées, puis elle s’est immobilisée sur le côté du conducteur. Alors, le moteur a pris feu.

Les flammes sont suffisamment importantes pour atteindre les arbres autour. L’habitacle de la voiture se remplit de fumée.  La jeune femme n’a que des blessures mineures mais elle est en état de choc. Elle n’est pas capable de sortir du véhicule. Par la fenêtre arrière – qui est cassée – arrive le policier qui se glisse jusqu’à elle, l’attrape et la ramène vers l’extérieur du véhicule pour la mettre à l’abri.

Par son geste courageux, altruiste, uniquement habité par la volonté d’aider, il a sauvé une vie, le geste le plus noble qu’un policier puisse accomplir. Un Cristal a été remis à l’agent Christian Richard. 

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 Pascal-Éric D'Amours 

Pascal-Éric D’Amours

Simon DufourSteve Duguay

Simon Dufour et Steve Duguay

Mathieu FournierSteve Guy

Mathieu Fournier et Steve Guy

Francis MarquisDominic Pellerin

Francis Marquis et Dominic Pellerin

Jean-François PépinMyriam St-Onge

Sébastien Briand, Jean-François Pépin et Myriam St-Onge  

L’Isle-Verte. Malheureusement, ce ne sont pas toutes les histoires de héros qui finissent bien. Cette nuit-là, lorsque le superviseur de relève arrive à la Résidence du Havre à l’Isle-Verte, tous les résidents sont encore à l’intérieur. Ils sont bientôt 10 policiers. Pendant que les pompiers essayaient de rejoindre les résidents juchés sur leur balcon, les policiers sont entrés. Il y avait de la fumée, de plus en plus épaisse, il y a avait le grondement du feu, les craquements de la structure de bois et, surtout, il y avait les cris.

Plusieurs résidents n’avaient pas l’autonomie nécessaire pour se rendre vers les sorties. Les 10 policiers se sont donc lancés dans la résidence sans masque et sans équipement pour le feu défonçant les portes s’il le fallait pour rentrer chez les gens. Certains étaient encore au lit. Les policiers les ont transportés pour les conduire à l’extérieur. Cependant, pas question de s’arrêter là. Il faisait moins 25 degrés Celsius. Il fallait donc transporter les personnes âgées jusqu’à un garage près de là puis s’assurer de leur sécurité avant de repartir vers la résidence en flammes. Car tous, sans hésitation, ils y sont retournés. Ils sont retournés dans l’enfer de ce brasier pour prendre soin de ces personnes en détresse. Ils l’ont fait au péril de leur propre vie. On ne peut décrire toute l’intensité vécue au cours de cette demi-heure au cours de laquelle le temps fut suspendu. Mais on peut l’imaginer. On peut imaginer la peur de suffoquer qui s’empare de vous en même temps que s’impose la volonté de ne pas abandonner un être humain.

Malgré les décès survenus au cours de cette tragédie, il faut rendre hommage à la bravoure de ces policiers qui, par leur abnégation, ont pu sauver une douzaine de personnes d’une mort certaine. De façon générale, les policiers ont un rôle de protecteur de la santé et de la sécurité des citoyens. Mais, dans ce cas particulier, il faut saluer ces policiers dont le courage fait honneur à toute la profession policière :

  • de la MRC de Rivière-du-Loup : Sébastien Briand, Simon Dufour, Steve Duguay, Mathieu Fournier, Jean-François Pépin et Myriam St-Onge;

  • de la MRC des Basques : Francis Marquis et Dominic Pellerin;

  • du Poste autoroutier du Bas-Saint-Laurent : Pascal-Éric D’Amours et Steve Guy.

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    Remise d’un don

    Par l’entremise de leur fondation respective, les quatre associations policières ont remis un don de 5 000$ à la Fondation Marie-Enfant.

 

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Description et organisation

Le Gala des Prix Policiers du Québec permet de souligner la qualité du travail effectué par les policières et policiers québécois à l’échelle locale, nationale et même internationale. Lors de cet événement sont honorés le professionnalisme et l’accomplissement d’actes professionnels dignes de mention, sans nécessairement être spectaculaires, ainsi que des carrières exceptionnelles au service du public.

En 2011, la structure du comité organisateur a été modifiée afin de pouvoir améliorer le rayonnement des Prix Policiers du Québec. Comme toujours, les candidats sont proposés par leurs collègues de travail mais, désormais, un Conseil de gouvernance a pour mandat de faire l’examen de toutes les candidatures qui lui sont soumises, quel que soit le corps policier d’origine. Ce Conseil de gouvernance est composé de diverses personnalités provenant du monde politique, de l’administration de la Justice et du domaine policier. Ses décisions sont à la fois impartiales, sereines, crédibles et autonomes, ce qui ajoute au prestige associé à la remise des Prix Policiers du Québec. Le Conseil veille également à établir les grandes orientations que l’organisation sera appelée à prendre.

Les membres du Conseil sont:

  • l’Honorable Pierre H. Cadieux, ex-solliciteur général du Canada;

  • M. Steven Chabot, ex-directeur général adjoint de la Sûreté du Québec et président sortant de l’Association canadienne des chefs de police;

  • M. Jean-Pierre Charbonneau, ex-président de l’Assemblée nationale du Québec, qui fit sa marque comme journaliste d’enquête de la CECO;

  • l’Honorable Louise Mailhot, juge à la retraite de la Cour d’appel du Québec, vice-présidente sortante de l’Union internationale des magistrats et ex-présidente du Conseil académique de l’Institut international pour le pouvoir judiciaire;

  • M. Gaétan Delisle, sergent d’état-major retraité de la GRC et président-fondateur de l’AMPMQ.

La logistique de l’événement est assurée par le support de l’Association des membres de la police montée du Québec (AMPMQ) et de  l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec (APPQ). Les personnes-ressources pour l’APPQ sont: Daniel Rolland, Robert Bronsard et Johanne Lagacé.

Lors du gala, par l’entremise de leur fondation caritative respective, les deux associations syndicales versent un don à un organisme à but humanitaire.

Toute candidature peut être transmise à l’APPQ par courriel, au soin de Mme Johanne Lagacé (lagace@appq-sq.com), ou en complétant un formulaire de mise en nomination que vous trouverez sur le site Internet des Prix Policiers du Québec (www.prixpoliciersduquebec.ca).

(Veuillez noter qu’en raison de la nature du travail de certains lauréats, les noms et photos n’apparaissent pas sur notre site.)

Les lauréats 2013  de la Sûreté du Québec

15e édition du GALA DES PRIX POLICIERS DU QUÉBEC
21 NOVEMBRE 2013

 

François Boulé, Sophie Demers, Jean-François Laliberté, Marc-Antoine Maynard

Premiers intervenants au Lac-Mégantic. Cette nuit-là était une nuit comme les autres. Une belle nuit d’été tranquille. Les agents sont à accomplir leur travail. Deux policiers viennent d’intercepter un VTT, deux autres rédigent des rapports dans leur véhicule. Personne n’est loin du centre-ville lorsque l’explosion survient. Les agents comprennent immédiatement l’ampleur du danger qui guette la population. Les coulées de pétrole qui risquent à tout moment de se produire et les wagons qui peuvent exploser sont autant de dangers immédiats contre lesquels il faut protéger la population.

Les agents se séparent le travail afin de pouvoir venir en aide à un maximum de personnes. Le centre-ville brûle! Sur la rue des Vétérans, le sergent Boulé utilise le haut-parleur du véhicule pour dire aux citoyens qu’ils sont en danger. Il faut faire vite. Le temps presse. Les autres agents sont près du Musi-Café. Ils procèdent à l’évacuation de ce qui deviendra les zones rouges et jaunes. Et, pourtant, il faut même protéger les gens contre leur propre curiosité qui les attire vers le brasier.

Cette nuit-là n’a pas été comme les autres. De façon totalement inattendue, quatre agents se sont retrouvés au cœur d’une catastrophe sans précédent et ont répondu « présents ».

Un Prix a été décerné à François Boulé, Sophie Demers, Jean-François Laliberté et Marc-Antoine Maynard.

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Steven Montembeault
Division de l’Identité judiciaire – Représentant de la région Est 

Pierre Truchon
Division de l’Identité judiciaire – Représentant de la région Ouest

Intervention de la division de l’Identité judiciaire – Lac-Mégantic. Après la catastrophe, vient le moment de compter les morts et, surtout, de les identifier. Ils ont été nombreux à participer à cette tâche si importante. Quarante-sept personnes ont pu être extirpées des décombres et formellement identifiées. Plusieurs dizaines de spécialistes de l’identité judiciaire ont contribué à ce résultat. Parce qu’il y avait des émanations toxiques, les policiers devaient travailler en portant des bonbonnes d’air comprimé, alors que le soleil de juillet se reflétait sur le goudron tout autour. Mais cette chaleur, ils étaient tous prêts à la supporter. Chacun comprenait l’importance de rendre aux familles un peu de sérénité en leur permettant de faire le deuil des personnes disparues.

Steven Montembeault, représentant pour la région Est, et Pierre Truchon, représentant de la région Ouest, ont reçu le Cristal au nom de leurs collègues de la division de l’Identité judiciaire.

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Jessie Houle, Jude Joyal, Jacques Lavigne, Sébastien Rousseau, Stéphane Savard

Projet Harponner. Chénéville dans l’Outaouais. 1987. Elle avait 31 ans. Il avait de la haine. Un meurtre gratuit.

Vingt-cinq ans plus tard, on reprend les vieilles enquêtes, mais avec les moyens d’aujourd’hui. La police scientifique a fait d’énormes progrès et les méthodes d’enquête sont plus élaborées. Il fallait la ténacité, l’imagination et le talent des membres de l’équipe des crimes non résolus de la Sûreté du Québec pour rassembler les preuves qui ont permis de prouver la culpabilité du suspect. Quoi de mieux que des aveux pour attraper un assassin qui a réussi a échapper à la Justice pendant 25 ans? Les enquêteurs vont élaborer un scénario pour amener le meurtrier à admettre son crime de façon libre et volontaire. Se faisant passer pour une organisation criminelle qui cherche à recruter un nouveau membre, ils prendront contact avec le suspect, gagneront sa confiance, l’amèneront à parler du passé et à révéler son crime. Maintenant qu’il a été condamné, la petite communauté de Chénéville et, surtout, la famille de la victime, peuvent faire la paix avec les circonstances troubles qui ont entouré la mort de Marie d’Amour.

Si la Justice a le bras long, c’est grâce à eux.

Un Cristal a été remis à Jessie Houle, Jude Joyal, Jacques Lavigne, Sébastien Rousseau et  Stéphane Savard.

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Projet Hachoir. Pour la population environnante d’Ormstown, la proximité avec la frontière américaine était devenue une source de craintes au cours des dernières années. À cause de sa situation géographique, la région était devenue un haut lieu du très lucratif trafic de cigarettes et de cannabis. Une organisation criminelle locale et son chef faisaient la pluie et le beau temps dans ce coin de pays. Ils ont  commis des gestes d’intimidation et de vandalisme envers des citoyens qui avaient osé s’opposer à leur trafic, dont l’un qui a vu son chalet partir en fumée. Des plaintes ont donc été déposées. La Sûreté du Québec s’est emparée du dossier. En septembre 2010, une équipe d’enquêteurs reçoit la mission de mettre fin aux activités du  groupe criminalisé.

Un facteur qui, dit-on, fait la richesse des milieux de vie en campagne, est que l’anonymat n’y existe pas. Alors, justement, imaginez le degré de difficulté que rencontrent les policiers lorsqu’ils veulent rester invisibles. Comment faire de la surveillance physique alors que la présence d’individus ou de véhicules inconnus est rapportée aux oreilles des criminels? Et, pourtant, l’enquête s’est terminée en juillet 2012 au moment où la tête de réseau a plaidé coupable face à la preuve accumulée. Entre autres, grâce au travail des policiers, les procureurs disposaient de photos montrant un convoi de motoneiges. Des photos prises par une caméra à infrarouge à trois milles de distance en pleine nuit alors que les policiers se camouflaient dans la neige. En janvier 2012, pour renforcer la preuve, les enquêteurs se sont ainsi relayés pendant 30 nuits consécutives pour établir une surveillance extérieure.

En plus de l’imagination et de l’abnégation qu’il faut souligner chez ces récipiendaires, il faut aussi retenir leur remarquable discrétion. Nos « héros de l’ombre » sont des gens qui sont passés inaperçus dans une région, mais dont l’action, elle, continue de toucher encore aujourd’hui le quotidien des citoyens de cette communauté.

Un Cristal a été remis à six policiers de la Sûreté du Québec, à un policier du Service de police de Laval, ainsi qu’à un policier du Service de police de la ville de Montréal.

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Alain Tremblay

Sauvetage sur le pont Jacques-Cartier. Alain Tremblay est un gars de Chicoutimi. Dix-sept ans d’ancienneté à la Sûreté du Québec. Affecté depuis moins de deux ans aux ponts Jacques-Cartier et Champlain. Son secteur habituel de patrouille : le pont Champlain.

Le matin du 12 septembre dernier, il avait affaire au poste central près du pont Jacques-Cartier. Il entend l’appel, il est tout près, il se rend.  Deux minutes plus tard, il descend de voiture. Il aperçoit le sergent Pagé déjà rendu sur place. Il est rassuré : quelqu’un va prendre en charge la gestion de « l’environnement », dont l’énorme bouchon qui se forme sur le pont Jacques-Cartier à 7 h du matin. Des cyclistes se sont arrêtés aussi.

L’agent Tremblay s’approche du jeune homme s’apprêtant à se jeter du haut du pont. Il aperçoit Michel Barrette. Il comprend que c’est probablement la présence du comédien qui a retenu jusqu’à maintenant le désespéré de passer à l’acte.

Habituellement, les policiers vont demander aux citoyens de s’écarter de la scène, pour des raisons évidentes, mais cette fois l’agent de police décide plutôt de composer avec la présence de Michel Barrette. Ils ont le même but. Le policier lui dit : « Bonjour Michel, je m’appelle Alain. Je suis de Chicoutimi. »  Voilà, une équipe venait de se former.

Tremblay se met à parler, une main posée sur l’épaule de Barrette. Il maintient constamment la communication avec le suicidaire. Michel Barrette intervient, parfois à l’aile droite, parfois à l’aile gauche, toujours présent, solide et discret. Il laisse le policier travailler.

Il leur faudra 50 minutes d’échanges soutenus avec le jeune suicidaire pour arriver à le convaincre de redescendre. Revenu sur le tablier du pont, celui-ci se jettera dans les bras du policier.

Le Cristal a été remis à Alain Tremblay.

Michel Barrette ne pouvait pas être présent lors du gala. Une plaque honorifique lui a été remise.

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Jonathan St-Arnaud

Un enfant sauvé de la noyade.  Sorel-Tracy, 17 août 2013, c’est le début de l’après-midi. Il fait beau. Les rues sont calmes. Puis l’appel à l’aide qui retentit dans les haut-parleurs. Un enfant, une piscine, un drame trop connu. L’agent fonce. C’est un appel de priorité 0, c’est-à-dire, là, maintenant, toute de suite. Sur les ondes, l’agent entend que l’enfant aurait repris conscience. Sur place, plusieurs personnes, affolées, sous le choc, des enfants qui pleurent, puis il y a cet enfant de 8 ans qu’on a sorti de la piscine. Il est à nouveau inconscient. Le cœur ne tient pas le choc. Après avoir fait les premières manœuvres RCR pour s’assurer que les voies respiratoires sont libres, l’agent entreprend un puissant massage cardiaque. Avec patience, sang-froid et application, l’agent a poursuivi ses manœuvres malgré la frénésie autour de lui. Au bout d’une minute, l’enfant a repris conscience. On venait de lui sauver la vie.

L’intervention qu’il a effectuée montre que ce jeune agent de la Sûreté du Québec possède une capacité d’initiative, des habiletés techniques et des qualités morales qui font honneur à l’ensemble de la profession. Pour un enfant de 8 ans, elles ont fait la différence entre la vie et la mort.  Le Cristal a été remis Jonathan St-Arnaud.

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Robin Lévesque

Intervention policière à Rimouski. Rimouski, 25 juin 2012. Les policiers ont ce privilège, si on peut dire, d’intervenir là où ça peut brasser. L’appel est rentré au tout début de la relève de nuit. C’est le premier appel. Quelqu’un crie à tue-tête dans une voiture en stationnement. Il pleut. Dehors, c’est l’orage. Éclairs et tonnerre. Comme dans la tête de celui auprès de qui les policiers vont devoir intervenir.

À l’arrivée des policiers, l’homme sort de son véhicule. Manifestement, il est agressif mais désorganisé. Il cherche à fuir. L’agent Guimond lui fait face. Il y a contact physique. Un très court instant. L’agent Lévesque attrape le prévenu et constate, en même temps que l’agent Guimond, que celui-ci a été blessé. Il y a un couteau par terre. Le prévenu l’a frappé sous l’aisselle. L’agent Guimond s’effondre.

Parfois, la personne dont il faut sauver la vie, ce n’est plus un inconnu, c’est un confrère de travail. Mais avant de pouvoir porter assistance à son « partner », notre récipiendaire devait tout d’abord sécuriser la situation. Il a donc poursuivi l’intervention policière, menotté celui qui maintenant était peut-être devenu un meurtrier, puis porté secours à son ami en trouvant la plaie afin de bloquer l’hémorragie. Tout cela en maintenant les communications avec les secours et en s’assurant que le prévenu ne tentait pas de s’enfuir. Beaucoup d’adrénaline.

L’agent Lévesque est un homme, un policier, un professionnel qui a su faire preuve d’une grande capacité d’action lors d’un moment de stress intense où c’est la vie de son ami qui était en jeu.  Un Cristal a été remis à Robin Lévesque.

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Remise d’un don

Par l’entremise de leur fondation respective, les quatre associations policières ont remis un don de 5 000$ à la Fondation Dédé Fortin.

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Description et organisation

Le Gala des Prix Policiers du Québec permet de souligner la qualité du travail effectué par les policières et policiers québécois à l’échelle locale, nationale et même internationale. Lors de cet événement sont honorés le professionnalisme et l’accomplissement d’actes professionnels dignes de mention, sans nécessairement être spectaculaires, ainsi que des carrières exceptionnelles au service du public.

En 2011, la structure du comité organisateur a été modifiée afin de pouvoir améliorer le rayonnement des Prix Policiers du Québec. Comme toujours, les candidats sont proposés par leurs collègues de travail mais, désormais, un Conseil de gouvernance a pour mandat de faire l’examen de toutes les candidatures qui lui sont soumises, quel que soit le corps policier d’origine. Ce Conseil de gouvernance est composé de diverses personnalités provenant du monde politique, de l’administration de la Justice et du domaine policier. Ses décisions sont à la fois impartiales, sereines, crédibles et autonomes, ce qui ajoute au prestige associé à la remise des Prix Policiers du Québec. Le Conseil veille également à établir les grandes orientations que l’organisation sera appelée à prendre.

Les membres du Conseil sont:

  • l’Honorable Pierre H. Cadieux, ex-solliciteur général du Canada;

  • M. Steven Chabot, ex-directeur général adjoint de la Sûreté du Québec et président sortant de l’Association canadienne des chefs de police;

  • M. Jean-Pierre Charbonneau, ex-président de l’Assemblée nationale du Québec, qui fit sa marque comme journaliste d’enquête de la CECO;

  • l’Honorable Louise Mailhot, juge à la retraite de la Cour d’appel du Québec, vice-présidente sortante de l’Union internationale des magistrats et ex-présidente du Conseil académique de l’Institut international pour le pouvoir judiciaire;

  • M. Gaétan Delisle, sergent d’état-major retraité de la GRC et président-fondateur de l’AMPMQ.

La logistique de l’événement est assurée par le support de l’Association des membres de la police montée du Québec (AMPMQ) et de  l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec (APPQ). Les personnes-ressources pour l’APPQ sont: Daniel Rolland, Robert Bronsard et Johanne Lagacé.

Lors du gala, par l’entremise de leur fondation caritative respective, les deux associations syndicales versent un don à un organisme à but humanitaire.

Toute candidature peut être transmise à l’APPQ par courriel, au soin de Mme Johanne Lagacé (lagace@appq-sq.com), ou en complétant un formulaire de mise en nomination que vous trouverez sur le site Internet des Prix Policiers du Québec (www.prixpoliciersduquebec.ca).

(Veuillez noter qu’en raison de la nature du travail de certains lauréats, les noms et photos n’apparaissent pas sur notre site.)

Les lauréats 2012 de la Sûreté du Québec

14e édition du GALA DES PRIX POLICIERS DU QUÉBEC
15 NOVEMBRE 2012

 

Opérations Grue et Cranium. Faire de la police, c’est assurer la sécurité du public. Parfois, ce sont des individus isolés qui mettent en péril la sécurité des autres, parfois ce sont des organisations. Contre le crime organisé, il faut des policiers organisés. Nos premiers récipiendaires ont connu une histoire étonnante. D’un côté, il y avait le détachement de la Gendarmerie royale canadienne dans la région de la Mauricie et des Bois-Francs qui travaillait un dossier de fabrication de fausse monnaie américaine, le tout en collaboration avec les Services secrets américains. D’un autre côté, il y avait la Sûreté du Québec qui, dans cette même région, travaillait le dossier d’un groupe de malfaiteurs spécialisé dans le vol d’équipement lourd, comme des pelles mécaniques, des camions à benne, des déneigeuses. Régulièrement, le responsable de la Sûreté du Québec et celui de la Gendarmerie royale canadienne, se rendent mutuellement service et s’informent l’un et l’autre sur leurs activités. Lorsque le responsable de la SQ apprend que le groupe sur lequel il enquête s’est fait offrir d’acheter de la fausse monnaie américaine, il fait immédiatement le lien avec l’enquête menée par la GRC. Commence alors un travail de collaboration et de coordination entre la Sûreté du Québec, la GRC et les Services secrets américains. Au moment où les policiers vont débarquer pour saisir les preuves dans le cadre de l’opération Grue, ils vont en même temps recueillir les preuves nécessaires pour boucler l’opération Cranium, dont la presse pour fabriquer la fausse monnaie et 1 million de dollars américains prêt à être mis sur le marché.

Pour ce travail extraordinaire fait de patience et de passion, un Prix a été décerné à quatre policiers de la Gendarmerie royale canadienne et à une agente des Services secrets américains.

Il faut souligner également le travail particulier de la Division des enquêtes sur le crime organisé couvrant la région Est du Québec. Sous la direction d’un lieutenant de la SQ, cette équipe a mené avec succès son opération contre un réseau de malfaiteurs, en plus de prendre charge pour l’opération Cranium des interventions au niveau du terrain. Un représentant de la SQ a reçu le Cristal au nom de tous les membres de cette division.

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Opération Chapitre. Les crimes en col blanc ne sont pas spectaculaires. Leur force est justement de ne pas laisser de trace. Un groupe d’enquêteurs provenant de la Gendarmerie royale du Canada, de la Sûreté du Québec et, pour un temps, du Service de police de la Ville de Montréal ont uni leurs efforts pour construire une preuve de gangstérisme contre 63 personnes impliquées dans une immense fraude reposant sur de fausses cartes de débit. Dans cette équipe, on avait aussi intégré un analyste prêté par l’Association des banquiers canadiens ainsi que six procureurs à temps plein. On le voit, il faut être solidement organisé pour combattre le crime organisé, car ce ne sont pas des petits voleurs opportunistes. Ce sont deux organisations criminelles ayant des racines internationales qui se sont spécialisées dans la contrefaçon des cartes bancaires. Grâce à des mini-caméras et à des guichets automatiques trafiqués, ils parvenaient à se procurer les numéros de carte et les numéros d’identification personnels. Ensuite, ils fabriquaient de fausses cartes et, munies de ces cartes, une cinquantaine de personnes partaient en même temps à l’assaut des comptes de banque. Au cours des années, ils ont trafiqué 100 000 cartes et ont fait main basse sur 100 millions de dollars.

Lorsque le 9 mai 2012 les policiers procèdent aux arrestations des membres de ce vaste réseau de fraudeurs, ils disposent d’une preuve documentée depuis 2008 qui repose sur l’interception de 300 000 conversations téléphoniques. Pour la première fois au Canada, les procureurs sont en mesure de déposer des accusations de gangstérisme dans une cause de fraude par carte de débit.

La ténacité et la persévérance de tous les membres de cette équipe intégrée forcent le respect. La collaboration entre les corps de police, des juristes et  un spécialiste provenant d’un monde externe à l’univers policier est désormais une nécessité pour contrecarrer ceux qui mettent en péril la sécurité financière des citoyens.

Un Prix a été décerné, pour une deuxième fois, à l’homme en charge de la lutte à la contrefaçon, ainsi qu’à ses collègues de la Gendarmerie royale du Canada.

Un Prix a également été décerné à trois policiers de la Sûreté du Québec, ainsi qu’à un policier du Service de police de la Ville de Montréal, pour l’excellence du travail opérationnel qu’ils ont accompli pour recueillir les preuves qui ont rendu possible le démantèlement de ces organisations et l’arrestation de ses principales têtes d’affiche. Une plaque commémorative a été remise au responsable du dossier au niveau de l’Association des banquiers canadiens pour sa participation à l’opération Chapitre.

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Stéphane Champagne et Jean-Marc Rochon

 

Métropolis. Parfois le travail policier est beaucoup plus rude. Beaucoup plus sur la corde raide. On ne s’attend pas au Québec à ce que quelqu’un puisse vouloir assassiner un premier ministre. Surtout pas le soir où la première ministre prononce son premier discours à la suite de sa première victoire électorale. On ne s’attend pas à ça.  Mais, justement, les sergents Rochon et Champagne étaient prêts et n’ont mis qu’une seconde à réagir lorsque dans leurs oreillettes résonnent ces mots : « Coups de feu à l’arrière. » Les deux policiers se sont rejoints à l’arrière, à la porte qui ouvre sur la ruelle. Arme à la main, ils sont sortis à l’extérieur.  Ils sont allés à la rencontre du danger et ont maîtrisé un homme en possession d’un fusil d’assaut. Ils n’ont fait que leur devoir pourrait-on dire. Mais, pour leurs collègues, ils sont plus que ça. Ce sont des agents qui ont fait preuve d’intelligence, de courage et de détermination; ils ont mené une action qui fait la fierté de tous les policiers. Le but du gala des Prix Policiers du Québec est de souligner le professionnalisme des policiers et leur engagement envers la sécurité des communautés. Profitons-en pour rappeler que les candidatures pour les Prix Policiers du Québec sont soumises par les collègues de travail des policiers que nous honorons lors de cet événement. Ce prix élève ceux qui le reçoivent au rang de modèle pour leurs collègues.

Un Cristal a été décerné aux sergents Stéphane Champagne et Jean-Marc Rochon.

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Nadine Lefebvre et Sylvain Richard

 

Sauvé des flammes. L’histoire commence par un appel de routine. Une voiture a fait une sortie de route mais, sur place, les patrouilleurs découvrent une femme inconsciente à bord de son véhicule et des flammes qui s’échappent du capot. L’agent Richard se charge de sortir la dame pendant que l’agente Lefebvre cherche à éteindre l’incendie. Mais la portière est verrouillée et l’extincteur n’est pas assez puissant pour combattre le feu.  L’agent Richard fracasse la fenêtre, détache la dame, elle se réveille, il l’aide à sortir du véhicule. La dame est d’un fort gabarit. L’agent Richard peine à la soutenir. La fumée remplit ses poumons. L’agente Lefebvre prend la relève. Elle est beaucoup plus petite que la dame. Celle-ci est encore étourdie et s’appuie sur l’agente Lefebvre pour monter la pente en bordure de la route. La voiture flambe de plus en plus. Ça brûle maintenant dans l’habitacle. Il faut s’éloigner le plus rapidement possible du véhicule à cause du risque d’explosion. À bout de force, à bout de souffle, mais conscients de leur devoir, les deux agents réussiront à placer la dame en sécurité. Lors de cet événement, les agents Nadine Lefebvre et Sylvain Richard étaient la force au service de la sécurité publique.

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Vincent Bouchard

Sauvés des eaux. Parfois la vie amène à faire de drôles d’affaires.  La police est parfois une force de répression, parfois le service d’urgence qui vous sauve la vie. Dans l’histoire suivante, les policiers ont réussi à être les deux en même temps. Fin septembre 2011, l’agent Vincent Bouchard, deux ans d’ancienneté, patrouille le secteur du Lac Saint-Louis pendant la relève de nuit. Il travaille avec sa collègue qui a presque deux ans d’ancienneté. Devant eux,  un véhicule roule d’une  manière à vouloir dire que son conducteur a peut-être un malaise ou les facultés affaiblies. Les policiers procèdent à l’interception du véhicule. L’agent Bouchard s’approche du conducteur et constate que le conducteur est fortement en état d’ébriété. L’officier de police lui demande de sortir de son véhicule. Au contraire, la voiture démarre et l’homme prend la fuite. Les policiers n’ont pas à le suivre longtemps. Le suspect a pris un chemin qui conduit directement au Lac Saint-Louis. Il faisait noir. Il n’a pas vu que c’était un quai. Il a plongé dans le lac. Les policiers arrivent immédiatement et voient le véhicule qui s’enfonce lentement, mais sûrement. La passagère n’est pas capable de sortir seule du véhicule. Son poids l’en empêche. L’agent Bouchard s’avance dans le lac et va porter secours à la passagère qui est coincée par les deux sacs gonflables et par sa propre corpulence. Le conducteur réussit à s’extirper tout seul du véhicule. L’agent Bouchard sort donc la dame du véhicule, mais rendu dans l’eau elle panique, attire violemment l’agent Bouchard vers le fond, il réussit à saisir la chaîne que sa collègue lui a lancée et peut donc, finalement, ramener la dame sur la terre ferme. À ce moment, sa collègue aperçoit le conducteur qui nage dans la direction opposée aux policiers. Il continue sa fuite. Elle plonge dans le lac Saint-Louis et nage vers l’homme. Elle réussit à le convaincre qu’il est danger et qu’il doit revenir vers la berge. Il accepte finalement de saisir la roue de secours que lui tend l’agent Bouchard, mais une fois sur la terre ferme, il a fallu procéder à son arrestation compte tenu de ses actes. Parce qu’ils ont été parfaits dans l’accomplissement des deux facettes primordiales du travail de police, c’est-à-dire être à la fois ceux qui nous sauvent la vie et ceux qui combattent la criminalité pour nous, ces deux agents se sont vu décerner un Cristal.

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Annie Lavoie

Accomplissement communautaire. Au cours des 15-20 dernières années, la police s’est beaucoup transformée au Québec. Qu’on l’appelle police communautaire ou police de proximité, les policiers participent maintenant à des processus de résolution de problème de sécurité qui touchent des communautés en particulier. On est dans le service à la population plutôt que dans la détection de la criminalité. La police devient ainsi un des maillons du développement social. Notre prochain récipiendaire s’implique activement dans sa communauté depuis 1996. Athlète accomplie, elle a mis son énergie au service de plusieurs levées de fonds et à l’organisation d’événements pour soutenir des activités de financement. À elle seule, c’est plus de 75 000 $ qu’elle a pu amasser et distribuer. Son fait d’arme le plus éclatant est survenu en 2010. Il y a un projet qui lui tient à cœur, mais il faut beaucoup d’argent. Quatre Maisons des jeunes font face à des besoins grandissants et les ressources sont si rares. Alors elle s’engage avec sa fille de 20 ans à participer à un jeu télévisé. C’est une activité de financement qui peut rapporter beaucoup. Effectivement, elles vont réussir à gagner 50 000 $ en participant à « La classe de 5». La totalité de la somme a été remise aux quatre Maisons des jeunes, dont l’une est située sur le territoire de la réserve autochtone de Listuguj. Son engagement envers son coin de pays ne s’est jamais démenti au cours des années. C’est maintenant en chanson, avec un disque de Noël, qu’elle continue de participer à des opérations de levée de fonds. Aux yeux de ses collègues, l’agente Annie Lavoie est représentative de cet esprit qu’on souhaite retrouver chez tous les policiers : être au service du public.

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Remise d’un don

Par l’entremise de leur fondation respective, les quatre associations policières ont remis un don de 5 000$ aux Olympiques spéciaux Québec.

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Gala 2011​​​​​​

Description et organisation

Le Gala des Prix Policiers du Québec permet de souligner la qualité du travail effectué par les policières et policiers québécois à l’échelle locale, nationale et même internationale. Lors de cet événement sont honorés le professionnalisme et l’accomplissement d’actes professionnels dignes de mention, sans nécessairement être spectaculaires, ainsi que des carrières exceptionnelles au service du public.

En 2011, la structure du comité organisateur a été modifiée afin de pouvoir améliorer le rayonnement des Prix Policiers du Québec. Comme toujours, les candidats sont proposés par leurs collègues de travail mais, désormais, un Conseil de gouvernance a pour mandat de faire l’examen de toutes les candidatures qui lui sont soumises, quel que soit le corps policier d’origine. Ce Conseil de gouvernance est composé de diverses personnalités provenant du monde politique, de l’administration de la Justice et du domaine policier. Ses décisions sont à la fois impartiales, sereines, crédibles et autonomes, ce qui ajoute au prestige associé à la remise des Prix Policiers du Québec. Le Conseil veille également à établir les grandes orientations que l’organisation sera appelée à prendre.

Les membres du Conseil sont:

  • l’Honorable Pierre H. Cadieux, ex-solliciteur général du Canada;

  • M. Steven Chabot, ex-directeur général adjoint de la Sûreté du Québec et président sortant de l’Association canadienne des chefs de police;

  • M. Jean-Pierre Charbonneau, ex-président de l’Assemblée nationale du Québec, qui fit sa marque comme journaliste d’enquête de la CECO;

  • l’Honorable Louise Mailhot, juge à la retraite de la Cour d’appel du Québec, vice-présidente sortante de l’Union internationale des magistrats et ex-présidente du Conseil académique de l’Institut international pour le pouvoir judiciaire;

  • M. Gaétan Delisle, sergent d’état-major retraité de la GRC et président-fondateur de l’AMPMQ.

La logistique de l’événement est assurée par le support de l’Association des membres de la police montée du Québec (AMPMQ) et de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec (APPQ). Les personnes-ressources pour l’APPQ sont: Daniel Rolland, Robert Bronsard et Johanne Lagacé.

Lors du gala, par l’entremise de leur fondation caritative respective, les deux associations syndicales versent un don àun organisme à but humanitaire.

Toute candidature peut être transmise à l’APPQ par courriel, au soin de Mme Johanne Lagacé (lagace@appq-sq.com), ou en complétant un formulaire de mise en nomination que vous trouverez sur le site Internet des Prix Policiers du Québec (www.prixpoliciersduquebec.ca).

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Martin Lessard
Martin Lessard

Transporter la vie.  Sauver la vie de quelqu’un est toujours un acte admirable. Alors on ne peut qu’être admiratif devant quelqu’un qui depuis 10 ans, de façon bénévole, effectue la coordination du transport des dons d’organes entre les hôpitaux de la région de Montréal. En assurant le transport des équipes médicales, du sang et des organes, il a contribué à sauver plusieurs vies. À toute heure du jour ou de la nuit, peu importe le temps de l’année, un donneur peut être prêt à remettre la vie à quelqu’un dans le besoin. Encore faut-il que quelqu’un s’occupe du transport de ces biens précieux du donneur jusqu’au receveur. Comme coordonnateur et recruteur pour l’Association canadienne des dons d’organes, Martin Lessard n’est pas qu’une partie de la chaîne, il en est l’un des forgerons. Voilà une autre façon de manifester son engagement envers l’une des valeurs les plus importantes de notre société et l’une des missions fondamentales de la profession policière : la protection de la vie.

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Steven Martel Maxime St-Pierre
Steven Martel                                                Maxime St-Pierre

Ils ont eu chaud.  Le 24 février 2011, un automobiliste appelle la police parce qu’il observe que le véhicule qui le précède sur la route est conduit de façon erratique. Les agents Steven Martel et Maxime St-Pierre se dirigent donc vers ce véhicule pour l’intercepter avant qu’il ne cause un accident. En cours de route, la nature de l’appel change. Le véhicule ne zigzague plus. Il a fait une sortie de route et le bloc-moteur a pris feu.

Les policiers arrivent sur les lieux en quelques minutes. Le véhicule est versé sur le côté, la porte du conducteur dirigée vers le ciel. Le conducteur est à l’intérieur du véhicule. L’extincteur dont disposent les policiers contient trop peu de substance pour venir à bout de l’incendie. Le feu gagne en importance. Dans le véhicule, il y a un homme, une personne âgée, consciente, mais incapable de se détacher. Son poids l’entraîne vers le fond du véhicule et la position de son corps bloque l’accès à la ceinture de sécurité. L’un par la fenêtre de la porte arrière, l’autre par la fenêtre de la porte du conducteur, les deux policiers arrivent à détacher l’homme puis à l’extraire du véhicule désormais envahi par une dense fumée.

Au moment de cet événement, ni l’un ni l’autre de ces deux policiers n’avaient deux ans d’ancienneté. Ils sont la preuve, encore une fois, que la valeur n’attend pas le nombre des années. Ils sont un exemple de l’abnégation nécessaire pour amener le policier à considérer que la sécurité des autres est plus importante que la sienne propre.

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Kevin Lafrance   Caroline Lapointe
Kevin Lafrance                                              Caroline Lapointe

Christian Venne
Christian Venne

Freiner l’escalade.  Parfois les policiers sont témoins de l’évolution d’une dispute entre des personnes. Le 16 septembre 2011 c’est arrivé à trois policiers de l’Abitibi. Un nouveau couple s’est formé et l’ancien chum est frustré.  À 12 h 30, il est question de harcèlement criminel; à 14 h, on parle de méfaits sur la propriété; à 15 h, on est rendu aux menaces de mort. Les policiers sont conscients qu’il faut maintenant stopper cette escalade avant que ça finisse vraiment mal. Les policiers coordonnent leurs déplacements et effectuent des patrouilles intensives pour retracer celui qui est à l’origine de ces menaces. Les policiers reçoivent alors une information qui permet de localiser le suspect.

Il est dans un parc, il n’est pas seul et il serait armé. Sur place, les policiers observent une partie plus boisée, un endroit idéal où se cacher pour abattre sa victime. Et, effectivement, en entrant dans le sous-bois les policiers sont tombés nez à nez avec deux individus dont l’un était en possession d’une arme lourde. Pris par surprise, ils ont tenté de prendre la fuite, mais ils furent rapidement maîtrisés par les agents.

Grâce à leur souci envers la sécurité des citoyens, à la qualité de leur travail en équipe et à la rapidité de leurs réflexes, un drame a pu être évité. Ce jour-là, ces agents ont accompli l’une des tâches les plus nobles de la fonction policière, être un agent de prévention, et cela, parfois, au péril de sa vie.

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Division des services de soutien aux enquêtes, Division des enquêtes sur les crimes contre la personne et le Poste principal de la MRC de la Vallée-de-l’Or
Division des services de soutien aux
enquêtes, Division des enquêtes sur
les crimes contre la personne et le
Poste principal de la MRC de la
Vallée-de-l’Or
 

Opération Écrevisse – Une opération de nettoyage régional.  Le travail policier est un travail d’équipe. C’est encore plus vrai lorsqu’il est question de mener un travail d’enquête de grande envergure touchant le crime organisé, avec pour but de faire le grand ménage dans une région. Les ressources locales, régionales et nationales de la Sûreté du Québec ont été mises à contribution, mais aussi le ministère du Revenu, le Bureau de lutte au crime organisé, le Bureau de lutte aux produits de la criminalité, le Comité de sécurité publique de la Vallée-de-l’Or, ainsi que les services correctionnels. C’est beaucoup de monde, c’est beaucoup de lois, c’est beaucoup d’organisation et, donc, beaucoup de coordination.

Pour honorer le travail d’équipe, il faut remettre des prix d’équipe. L’opération Écrevisse qui a touché principalement la région de Val-d’Or a donné lieu à un travail collectif qui mérite d’être souligné.

L’excellence du travail accompli par les policiers de la Division des Services de soutien aux enquêtes a permis l’installation d’une dizaine de caméras de surveillance, d’enregistrer 120 000 conversations téléphoniques et d’intercepter 111 000 messages textes. Autant de matériel servant à démontrer une preuve de gangstérisme.

La Division des enquêtes sur les crimes contre la personne a elle aussi contribué au succès de cette opération. Au moins trois meurtres avaient été commis en relation avec les activités de ce groupe de criminels. Grâce aux preuves accumulées et à l’expertise des policiers de cette division, il a été possible d’amener un tueur à gages à reconnaître ses crimes et à collaborer avec la Justice en devenant le délateur qui a confirmé l’existence du réseau et de ses activités de gangstérisme.

Soulignons aussi l’ensemble des policiers du Poste principal de la MRC de la Vallée-de-l’Or qui, pendant toute la durée de cette enquête, soit pendant près de 18 mois, ont été d’une discrétion exemplaire afin que rien ne puisse ébruiter l’opération en cours. En plus, chaque patrouilleur et chaque enquêteur du poste contribuaient à fournir une surveillance discrète sur les suspects. L’engagement des policiers de Val-d’Or envers cette mission de nettoyage régional fut total. Ils ont obtenu l’estime de toute leur communauté.

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José Blanchet  Marielle Harvey
José Blanchet                                                  Marielle Harvey

Opération Écrevisse – Une opération de nettoyage régional. Deux équipes de travail se sont tout particulièrement illustrées au cours de cette opération. L’une en permanence à Val-d’Or et une autre qui, sous les apparences d’une compagnie de prospection, viendra à toutes les semaines, pendant un an, mener les recherches pouvant conduire à l’arrestation et la condamnation de ceux qui vivent du crime organisé. C’est grâce au travail accompli par ces deux équipes, menées de main de maître par les sergents Harvey et Blanchet, qu’il a été possible le jour du ratissage de procéder à 50 perquisitions, de confisquer plus d’une centaine d’armes, de mettre 65 personnes en état d’arrestation, de saisir 53 véhicules, un avion, un hélicoptère, du pot, du hasch, du crack, des drogues de synthèse, de la cocaïne et des cigarettes de contrebande. L’Équipe d’enquêtes régionales de Val-d’Or, sous la supervision de la sergente Marielle Harvey, et l’équipe d’enquêteurs de la Division d’enquêtes sur le crime organisé, sous la direction de celui qui est maintenant devenu le lieutenant José Blanchet, ont été le coeur et les reins de cette opération.

Enfin, il y a un homme qui assurait la coordination entre les besoins sur le terrain, les ressources disponibles, les objectifs poursuivis et les preuves qu’il fallait établir. Quelqu’un qui veillait sur l’Opération Écrevisse pour en assurer le succès. Quelqu’un qui ne recevra pas de Cristal lors du gala, il en a déjà reçu un en 2007, et celui qui a été reconnu par ses pairs comme étant un policier plus grand que nature continue de l’être le lendemain de la remise du Prix. Il est venu au gala pour applaudir ses collègues. Nous considérons que la place de M. Stéphane Mailloux est avec ses collègues. C’est pourquoi une mention spéciale lui a été adressée.

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Remise de don:  6 000 $ à la Fondation des Étoiles

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Le Gala des Prix Policiers du Québec permet de souligner la qualité du travail effectué par les policières et policiers québécois à l’échelle locale, nationale et même internationale. Lors de cet événement sont honorés le professionnalisme et l’accomplissement d’actes professionnels dignes de mention, sans nécessairement​ être spectaculaires, ainsi que des carrières exceptionnelles au service du public.

En 2011, la structure du comité organisateur a été modifiée afin de pouvoir améliorer le rayonnement des Prix Policiers du Québec. Comme toujours, les candidats sont proposés par leurs collègues de travail mais, désormais, un Conseil de gouvernance a pour mandat de faire l’examen de toutes les candidatures qui lui sont soumises, quel que soit le corps policier d’origine. Ce Conseil de gouvernance est composé de diverses personnalités provenant du monde politique, de l’administration de la Justice et du domaine policier. Ses décisions sont à la fois impartiales, sereines, crédibles et autonomes, ce qui ajoute au prestige associé à la remise des Prix Policiers du Québec. Le Conseil veille également à établir les grandes orientations que l’organisation sera appelée à prendre.

Les membres du Conseil sont:

  • l’Honorable Pierre H. Cadieux, ex-solliciteur général du Canada;

  • M. Steven Chabot, ex-directeur général adjoint de la Sûreté du Québec et président sortant de l’Association canadienne des chefs de police;

  • M. Jean-Pierre Charbonneau, ex-président de l’Assemblée nationale du Québec, qui fit sa marque comme journaliste d’enquête de la CECO;

  • l’Honorable Louise Mailhot, juge à la retraite de la Cour d’appel du Québec, vice-présidente sortante de l’Union internationale des magistrats et ex-présidente du Conseil académique de l’Institut international pour le pouvoir judiciaire;

  • M. Gaétan Delisle, sergent d’état-major retraité de la GRC et président-fondateur de l’AMPMQ.

La logistique de l’événement est assurée par le support de l’Association des membres de la police montée du Québec (AMPMQ) et l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec (APPQ). Les personnes-ressources pour l’APPQ sont: Daniel Rolland, Robert Bronsard et Johanne Lagacé.

Lors du gala, par l’entremise de leur fondation caritative respective, les deux associations syndicales versent un don à un organisme à but humanitaire.

Toute candidature peut être transmise à l’APPQ par courriel, au soin de Mme Johanne Lagacé (lagace@appq-sq.com), ou en complétant un formulaire de mise en nomination que vous trouverez sur le site Internet des Prix Policiers du Québec (www.prixpoliciersduquebec.ca).

Gala 2010

Description et organisation

Les Prix Policiers du Québec est un événement qui permet d’honorer d’une manière particulière la qualité du travail effectué par les policières et policiers québécois à l’échelle locale, nationale et internationale. On souligne leur professionnalisme, l’accomplissement d’actes professionnels (dignes de mention sans être spectaculaires ni gestes d’éclat) ou encore leur carrière modèle au sein de la police.

Cet événement est organisé par l’Association des membres de la Police Montée du Québec (AMPMQ), la Fraternité des policiers et policières de Montréal (FPPM), la Fédération des policiers et policières municipaux du Québec (FPMQ) et l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec (APPQ). À cette occasion, les quatre organisations versent un don, par l’entremise de leur fondation respective, à un organisme à but humanitaire.

Chaque année, les mises en candidature sont déposées au printemps.

Les membres du comité organisateur pour l’APPQ sont Daniel Rolland, Robert Bronsard et Johanne Lagacé.

(Veuillez noter qu’en raison de la nature du travail de certains lauréats, les noms et photos n’apparaissent pas sur notre site.)

12e Édition des Prix Policiers du Québec:
DES HÉROS DE L’OMBRE RÉCOMPENSÉS

Le 18 novembre 2010 avait lieu le 12e gala des Prix policiers du Québec à l’hôtel Marriott Château Champlain à Montréal. Lors de cet événement, les associations syndicales policières  du Québec ont souligné le dévouement et le travail exceptionnel accompli par leurs membres auprès de leurs concitoyens. Plus de 300 convives provenant des milieux syndical, juridique, politique et économique y ont assisté.  M. Pierre Légaré a agi de nouveau à titre de maître de cérémonie.

Cette année, un hommage a été rendu à 21 policières et policiers.  Ils ont reçu le Cristal des Prix policiers du Québec pour s’être illustrés par leur courage, leur esprit d’équipe, leur persévérance et leur engagement auprès de leur communauté.

Au cours de la cérémonie, le président de l’AMPMQ, M. Gaétan Delisle, le président de l’APPQ, M. Jean-Guy Dagenais, le président de la FPMQ, M. Denis Côté, et le président de la FPPM, M. Yves Francoeur, ont félicité les récipiendaires et ont réitéré le grand professionnalisme et le dévouement hors du commun des policières et policiers qui ont à cœur la sécurité de leurs concitoyennes et concitoyens.

Plusieurs invités des milieux policier, juridique, économique et politique ont assisté à cette cérémonie. Nous retrouvions, entre autres, le député de Verchères et porte-parole de l’opposition officielle en matière de sécurité publique, M. Stéphane Bergeron, l’ex-solliciteur général du Canada et membre du Conseil privé de la Reine, l’honorable Pierre H. Cadieux, les sénateurs, les honorables Francis Fox, Jean Lapointe et Lucie Pépin, ainsi que le député fédéral d’Outremont, M. Thomas Mulcair et les représentants des commanditaires des Prix Policiers du Québec, belairdirect et la Caisse Desjardins des policiers et policières.

Remise d’un don

Par l’entremise de leur fondation respective, les quatre associations policières ont remis un don de 6000$ à la Fondation des étoiles qui soutient la recherche pédiatrique au Québec.

L’AMPMQ, l’APPQ, la FPMQ et la FPPM représentent les quelque 14000 policiers et policières du Québec.

Les lauréats 2010 de la Sûreté du Québec

Le professionnalisme d’une policière contribue au succès des opérations de sauvetage

Le 24 juillet 2010, un appel est logé au poste de Radisson informant les policiers qu’un avion de type Beaver vient de s’écraser près de l’aéroport La Grande situé à la Baie-James.

La policière Sandra Laprise communique aussitôt avec la compagnie de transport par hélicoptère et, quelques minutes plus tard, elle décolle en compagnie du pilote, du propriétaire de l’hélicoptère et de deux  premiers répondants.

En arrivant sur les lieux de l’accident, elle constate que l’avion s’est écrasé et est en piteux état dans le milieu d’un petit lac vaseux. La policière se rend à l’avion en compagnie d’une personne qui est déjà sur place et d’un premier répondant.  Ils sont dans l’eau jusqu’aux genoux.

Une personne est déjà extirpée et évacuée alors que quatre autres sont toujours dans les décombres, bloquées dans la carcasse de métal de l’avion.  De ce nombre, une est décédée par noyade alors que les trois autres ont peine à maintenir leur tête hors de l’eau.  Leur corps est coincé et elles sont près de la noyade.

En attendant du renfort, la policière Laprise et le premier répondant aident les victimes à maintenir leur tête hors de l’eau pour éviter la noyade.  Aussitôt qu’un troisième secouriste arrive, ils sont en mesure de commencer l’évacuation des décombres de l’appareil.  Le pilote perd la vie dans les bras d’un premier répondant.

En arrivant sur la rive, Sandra Laprise, aidée de premiers répondants, soigne les blessures du mieux possible. Les accidentés perdent  beaucoup de sang et sont en état d’hypothermie.

Trois des cinq victimes de ce tragique accident survivront grâce, notamment, au travail exceptionnel de l’ensemble des intervenants appelés à porter secours.

Pour son courage, son professionnalisme et son leadership remarquable et, surtout, parce qu’elle est une véritable héroïne de l’ombre, un Cristal a été décerné à l’agente Sandra Laprise.

Nous désirons également souligner l’excellent travail de deux autres agents qui ont participé à ce sauvetage. Chacun d’eux a joué un rôle important lors de ce tragique événement. Pour leur sang-froid et leur professionnalisme, nous tenons à féliciter les agents Kerry Aubé et Ghyslain Roy.

Elle gagne une course contre la montre

En février 2010, une policière vient de terminer son quart de travail et circule sur le boulevard Labbé à Victoriaville lorsqu’elle aperçoit une lueur émanant d’un abri d’auto attaché à une résidence du boulevard Labbé Nord.

Elle croit d’abord qu’il s’agit de lumières de véhicules, mais en s’approchant, elle constate qu’une automobile est en feu et que les flammes menacent maintenant la maison.

La policière alerte immédiatement les services d’urgence, descend de son véhicule et va frapper à la porte de la résidence.  Personne ne vient lui ouvrir.  Elle se précipite alors à la porte avant qui n’est pas verrouillée. Aussitôt qu’elle met les pieds à l’intérieur, le système d’alarme protégeant les lieux se fait entendre.

Dès les premiers pas, elle aperçoit une dame à peine sortie de son sommeil.  Elle l’informe que le brasier s’approche et lui demande s’il y a d’autres occupants dans la maison. C’est à ce moment qu’elle apprend que la mère de la dame, aux prises avec une mobilité réduite, est également à l’intérieur.

N’écoutant que son courage, la policière se lance immédiatement vers la chambre de la personne âgée pour l’en extirper des flammes qui commencent à poindre dans la maison.

Les dames ont été placées à bord d’un véhicule de patrouille, saines et sauves, et sans aucune blessure. Cette policière a sauvé la vie de deux personnes en plus d’avoir contribué à préserver l’intégralité de la maison des dames.

Pour sa présence d’esprit, son calme et son sang-froid et, surtout, parce qu’elle est une véritable héroïne de l’ombre, un Cristal a été décerné à l’agente Annie Marcoux.

Une équipe d’enquêteurs qui repousse l’expertise policière à des niveaux jamais atteints

Créé à l’automne 2004 au sein de la Sûreté du Québec, le Service des enquêtes sur la criminalité fiscale, aujourd’hui appelé Division des enquêtes sur la criminalité financière organisée, a pour principal mandat de lutter, en partenariat avec les autorités concernées, contre les crimes à incidence fiscale.  À cet effet, il enquête sur les organisations criminelles qui se livrent à des stratagèmes de fraude à caractère fiscal et de recyclage des produits de la criminalité.

Une enquête d’envergure internationale baptisée Dorade II a été amorcée au début de 2008.  Elle visait une entreprise financière privée de Montréal, contrôlée par une organisation criminelle composée, entre autres, de facilitateurs (avocats et comptables), qui offrait sa structure commerciale à divers milieux criminels afin de concrétiser un stratagème de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale.

En cours d’enquête, la police cantonale valaisanne suisse a mis au jour une étroite ramification, en sol européen, de l’organisation criminelle sous enquête.  Les enquêteurs ont également établi un lien direct avec l’enquête d’envergure Civet II réalisée par la Gendarmerie royale du Canada au début des années 2000 qui concernait le blanchiment de l’argent émanant d’importations de stupéfiants par un groupe criminalisé.

L’équipe d’enquête a été en mesure de mettre en évidence les activités de l’organisation criminelle qui, par l’entremise de plusieurs prête-noms européens, a élaboré au fil des années une structure d’entreprises bidons aux Bahamas, au Liechtenstein et en territoire suisse afin d’éluder des millions de dollars aux gouvernements canadien et québécois.

Plus de 225 policiers ont participé aux deux phases de ratissage de Dorade II.  Les résultats exceptionnels obtenus démontrent sans équivoque le travail acharné de l’équipe d’enquête du projet Dorade II. Outre l’émission d’une série de mandats d’arrestation pour des infractions commises sur une période de près de quinze ans, les travaux des membres de l’équipe d’enquête ont mené au blocage en sols canadien et européen d’actifs évalués à plus de 40millions de dollars, notamment des avoirs contenus dans deux fiducies canadiennes.

L’équipe a été pionnière dans ce type d’enquête au Canada, repoussant ainsi l’expertise policière à des niveaux jamais atteints.  L’innovation, la capacité d’analyse, le sens remarquable du partenariat, l’attitude professionnelle et la ténacité exceptionnelle de l’équipe d’enquête ont permis de dépasser les objectifs initialement fixés en début de projet.

Le groupe de criminels visé a tenté de se soustraire à la justice canadienne en déployant sa structure dans des territoires outre-mer, mais les efforts inégalés de l’équipe d’enquête ont mis un terme aux activités d’une organisation opérant à l’échelle internationale.

Le gala des Prix Policiers du Québec tient à souligner le travail de trois membres du projet DoradeII.  Pour leur professionnalisme, leur persévérance et leur ingéniosité et, surtout, parce qu’ils sont de véritables héros de l’ombre, un Cristal a été décerné au sergent enquêteur Pascal Rochon, enquêteur principal, au sergent enquêteur David Proulx et au sergent superviseur Carl Bélisle.

Et puisque le succès de ce travail d’enquête repose en bonne partie sur le travail d’équipe, les Prix Policiers 2010 ont fait le choix d’offrir également un Cristal à l’équipe du projet DoradeII.

Une enquête de contrebande avec des résultats uniques au Canada

 

(Dossier conjoint: Sûreté du Québec et Gendarmerie royale du Canada)

Ce dossier implique une organisation criminelle qui avait comme activité principale la contrebande de tabac d’Akwesasne, en Ontario, vers Kahnawake. À la suite d’une enquête de six mois menée en 2007, un ratissage permet à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) d’arrêter sept individus. Un total de 7 424 kg de tabac haché est saisi au cours de l’enquête.  Des accusations de possession de tabac de contrebande, de complot et de gangstérisme sont déposées.

Cette enquête a été réalisée en partenariat avec la Sûreté du Québec et le projet Accès a été enclenché à la suite d’informations reçues sur le principal suspect et le lieu de transbordement du tabac, les rives du lac Saint-François dans le secteur de Saint-Anicet.  Les principales difficultés rencontrées par les enquêteurs étaient les particularités de la région.  Il s’agissait d’un secteur rural où l’on retrouvait des fermes, des chalets d’été et des champs à perte de vue.  Diverses techniques de surveillance ont été utilisées.  Par contre, la principale approche consistait à se fondre dans le décor et à se cacher pour effectuer les observations qui permettraient d’accumuler les preuves nécessaires pour mener l’opération à terme.

Afin de prouver le complot et le gangstérisme, plusieurs mandats d’écoute électronique ont été rédigés.  La rédaction du tableau de preuves a été faite en comparant toutes les preuves recueillies (papier, physiques et de surveillance).  À la lecture de la preuve, les procureurs de la Couronne fédérale sont arrivés à la conclusion que des accusations de complot et de gangstérisme devaient être déposées contre les suspects dans ce dossier.

Il s’agit de la première fois au Canada où des accusations ont été déposées pour gangstérisme dans un dossier de possession de tabac non estampillé en vertu de la Loi sur l’accise.  Quatre des sept suspects ont été accusés de gangstérisme.  Trois d’entre eux ont été trouvés coupables et le quatrième a enregistré un plaidoyer de culpabilité. 1

Pour leur persévérance, leur esprit d’équipe, leur leadership et leurs techniques de surveillance hors du commun et, surtout, parce qu’ils sont des véritables héros de l’ombre, un Cristal a été décerné au sergent François Blais, aux caporaux Sylvain Lemoyne et Réjean Richard et aux gendarmes Phillipe Mélançon et Maryse Robert de la GRC, ainsi qu’au sergent-détective Éric Lalonde de la Sûreté du Québec.

Hommage à un grand syndicaliste

Association des policières et policiers provinciaux du Québec

Comme le veut la tradition, cette année, il revenait à l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec de remettre le prix syndical policier à l’un de ses membres qui s’est distingué par son implication, ses réalisations qui ont fait avancer le milieu syndical policier au Québec.

Sans hésitation, nous avons décidé d’honorer M. Tony Cannavino.

Vous trouverez dans les lignes qui suivent un court historique de sa carrière.

M. Cannavino a été policier et membre de la Sûreté du Québec de 1972 à 2008. Il a connu une carrière exceptionnelle autant dans ses fonctions à titre de policier que de leader syndical.

Mentionnons qu’il a entamé sa carrière syndicale, en 1985, à titre de directeur de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec. En 1988, il fut élu vice-président aux ressources humaines et matérielles. À ce titre, on lui doit la venue des premières banquettes électriques à bord des véhicules de la Sûreté du Québec. Durant son mandat, il fut cofondateur du Programme d’Aide au Personnel.

En 1996, il a été élu président de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec. Quelques-unes de ces grandes réalisations ont été la négociation du contrat de 2000 et le reclassement des emplois à la Sûreté du Québec. Il a été cofondateur des Prix Policiers du Québec. Fait marquant, nous dirions même point culminant, son implication majeure dans le dossier de la réorganisation policière au Québec a permis l’intégration d’au-delà de 1400 policiers municipaux à la Sûreté du Québec. Cette réalisation est due à son travail inlassable auprès du gouvernement et des maires au Québec. Grâce à lui, l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec est le troisième plus gros syndicat policier au Canada.

Sur la scène nationale, alors qu’il était président de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec, il fut également cofondateur de l’Association Nationale de la Police Professionnelle. Il fut vice-président de cette association qui représentait 24000 membres à travers le Canada. Il a joué un rôle important dans la négociation qui a mené à la fusion des deux associations: l’Association Nationale de la Police Professionnelle et l’Association canadienne des policiers.

De 2003 à 2008, il a été le premier président permanent de l’Association canadienne des policiers. L’Association canadienne des policiers était le porte-parole national de 54000 membres du personnel policier en poste à travers le Canada. Par son leadership et son dévouement à la cause des membres qu’il représente, il a été réélu par acclamation en 2005. À ce titre, il a représenté l’Association canadienne des policiers sur différents comités parlementaires et sénatoriaux.

Sur la scène internationale, il a été membre du Conseil International Law enforcement council où siègent des représentants de l’ensemble de la communauté syndicale policière à travers le monde.

Il a dédié l’ensemble de sa carrière à la sécurité des canadiennes et canadiens, à l’amélioration de la qualité de vie et sécurité de ses membres.

C’est pourquoi, il nous a fait plaisir de l’honorer lors du gala et de lui remettre un prix spécial à titre de bâtisseur du mouvement syndical policier

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Les Prix Policiers du Québec est un événement qui permet d’honorer d’une manière particulière la qualité du travail effectué par les policières et policiers québécois à l’échelle locale, nationale et internationale. On souligne leur professionnalisme, l’accomplissement d’actes professionnels (dignes de mention sans être spectaculaires ni gestes d’éclat) ou encore leur carrière modèle au sein de la police.

Cet événement est organisé par l’Association des membres de la Police Montée du Québec (AMPMQ), la Fraternité des policiers et policières de Montréal (FPPM), la Fédération des policiers et policières municipaux du Québec (FPMQ) et l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec (APPQ). À cette occasion, les quatre organisations versent un don, par l’entremise de leur fondation respective, à un organisme à but humanitaire.

Chaque année, les mises en candidature sont déposées au printemps.

Les membres du comité organisateur pour l’APPQ sont Daniel Rolland, Robert Bronsard et Johanne Lagacé.

11e Édition des Prix Policiers du Québec:

DES HOMMES ET DES FEMMES QUI SE SONT SURPASSÉS

Le 19 novembre 2009 avait lieu le 11e Gala des Prix Policiers du Québec à l’hôtel Mariott Château Champlain à Montréal. Lors de cette cérémonie, 20 policiers et policières ont été honorés. Les associations syndicales policières du Québec ont souligné l’engagement et le travail remarquable accompli par leurs pairs auprès de leur communauté. Près de 350 convives provenant des milieux syndical, juridique, politique et économique ont assisté à cet événement. M. Pierre Légaré a agi de nouveau à titre de maître de cérémonie.

Ces policiers et policières ont reçu le Cristal des Prix Policiers du Québec pour avoir fait preuve de détermination et de courage dans certaines situations ou pour s’être impliqués auprès de leurs concitoyens.

Au cours du repas, le président de l’AMPMQ, M. Gaétan Delisle, le président de l’APPQ, M. Jean-Guy Dagenais, le président de la FPMQ, M. Denis Côté, et le président de la FPPM, M. Yves Francoeur, ont félicité les récipiendaires et ont rappelé le grand professionnalisme et le dévouement de leurs membres qui, jour après jour, veillent à la sécurité et au bien-être de leur communauté. Ils ont également réitéré leur appui au maintien du registre des armes à feu incluant les armes d’épaule et ont dénoncé les compressions budgétaires au SPVM.

Plusieurs invités des milieux policier, juridique, économique et politique ont assisté à ce gala. Nous retrouvions, entre autres, le président de la Fédération québécoise des municipalités et maire de Saint-Prime, M. Bernard Généreux, le président de l’Union des municipalités du Québec et maire de Maniwaki, M. Robert Coulombe, le maire de McMasterville et préfet de la MRC de la Vallée-du-Richelieu, M. Gilles Plante, le maire de Saint-Jérôme, M. Marc Gascon, l’ex-solliciteur général du Canada et membre du Conseil privé de la Reine, l’honorable Pierre H. Cadieux, les sénateurs, les honorables Francis Fox, Jean Lapointe, Pierre-Claude Nolin et Lucie Pépin, ainsi que le député fédéral d’Outremont, M. Thomas Mulcair et les représentants des commanditaires des Prix Policiers du Québec, belairdirect et la Caisse Desjardins des policiers et policières.

Remise d’un don

Par l’entremise de leur fondation respective, les quatre associations policières ont remis un don de 6000$ à la Fondation des étoiles.

L’AMPMQ, l’APPQ, la FPMQ et la FPPM représentent les quelque 14000 policiers et policières du Québec.

Les lauréats 2009 de la Sûreté du Québec

(Pour des raisons de sécurité, les noms et photos n’apparaissent pas)

Travailler dans l’ombre

Il y a ceux qui doivent faire la première page du journal pour être en mesure de faire leur travail et ceux pour qui ce serait la fin de leur carrière s’ils devaient faire la première page. Les deux agents qui ont été honorés sont deux travailleurs de l’ombre qui doivent demeurer dans l’ombre. Leur contribution aux enquêtes est essentielle. Ils sont le support technique qui permet de percer les mystères, de dévoiler les secrets, de présenter aux tribunaux des preuves tangibles et d’améliorer la sécurité de leurs collègues.

Ils sont les hommes invisibles qui ont installé un système d’enregistrement sonore et vidéo dans un chalet où il n’y a avait pas d’électricité. Comment ont-ils fait? Ils ont réussi à cacher l’équivalent de 48 batteries de moto reliées entre elles et ainsi fournir l’énergie suffisante pour faire 18 jours d’enregistrement sur une période de trois mois et ainsi obtenir des informations qui ont permis de donner un grand coup au crime organisé.

Avec eux, il n’y a rien de moins sûr qu’une cachette sûre et isolée. Ils ont le savoir technique, l’ingéniosité et l’habileté des plus fins techniciens. Ils ont l’audace, le dévouement et le professionnalisme des plus grands policiers. Ils ont l’admiration et la confiance de leurs collègues et, surtout, le soutien de leur famille respective, car sans cet appui quotidien, leur disponibilité à l’égard de leur vie professionnelle deviendrait un handicap à la réussite de leur vie personnelle. Dans l’ombre de ces héros de l’ombre, il y a ceux qui tiennent la chandelle.

Pour leur professionnalisme et leur contribution à la lutte au crime, parfois au péril de leur vie, et parce qu’ils sont des véritables héros de l’ombre, un Cristal leur a été décerné.

Opération Château: une histoire de patience et de coopération entre cinq corps policiers

Gendarmerie royale du Canada
Sûreté du Québec
Service de police de Wendake
Service de police de la Ville de Lévis
Service de police de la Ville de Québec

Au cours de l’année 2004, la section Douanes et Accise de la GRC de Québec entame une enquête sur la vente de tabac de contrebande dans la région de Québec.  Les enquêteurs découvrent d’abord que les vendeurs ont des liens entre eux. En poursuivant leur enquête, les agents constatent que les Hells Angels ont développé un intérêt particulier pour la contrebande des produits du tabac.  Considérant l’ampleur que leur enquête semble vouloir prendre, les enquêteurs de la GRC décident de faire appel à du renfort. On fait donc appel aux autres corps policiers dans la région, soit la Sûreté du Québec, le Service de police de Wendake, le Service de police de la Ville de Québec et le Service de police de la Ville de Lévis.

L’enquête démontre qu’un réseau de contrebande de cigarettes bien établi agit à grande échelle dans la région de Québec, et ce, sous le contrôle du chapitre local des Hells de Québec. Pour un meilleur fonctionnement, le réseau opère sous deux cellules distinctes, suivant la situation géographique de la région de Québec.  Un membre en règle contrôle la Rive-Nord et un autre la Rive-Sud.  Un homme de confiance s’occupe de contacter les fournisseurs sur la réserve de Kahnawake pour passer les commandes de tabac.  Il y envoie des chauffeurs qui récupèrent la marchandise pour l’acheminer dans des entrepôts clandestins de la région de Québec.  Les livreurs font ensuite parvenir la marchandise aux clients.  Comme la contrebande prend de plus en plus d’envergure, l’homme de confiance des Hells Angels s’adjoint de l’aide pour faire la collecte de l’argent, traiter avec les clients et va jusqu’à faire de l’intimidation sur les vendeurs indépendants qui refusent d’être sous le contrôle des Hells.

En 2008 et 2009, deux vagues d’arrestations ont lieu dans les régions de Québec, Montréal, Sherbrooke, Saint-Jean-sur-Richelieu et Lacolle.  Parmi les pièces à conviction recueillies, il y a : 298 caisses de produits de contrebande, 14 véhicules, dont 2 véhicules volés ainsi qu’une Nissan 350Z d’une valeur de 60 000 $, 5 armes de poing et 2 carabines, environ 75 000 $ en argent, 20000 comprimés de méthamphétamine, cocaïne, résine de cannabis et de la marihuana.  Un total de 36 personnes sont arrêtées.

Un des accusés a plaidé coupable à la vente de produits illégaux du tabac selon la Loi sur l’accise 2001 et d’avoir participé à des activités au profit d’une organisation criminelle.

L’opération Château a pu obtenir le succès qu’elle a eu, grâce à un dévouement de tous les instants et à un fort partenariat soutenu de la part de tous.  De plus, il s’agit d’une première au Canada où des individus sont accusés de contrebande en matière de tabac, et ce, au profit de l’organisation criminelle des Hells Angels.

Pour le travail d’équipe remarquable et le professionnalisme qu’ils ont démontrés pour démanteler un réseau de criminels et parce qu’ils sont des véritables héros de l’ombre, un Cristal a été décerné à neuf policiers impliqués dans ce dossier (4 de la GRC, 1 du Service de police de Wendake, 1 du Service de police de Lévis, 1 du Service de police de Québec et 2 de la Sûreté du Québec).

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FÉLICITATIONS À TOUS NOS LAURÉATS!

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