Description et organisation

Le Gala des Prix Policiers du Québec permet de souligner la qualité du travail effectué par les policières et policiers québécois à l’échelle locale, nationale et même internationale. Lors de cet événement sont honorés le professionnalisme et l’accomplissement d’actes professionnels dignes de mention, sans nécessairement être spectaculaires, ainsi que des carrières exceptionnelles au service du public.

En 2011, la structure du comité organisateur a été modifiée afin de pouvoir améliorer le rayonnement des Prix Policiers du Québec. Comme toujours, les candidats sont proposés par leurs collègues de travail mais, désormais, un Conseil de gouvernance a pour mandat de faire l’examen de toutes les candidatures qui lui sont soumises, quel que soit le corps policier d’origine. Ce Conseil de gouvernance est composé de diverses personnalités provenant du monde politique, de l’administration de la Justice et du domaine policier. Ses décisions sont à la fois impartiales, sereines, crédibles et autonomes, ce qui ajoute au prestige associé à la remise des Prix Policiers du Québec. Le Conseil veille également à établir les grandes orientations que l’organisation sera appelée à prendre.

Les membres du Conseil sont:

  • l’Honorable Pierre H. Cadieux, ex-solliciteur général du Canada;

  • M. Steven Chabot, ex-directeur général adjoint de la Sûreté du Québec et président sortant de l’Association canadienne des chefs de police;

  • M. Jean-Pierre Charbonneau, ex-président de l’Assemblée nationale du Québec, qui fit sa marque comme journaliste d’enquête de la CECO;

  • l’Honorable Louise Mailhot, juge à la retraite de la Cour d’appel du Québec, vice-présidente sortante de l’Union internationale des magistrats et ex-présidente du Conseil académique de l’Institut international pour le pouvoir judiciaire;

  • M. Gaétan Delisle, sergent d’état-major retraité de la GRC et président-fondateur de l’AMPMQ.

La logistique de l’événement est assurée par le support de l’Association des membres de la police montée du Québec (AMPMQ) et de  l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec (APPQ). Les personnes-ressources pour l’APPQ sont: Daniel Rolland, Robert Bronsard et Johanne Lagacé.

Lors du gala, par l’entremise de leur fondation caritative respective, les deux associations syndicales versent un don à un organisme à but humanitaire.

Toute candidature peut être transmise à l’APPQ par courriel, au soin de Mme Johanne Lagacé (lagace@appq-sq.com), ou en complétant un formulaire de mise en nomination que vous trouverez sur le site Internet des Prix Policiers du Québec (www.prixpoliciersduquebec.ca).

(Veuillez noter qu’en raison de la nature du travail de certains lauréats, les noms et photos n’apparaissent pas sur notre site.)

Les lauréats 2012 de la Sûreté du Québec

14e édition du GALA DES PRIX POLICIERS DU QUÉBEC
15 NOVEMBRE 2012

 

Opérations Grue et Cranium. Faire de la police, c’est assurer la sécurité du public. Parfois, ce sont des individus isolés qui mettent en péril la sécurité des autres, parfois ce sont des organisations. Contre le crime organisé, il faut des policiers organisés. Nos premiers récipiendaires ont connu une histoire étonnante. D’un côté, il y avait le détachement de la Gendarmerie royale canadienne dans la région de la Mauricie et des Bois-Francs qui travaillait un dossier de fabrication de fausse monnaie américaine, le tout en collaboration avec les Services secrets américains. D’un autre côté, il y avait la Sûreté du Québec qui, dans cette même région, travaillait le dossier d’un groupe de malfaiteurs spécialisé dans le vol d’équipement lourd, comme des pelles mécaniques, des camions à benne, des déneigeuses. Régulièrement, le responsable de la Sûreté du Québec et celui de la Gendarmerie royale canadienne, se rendent mutuellement service et s’informent l’un et l’autre sur leurs activités. Lorsque le responsable de la SQ apprend que le groupe sur lequel il enquête s’est fait offrir d’acheter de la fausse monnaie américaine, il fait immédiatement le lien avec l’enquête menée par la GRC. Commence alors un travail de collaboration et de coordination entre la Sûreté du Québec, la GRC et les Services secrets américains. Au moment où les policiers vont débarquer pour saisir les preuves dans le cadre de l’opération Grue, ils vont en même temps recueillir les preuves nécessaires pour boucler l’opération Cranium, dont la presse pour fabriquer la fausse monnaie et 1 million de dollars américains prêt à être mis sur le marché.

Pour ce travail extraordinaire fait de patience et de passion, un Prix a été décerné à quatre policiers de la Gendarmerie royale canadienne et à une agente des Services secrets américains.

Il faut souligner également le travail particulier de la Division des enquêtes sur le crime organisé couvrant la région Est du Québec. Sous la direction d’un lieutenant de la SQ, cette équipe a mené avec succès son opération contre un réseau de malfaiteurs, en plus de prendre charge pour l’opération Cranium des interventions au niveau du terrain. Un représentant de la SQ a reçu le Cristal au nom de tous les membres de cette division.

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Opération Chapitre. Les crimes en col blanc ne sont pas spectaculaires. Leur force est justement de ne pas laisser de trace. Un groupe d’enquêteurs provenant de la Gendarmerie royale du Canada, de la Sûreté du Québec et, pour un temps, du Service de police de la Ville de Montréal ont uni leurs efforts pour construire une preuve de gangstérisme contre 63 personnes impliquées dans une immense fraude reposant sur de fausses cartes de débit. Dans cette équipe, on avait aussi intégré un analyste prêté par l’Association des banquiers canadiens ainsi que six procureurs à temps plein. On le voit, il faut être solidement organisé pour combattre le crime organisé, car ce ne sont pas des petits voleurs opportunistes. Ce sont deux organisations criminelles ayant des racines internationales qui se sont spécialisées dans la contrefaçon des cartes bancaires. Grâce à des mini-caméras et à des guichets automatiques trafiqués, ils parvenaient à se procurer les numéros de carte et les numéros d’identification personnels. Ensuite, ils fabriquaient de fausses cartes et, munies de ces cartes, une cinquantaine de personnes partaient en même temps à l’assaut des comptes de banque. Au cours des années, ils ont trafiqué 100 000 cartes et ont fait main basse sur 100 millions de dollars.

Lorsque le 9 mai 2012 les policiers procèdent aux arrestations des membres de ce vaste réseau de fraudeurs, ils disposent d’une preuve documentée depuis 2008 qui repose sur l’interception de 300 000 conversations téléphoniques. Pour la première fois au Canada, les procureurs sont en mesure de déposer des accusations de gangstérisme dans une cause de fraude par carte de débit.

La ténacité et la persévérance de tous les membres de cette équipe intégrée forcent le respect. La collaboration entre les corps de police, des juristes et  un spécialiste provenant d’un monde externe à l’univers policier est désormais une nécessité pour contrecarrer ceux qui mettent en péril la sécurité financière des citoyens.

Un Prix a été décerné, pour une deuxième fois, à l’homme en charge de la lutte à la contrefaçon, ainsi qu’à ses collègues de la Gendarmerie royale du Canada.

Un Prix a également été décerné à trois policiers de la Sûreté du Québec, ainsi qu’à un policier du Service de police de la Ville de Montréal, pour l’excellence du travail opérationnel qu’ils ont accompli pour recueillir les preuves qui ont rendu possible le démantèlement de ces organisations et l’arrestation de ses principales têtes d’affiche. Une plaque commémorative a été remise au responsable du dossier au niveau de l’Association des banquiers canadiens pour sa participation à l’opération Chapitre.

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Stéphane Champagne et Jean-Marc Rochon

 

Métropolis. Parfois le travail policier est beaucoup plus rude. Beaucoup plus sur la corde raide. On ne s’attend pas au Québec à ce que quelqu’un puisse vouloir assassiner un premier ministre. Surtout pas le soir où la première ministre prononce son premier discours à la suite de sa première victoire électorale. On ne s’attend pas à ça.  Mais, justement, les sergents Rochon et Champagne étaient prêts et n’ont mis qu’une seconde à réagir lorsque dans leurs oreillettes résonnent ces mots : « Coups de feu à l’arrière. » Les deux policiers se sont rejoints à l’arrière, à la porte qui ouvre sur la ruelle. Arme à la main, ils sont sortis à l’extérieur.  Ils sont allés à la rencontre du danger et ont maîtrisé un homme en possession d’un fusil d’assaut. Ils n’ont fait que leur devoir pourrait-on dire. Mais, pour leurs collègues, ils sont plus que ça. Ce sont des agents qui ont fait preuve d’intelligence, de courage et de détermination; ils ont mené une action qui fait la fierté de tous les policiers. Le but du gala des Prix Policiers du Québec est de souligner le professionnalisme des policiers et leur engagement envers la sécurité des communautés. Profitons-en pour rappeler que les candidatures pour les Prix Policiers du Québec sont soumises par les collègues de travail des policiers que nous honorons lors de cet événement. Ce prix élève ceux qui le reçoivent au rang de modèle pour leurs collègues.

Un Cristal a été décerné aux sergents Stéphane Champagne et Jean-Marc Rochon.

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Nadine Lefebvre et Sylvain Richard

 

Sauvé des flammes. L’histoire commence par un appel de routine. Une voiture a fait une sortie de route mais, sur place, les patrouilleurs découvrent une femme inconsciente à bord de son véhicule et des flammes qui s’échappent du capot. L’agent Richard se charge de sortir la dame pendant que l’agente Lefebvre cherche à éteindre l’incendie. Mais la portière est verrouillée et l’extincteur n’est pas assez puissant pour combattre le feu.  L’agent Richard fracasse la fenêtre, détache la dame, elle se réveille, il l’aide à sortir du véhicule. La dame est d’un fort gabarit. L’agent Richard peine à la soutenir. La fumée remplit ses poumons. L’agente Lefebvre prend la relève. Elle est beaucoup plus petite que la dame. Celle-ci est encore étourdie et s’appuie sur l’agente Lefebvre pour monter la pente en bordure de la route. La voiture flambe de plus en plus. Ça brûle maintenant dans l’habitacle. Il faut s’éloigner le plus rapidement possible du véhicule à cause du risque d’explosion. À bout de force, à bout de souffle, mais conscients de leur devoir, les deux agents réussiront à placer la dame en sécurité. Lors de cet événement, les agents Nadine Lefebvre et Sylvain Richard étaient la force au service de la sécurité publique.

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Vincent Bouchard

Sauvés des eaux. Parfois la vie amène à faire de drôles d’affaires.  La police est parfois une force de répression, parfois le service d’urgence qui vous sauve la vie. Dans l’histoire suivante, les policiers ont réussi à être les deux en même temps. Fin septembre 2011, l’agent Vincent Bouchard, deux ans d’ancienneté, patrouille le secteur du Lac Saint-Louis pendant la relève de nuit. Il travaille avec sa collègue qui a presque deux ans d’ancienneté. Devant eux,  un véhicule roule d’une  manière à vouloir dire que son conducteur a peut-être un malaise ou les facultés affaiblies. Les policiers procèdent à l’interception du véhicule. L’agent Bouchard s’approche du conducteur et constate que le conducteur est fortement en état d’ébriété. L’officier de police lui demande de sortir de son véhicule. Au contraire, la voiture démarre et l’homme prend la fuite. Les policiers n’ont pas à le suivre longtemps. Le suspect a pris un chemin qui conduit directement au Lac Saint-Louis. Il faisait noir. Il n’a pas vu que c’était un quai. Il a plongé dans le lac. Les policiers arrivent immédiatement et voient le véhicule qui s’enfonce lentement, mais sûrement. La passagère n’est pas capable de sortir seule du véhicule. Son poids l’en empêche. L’agent Bouchard s’avance dans le lac et va porter secours à la passagère qui est coincée par les deux sacs gonflables et par sa propre corpulence. Le conducteur réussit à s’extirper tout seul du véhicule. L’agent Bouchard sort donc la dame du véhicule, mais rendu dans l’eau elle panique, attire violemment l’agent Bouchard vers le fond, il réussit à saisir la chaîne que sa collègue lui a lancée et peut donc, finalement, ramener la dame sur la terre ferme. À ce moment, sa collègue aperçoit le conducteur qui nage dans la direction opposée aux policiers. Il continue sa fuite. Elle plonge dans le lac Saint-Louis et nage vers l’homme. Elle réussit à le convaincre qu’il est danger et qu’il doit revenir vers la berge. Il accepte finalement de saisir la roue de secours que lui tend l’agent Bouchard, mais une fois sur la terre ferme, il a fallu procéder à son arrestation compte tenu de ses actes. Parce qu’ils ont été parfaits dans l’accomplissement des deux facettes primordiales du travail de police, c’est-à-dire être à la fois ceux qui nous sauvent la vie et ceux qui combattent la criminalité pour nous, ces deux agents se sont vu décerner un Cristal.

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Annie Lavoie

Accomplissement communautaire. Au cours des 15-20 dernières années, la police s’est beaucoup transformée au Québec. Qu’on l’appelle police communautaire ou police de proximité, les policiers participent maintenant à des processus de résolution de problème de sécurité qui touchent des communautés en particulier. On est dans le service à la population plutôt que dans la détection de la criminalité. La police devient ainsi un des maillons du développement social. Notre prochain récipiendaire s’implique activement dans sa communauté depuis 1996. Athlète accomplie, elle a mis son énergie au service de plusieurs levées de fonds et à l’organisation d’événements pour soutenir des activités de financement. À elle seule, c’est plus de 75 000 $ qu’elle a pu amasser et distribuer. Son fait d’arme le plus éclatant est survenu en 2010. Il y a un projet qui lui tient à cœur, mais il faut beaucoup d’argent. Quatre Maisons des jeunes font face à des besoins grandissants et les ressources sont si rares. Alors elle s’engage avec sa fille de 20 ans à participer à un jeu télévisé. C’est une activité de financement qui peut rapporter beaucoup. Effectivement, elles vont réussir à gagner 50 000 $ en participant à « La classe de 5». La totalité de la somme a été remise aux quatre Maisons des jeunes, dont l’une est située sur le territoire de la réserve autochtone de Listuguj. Son engagement envers son coin de pays ne s’est jamais démenti au cours des années. C’est maintenant en chanson, avec un disque de Noël, qu’elle continue de participer à des opérations de levée de fonds. Aux yeux de ses collègues, l’agente Annie Lavoie est représentative de cet esprit qu’on souhaite retrouver chez tous les policiers : être au service du public.

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Remise d’un don

Par l’entremise de leur fondation respective, les quatre associations policières ont remis un don de 5 000$ aux Olympiques spéciaux Québec.