Les Prix Policiers du Québec est un événement qui permet d’honorer d’une manière particulière la qualité du travail effectué par les policières et policiers québécois à l’échelle locale, nationale et internationale. On souligne leur professionnalisme, l’accomplissement d’actes professionnels (dignes de mention sans être spectaculaires ni gestes d’éclat) ou encore leur carrière modèle au sein de la police.
Cet événement est organisé par l’Association des membres de la Police Montée du Québec (AMPMQ), la Fraternité des policiers et policières de Montréal (FPPM), la Fédération des policiers et policières municipaux du Québec (FPMQ) et l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec (APPQ). À cette occasion, les quatre organisations versent un don, par l’entremise de leur fondation respective, à un organisme à but humanitaire.
Chaque année, les mises en candidature sont déposées au printemps.
Les membres du comité organisateur pour l’APPQ sont Daniel Rolland, Robert Bronsard et Johanne Lagacé.
10e Édition des Prix Policiers du Québec :
Des héros de l’ombre sont honorés
Le 20 novembre 2008 avait lieu le 10e gala des Prix Policiers du Québec à l’hôtel Mariott Château Champlain à Montréal devant quelque 350 invités provenant des milieux syndical, juridique, politique et économique. Au cours de cette cérémonie, les associations syndicales policières du Québec ont honoré des policiers et des policières s’étant particulièrement distingués dans l’exercice de leur fonction au service de leur collectivité : des héros de l’ombre qui mettent le crime sous les projecteurs. L’humoriste Pierre Légaré agissait à titre de maître de cérémonie.
Ces prix comptent parmi les plus importantes reconnaissances aux yeux des policiers du Québec, car ils sont décernés à des policiers par des policiers. En 10 ans, ce sont ainsi pas moins de 300 policiers et policières qui auront été honorés par leurs pairs, parfois parce qu’ils se sont illustrés lors d’un événement précis ou pour l’ensemble de leur œuvre.
Trente-cinq lauréats pour 10 « événements »
Cette année, 35 policiers et policières de la Gendarmerie royale du Canada, de la Sûreté du Québec et des services de police des villes de Montréal et de Longueuil ont reçu le Cristal des Prix Policiers du Québec. Cette distinction leur a été décernée pour avoir fait preuve de détermination et de courage en des circonstances particulières ou pour s’être démarqués de façon particulière dans leur environnement.
Un prix a également été remis à un policier s’étant illustré par son engagement syndical hors du commun dans le milieu policier. Il s’agit de M. Jean-Guy Roch.
Pour la première fois en 10 ans d’histoire, un Cristal a été remis à des policiers du Canada et de l’Autriche qui ont collaboré ensemble pour résoudre une affaire de terrorisme international.
Les prix ont été remis en présence du fondateur de l’AMPMQ, M. Gaétan Delisle, du président de l’APPQ, M. Jean-Guy Dagenais, du président de la FPMQ, M. Denis Côté, et du président de la FPPM, M. Yves Francœur.
Plusieurs autres invités des milieux policier, juridique, économique, politique et diplomatique ont assisté à ce gala. Mentionnons d’abord la présence de l’ambassadeur d’Autriche au Canada, son excellence, M. Werner Brandsteeter, et de la Consule générale d’Autriche à Montréal, Mme Ulrike Billard. Étaient également présents le sous-ministre en titre et le sous-ministre associé à la Direction des affaires policières du ministère de la Sécurité publique du Québec, MM. Paul Girard et Robert Lafrenière, l’ex-solliciteur général du Canada, l’honorable Pierre H. Cadieux, les sénateurs Marcel Prud’homme, Francis Fox, Pierre-Claude Nolin et Lucie Pépin, ainsi que des représentants des commanditaires des Prix Policiers du Québec, belairdirect et Ford Canada.
Remise d’un don
Par l’entremise de leur fondation respective, les quatre associations policières ont remis un don de 6 000 $ à la Fondation des étoiles.
Les lauréats 2008 de la Sûreté du Québec
Guy Philibert et Dany Blouin
Le feu sacré
Nous sommes le 15 décembre 2007 à Matane, par un samedi soir tranquille. Deux patrouilleurs reçoivent un appel signalant un début d’incendie au 115 de la rue Goyer.
Premiers arrivés sur les lieux, les deux policiers sont avisés qu’il y a toujours un homme dans un des appartements. Ils s’y rendent immédiatement. À cause de l’épaisse fumée, les policiers doivent ramper sur le plancher du bâtiment afin d’avancer. Ils sont obligés d’en ressortir à quelques reprises pour respirer. Ils trouvent finalement l’homme couché par terre et réussissent à l’évacuer en le traînant au sol hors de l’appartement.
Brûlée sur une grande partie du corps, la victime a dû être transportée au Centre des grands brûlés de Québec. Cette personne handicapée serait morte brûlée vive sans l’action rapide des policiers. Les deux héros garderont une attitude très humble lorsqu’ils sont félicités par leurs collègues. Ils n’ont fait que leur devoir, disent-ils. Le survivant pense sans doute tout autrement.
Le Cristal des Prix Policiers du Québec leur a été décerné pour la combativité dont ils ont fait preuve dans l’adversité, pour avoir sauvé une vie en risquant la leur et pour avoir répondu aux plus hautes attentes que la société entretient à l’égard des policiers.
Claude Champagne
Un agent de la paix
M. Claude Champagne incarne parfaitement l’esprit qui est à l’origine du gala des Prix policiers du Québec, qui entend souligner le travail policier dans ce qu’il a de plus noble. Ce travail peut donner lieu à des gestes de courage extraordinaires. Mais c’est le plus souvent un travail que l’on pratique sans bruit, avec constance et vaillance, en véritable « Héros de l’ombre ». M. Champagne poursuit depuis 45 ans cette vocation qui consiste à être au service de la sécurité des autres.
C’est d’abord comme militaire qu’il a commencé sa carrière en assurant la sécurité de l’Europe de l’Ouest, alors qu’il travaillait sous les ordres de l’OTAN au milieu des années soixante. Il fait ensuite partie des forces de maintien de la paix au Moyen-Orient, sous la direction de l’ONU, en 1973. Puis, il dépose ses valises à Saint-Adolphe-d’Howard où, toujours à l’emploi des Forces armées canadiennes, il sera tour à tour patrouilleur puis enquêteur.
En 1984, il prend sa retraite de l’armée et entreprend une nouvelle carrière, cette fois comme policier à la municipalité de Saint-Adolphe-d’Howard. Parallèlement, depuis déjà une dizaine d’années, notre héros de l’ombre poursuit une action communautaire auprès des jeunes de la région. Pour lui, venir en aide à ces jeunes qui parfois sont désespérés de ne pas trouver leur place dans la société constitue une action de prévention, au service de la communauté.
Patrouilleur à la Sûreté du Québec depuis 2002, ce policier continue d’aborder son travail de façon totalement originale : il tient à ce que les gens soient heureux à la suite d’une intervention policière. Il y voit la récompense du professionnalisme.
Pour son attitude et sa générosité, un Cristal a été remis à un homme qui a consacré sa vie à faire le bien autour de lui en nous offrant le plus beau des cadeaux, vivre dans un environnement plus sécuritaire.
Stéphane Beaudoin (SQ) et Benoit Coulombe (SQ)
Alain Laflamme (SQ)
Collaboration et autonomie de la GRC et de la SQ
Le 30 août 2006, lors d’une intervention de la GRC dans un champ de marijuana à Hemmingford, près de la frontière de Lacolle, un homme brandissant une arme de poing confronte les officiers et fait feu dans leur direction, pour ensuite s’échapper. Un policier de la GRC est touché mais, coup de veine pour lui, la balle ne traverse pas son manteau.
Ce qui avait commencé par une enquête pour production de cannabis devant être menée par la GRC devient une enquête pour tentative de meurtre, qui devra être menée par la SQ. Les deux corps policiers collaborent et échangent de l’information. Très rapidement, grâce à des échantillons d’ADN prélevés sur une tuque et une lampe de poche, les spécialistes du laboratoire médico-légal arrivent à identifier le suspect. Mais comment prouver que c’est lui qui a fait feu ?
Pendant les mois qui suivent, les policiers mèneront des opérations de surveillance et d’écoute sur des douzaines de suspects impliqués dans la production de marijuana qui sont en lien avec le suspect. Ce dernier parlera finalement une fois de trop… Les policiers ont maintenant leur preuve. Inculpé de tentative de meurtre, le suspect décide de plaider coupable. De leur côté, les enquêteurs de la GRC mettent fin aux activités d’un réseau impliqué dans la production de cannabis.
Voilà un bel exemple de collaboration entre les forces policières où chacune, dans le respect de son mandat, participe au succès de l’autre organisation. Pour avoir su travailler en collaboration tout en agissant avec rigueur et professionnalisme dans le cadre de leur mandat respectif, un Cristal a été remis aux gendarmes Jean-Pierre Mailhot, Daniel Monette, Yvon Turcotte et Luc Lafleur, de la GRC, ainsi qu’aux enquêteurs Cédrick Brunelle, Stéphane Beaudoin, Benoit Coulombe et Alain Laflamme, du bureau régional d’enquêtes civiles de Boucherville, de la Sûreté du Québec.
Cinq agents de la Sûreté du Québec
(Pour des raisons de sécurité, les noms et photos n’apparaissent pas)
De l’ombre à la lumière
Plus encore que leurs collègues, certains policiers exercent des fonctions à haut risque qui en font littéralement des héros de l’ombre. Pour eux, travailler en catimini est une question de sécurité. Les cinq policiers dont nous voulons aujourd’hui honorer le professionnalisme, le courage et le dévouement sont de ceux-là. Les membres du module Dispositif de sécurité du service de la Surveillance électronique et informatique de la SQ ont pour travail d’installer les espions miniatures qui vont capter les mots et les images pouvant constituer des preuves irréfutables lors des procès. Pour y arriver, ces agents doivent entrer dans l’intimité des gens en contournant leurs systèmes de sécurité. Ils doivent surtout apprendre à travailler sans laisser de traces de leur passage. Ce sont les hommes invisibles qui vont rendre visibles les actions malhonnêtes. Grâce à eux, les secrets deviennent publics, les actes cachés sont révélés au grand jour. Là où les criminels croyaient être à l’abri des regards, ils mettent une caméra, là où on pensait pouvoir s’exprimer sans danger, ils posent un micro. Ces hommes de l’ombre mettent le crime sous les projecteurs.
Toujours à la fine pointe des technologies, ils jouent au chat et à la souris avec ceux qui souhaitent plus que tout conserver le plus grand secret autour de ce qu’ils ont fait ou de ce qu’ils se préparent à faire. Nous tenions à féliciter des hommes grâce à qui la Justice a le bras un peu plus long.
Sylvain Benjamin (SQ)
Une action policière internationale contre le terrorisme
En mars 2007, une vidéo provenant d’un groupe terroriste est diffusée en Europe. On y menace de commettre des attentats à la bombe dans des lieux fréquentés par les touristes et dans des centres commerciaux de l’Allemagne et de l’Autriche, à moins que ces deux pays n’acceptent de retirer leurs troupes de l’Afghanistan.
L’enquête commence. La police autrichienne découvre d’abord que le groupe qui diffuse la vidéo a des liens avec le terrorisme international. Elle révèle également que le suspect qui profère les menaces sur la bande vidéo réside au Canada.
Les autorités européennes communiquent alors avec la GRC et l’enquête se transporte en territoire canadien. Il n’y a pas de temps à perdre, car le suspect pourrait quitter le pays et mettre ses menaces à exécution. Mais où se cache-t-il ?
Les enquêteurs de l’équipe intégrée sur la sécurité nationale parviennent à retracer le suspect dans une petite municipalité, à l’est de Québec. Le 12 septembre 2007, des descentes policières sont effectuées simultanément en Autriche et au Canada. Un homme de 35 ans, originaire du Maroc, est appréhendé à sa résidence à Maskinongé. L’homme semble être en lien avec le Front islamique mondial de l’information – le groupe soupçonné d’être à l’origine de cette conspiration terroriste. Au début de 2009, ce Québécois devra faire face à la justice pour répondre à des accusations de complot.
L’équipe intégrée sur la sécurité nationale de la GRC a peut-être réussi, par son action rapide et un travail tactique astucieux, à éviter un bain de sang sur un autre continent. Cet événement démontre que la sécurité de la communauté mondiale est aussi un travail qui relève des autorités policières. Pour y arriver, la collaboration entre les différents corps policiers est incontournable. Les policiers n’ont fait que leur travail, mais ce travail est d’une telle valeur qu’il mérite d’être reconnu.
FÉLICITATIONS À TOUS NOS LAURÉATS
PRIX SPÉCIAL AUX BÂTISSEURS DU MOUVEMENT SYNDICAL POLICIER