Description et organisation
Le Gala des Prix Policiers du Québec permet de souligner la qualité du travail effectué par les policières et policiers québécois à l’échelle locale, nationale et même internationale. Au cours du Gala, des policières et policiers recevront le Cristal des Prix Policiers du Québec pour s’être illustrés par leur courage, leur esprit d’équipe, leur persévérance et leur engagement auprès de leur communauté.
En 2017, la composition du comité organisateur a été modifiée avec le départ à la retraite de M. Robert Bronsard et l’arrivée de représentants de la Fédération des policiers et policières municipaux du Québec et de la Fraternité des policiers et policières de Montréal. Comme le veut la tradition des Prix Policiers du Québec, les candidats sont proposés par leurs collègues de travail mais, un Conseil de gouvernance a pour mandat de faire l’examen de toutes les candidatures qui lui sont soumises, quel que soit le corps policier d’origine. Ce Conseil de gouvernance est composé de diverses personnalités provenant du monde politique, de l’administration de la Justice et du domaine policier. Ses décisions sont à la fois impartiales, sereines, crédibles et autonomes, ce qui ajoute au prestige associé à la remise des Prix Policiers du Québec. Le Conseil veille également à établir les grandes orientations que l’organisation sera appelée à prendre.
Les membres du Conseil sont :
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M. Tony Cannavino, président de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec de 1996 à 2003, puis président de l’Association canadienne des policiers de 2003 à 2008;
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M. Jean-Pierre Charbonneau, président de l’Assemblée nationale du Québec de 1996 à 2002, qui fit sa marque comme journaliste d’enquête de la CECO;
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M. Gaétan Delisle, sergent d’état-major retraité de la GRC et président-fondateur de l’AMPMQ.
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M. Robert Lavigne, directeur général de la Sûreté du Québec, de 1988 à 1995;
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Me Madeleine Lemieux, avocate spécialisée en droit administratif, en droit professionnel et en droit du travail et enseignante à l’École de formation professionnelle du Barreau du Québec en déontologie et en droit administratif;
La logistique de l’événement est assurée par le support de l’Association des membres de la police montée du Québec (AMPMQ) et de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec (APPQ). Les personnes-ressources pour l’APPQ sont : Johanne Lagacé, Stéphanie Bourgault et Alphée Simard.
Lors du gala, par l’entremise de leur fondation caritative respective, les quatre associations syndicales versent un don à un organisme à but humanitaire.
Toute candidature peut être transmise à l’APPQ par courriel, au soin de Mme Johanne Lagacé (lagace@appq-sq.com), ou en complétant un formulaire de mise en nomination que vous trouverez sur le site Internet des Prix Policiers du Québec (www.prixpoliciersduquebec.ca).
(Veuillez noter qu’en raison de la nature du travail de certains lauréats, les noms et photos n’apparaissent pas sur notre site.)
Les lauréats 2017 de la Sûreté du Québec
19e édition du GALA DES PRIX POLICIERS DU QUÉBEC
16 NOVEMBRE 2017
Dave Cusson-Collard et Bruno Martin-Dechamplain
ILS SAUVENT UNE JEUNE FEMME EN DÉTRESSE
Le 29 mars 2016 vers 10h45, le poste de la Sûreté du Québec de la MRC du Granit reçoit une demande d’assistance de la Régie de police de Memphrémagog afin de localiser le plus rapidement possible une jeune femme de 21 ans disparue, qui a mentionné vouloir se pendre dans le bois et qui a laissé plusieurs lettres et textos de suicide. Selon la géolocalisation, la femme se trouverait dans le secteur de Stratford, où sa famille possède un chalet.
Entendant l’appel sur les ondes radio, un patrouilleur qui est à proximité, file aussitôt en direction des lieux, accompagné d’un autre patrouilleur, celui-ci de la MRC des Appalaches, qui, à ce moment, se trouve aussi près du secteur.
Quelques minutes plus tard, les agents arrivent au chalet de la famille. Le véhicule de la jeune femme est devant l’entrée. Des traces de pas partent du véhicule vers le chalet et d’autres, du chalet vers la route. Les agents décident de suivre celles-ci, à l’évidence les plus récentes. Ils pressent le pas, les traces continuent sur la route pour environ 200 mètres puis elles quittent la route pour s’enfoncer dans les bois.
Les agents accélèrent, les traces se poursuivent sur une longue distance… Elle est là! Pendue à une branche à l’aide d’une corde de nylon jaune, sa figure est rouge, elle suffoque. Les agents la soulèvent aussitôt, coupent la corde, la soutiennent, la déposent doucement. La jeune femme s’effondre, en larmes, dans leurs bras. Ils la réconfortent, en attendant les ambulanciers.
Le père de la victime a fait parvenir une lettre, exprimant sa reconnaissance pour la vie sauvée de sa fille. Pour exprimer à ces deux agents, publiquement aujourd’hui, la reconnaissance et l’admiration de tous ceux et celles qui font le même métier qu’eux.
Luc Bourbeau, Keven Dufour, Marie-Lou Guy et Mathieu Paiement
INCENDIE À MONT-LAURIER
24 février 2017, 4h45 du matin, message radio dans les véhicules de quatre patrouilleurs du poste de la Sûreté du Québec de la MRC d’Antoine-Labelle: un incendie ravage un duplex de la rue Dorian, à Mont-Laurier.
Deux agents arrivent sur les lieux. Un camelot est en train de porter secours à l’occupant du rez-de-chaussée. Celui-ci apprend à l’un des agents qu’une famille de cinq personnes habite à l’étage. L’autre agent, parti aussitôt faire le tour du bâtiment, martèle la porte, demande en criant s’il y a quelqu’un, revient, découragé: aucune réponse.
À cet instant, on repère une femme à l’étage, qui frappe dans une fenêtre. C’est la mère. La famille est donc là, vivante, mais coincée.
Les deux policiers s’élancent dans la rue en criant : « Une échelle! Une échelle! ». Coup de chance: on en trouve une qui n’était pas prise dans la glace. Un agent l’installe aussitôt, y monte avec la hache de son véhicule de patrouille et fracasse la fenêtre où on a aperçu la femme quelques instants plus tôt.
Deux autres agents arrivent à cet instant, suivis des pompiers.
En haut de l’échelle, l’agent appelle la femme, ne reçoit aucune réponse, tente d’entrer pour trouver et évacuer chacun des occupants, mais une épaisse fumée et la chaleur l’en empêchent.
Démuni, il voit des pompiers au bas de l’échelle, d’autres qui commencent à combattre les flammes. L’agent descend en vitesse. Déjà équipés en oxygène et protégés de la chaleur, quatre pompiers grimpent aussitôt, entrent par la fenêtre et localisent les occupants, une mère et ses trois enfants, leur chien. Les enfants sont inconscients, la mère à demi-consciente.
Les pompiers les sortent par la fenêtre, un à un, et les remettent aux policiers qui les transportent aussitôt vers les ambulanciers maintenant arrivés.
La mère avait eu le réflexe de bloquer le bas de sa porte avec un linge et n’a consenti à être secourue qu’une fois ses trois enfants sauvés. Et on n’a pas oublié le chien!
Les minutes précieuses économisées aux pompiers, grâce à la débrouillardise des deux premiers agents arrivés sur les lieux, ont fait, pour cette famille prise au piège, toute la différence.
L’implication et la solidarité de leurs collègues ont fait le reste.
Pour leur initiative, pour s’être totalement impliqué et avoir persisté dans un combat inégal qui, au départ, ne leur offrait aucune chance, et pour avoir été des joueurs-clés dans la victoire finale.
Patrick Leclerc et la biologiste judiciaire Karine Gibson
RÉSOLUTION D’UN MEUTRE SURVENU EN 2000
Le 10 octobre 2000, dans la réserve algonquine du Lac Rapide, dans le Parc de la Vérendrye, un père découvre le cadavre de sa fille, dans sa chambre à coucher. L’autopsie révèlera qu’elle a été victime d’une agression sexuelle et violemment battue avec un objet contondant.
Pendant des mois, les enquêteurs rencontrent près de 100 personnes, perquisitionnent des lieux à la recherche d’indices, ciblent un suspect, mais LA preuve manque toujours. En désespoir de cause, le dossier devient un « crime non résolu », un « cold case » en jargon du métier.
En 2004, la Sûreté du Québec met sur pied ce qui s’appelle aujourd’hui Le Module des Dossiers non Résolus. Sa création coïncide avec le développement de nouvelles techniques d’enquêtes, notamment en matière d’empreintes génétiques.
Le cas de la jeune algonquine est réassigné à de nouveaux enquêteurs. Dans un premier temps, ils travaillent à regagner la confiance de la famille, puis de la communauté. C’est un processus lent, mais essentiel qui leur permet, de semaine en semaine, d’obtenir de l’information, de faciliter leurs nombreux déplacements dans les réserves, d’avoir le soutien de ceux et celles que ce crime affecte encore chaque jour, de leur redonner espoir.
Lors de l’autopsie, des prélèvements effectués avec la technologie de l’époque n’avaient fourni aucun résultat probant. Cette fois-ci, la biologiste judiciaire réussit à en tirer un profil d’ADN et, surtout, d’en tirer un autre, partiel, mais comparable, de l’arme du crime, une arme peu commune dont, pour la première fois, on peut tirer de l’information génétique même après plus d’une dizaine d’années: une bûche. Cette prouesse technologique permet enfin de l’affirmer : l’agresseur sexuel et le meurtrier sont la même personne.
Les enquêteurs rencontrent à nouveau, une à une, toutes les personnes pouvant avoir été en contact avec la victime, à l’époque. La famille collabore totalement à les retrouver, plusieurs ayant quitté la réserve depuis, sans laisser d’adresse. Les enquêteurs les localisent, une à une, partout en province; ils les rencontrent, une à une, pour obtenir un échantillon de leur ADN.
Le principal suspect reste introuvable. Il avait toujours refusé de collaborer à l’enquête, même refusé à 2 reprises de fournir son ADN. Sachant que les policiers le recherchent, il se déplace rapidement, disparu chaque fois du dernier endroit où on vient de le signaler. Finalement, il est localisé dans sa dernière cachette: une cabane sur le territoire de la pourvoirie Deer Horn. Cette fois, c’est devant sa conjointe et sa belle-mère que les enquêteurs lui redemandent, comme l’ont déjà fait tous les membres de sa communauté, de fournir son ADN. Cette situation inconfortable l’incite à finalement y consentir. Dossier résolu.
Pendant 17 ans, la famille de la victime croisait tous les jours l’assassin de celle-ci dans la petite réserve où ils habitent. Pendant 17 ans, ils n’avaient que des soupçons. Ils ont maintenant la vérité et ils auront, enfin, justice.
Pour avoir méticuleusement retrouvé et réuni, un à un, chaque élément du casse-tête de la preuve qu’ils devaient établir, mais surtout pour avoir su patiemment reconstruire, avec transparence et empathie, le lien de confiance, l’espoir et la volonté d’une communauté d’obtenir justice.
Éric Bernard et Éric Boily
TROIS ENFANTS SAUVÉS DE LA NOYADE
Le 30 mai dernier, un appel est logé à la Sûreté du Québec de la MRC Lac St-Jean-Est. Trois enfants sont en détresse au milieu de la rivière Petite Décharge Alma, à la suite d’une montée soudaine des eaux résultant de l’ouverture des vannes d’un barrage situé en amont.
L’une des trois, une jeune fille, parvient d’elle-même à rejoindre la rive. Elle est aussitôt prise en charge par le premier policier tout juste arrivé sur les lieux. Rapidement, il confie l’enfant à une dame sur la rive. Un second agent vient d’arriver, le duo coordonne son action.
Les deux autres enfants, plus jeunes, sont en sérieuse difficulté au centre de la rivière, à 150 pieds de la rive. Ils parviennent tant bien que mal à s’accrocher chacun à une pierre pour ne pas être emportés par le courant.
Pendant que l’un des agents s’attache à une ligne d’attrape flottante, le second effectue un montage à l’aide d’autres lignes et sécurise solidement le tout.
Bien que les responsables du barrage aient été avisés depuis plusieurs minutes, le niveau de l’eau continue de monter. Prêt à y aller, le premier agent donne ses directives et encouragements aux deux enfants. Soudain, le plus jeune perd sa prise, se met à crier. Il lutte contre le fort courant, mais il est rapidement à bout de forces.
L’agent s’est déjà lancé à l’eau, son collègue sécurisant fermement la ligne qui les relie. Le courant est fort, le fond inégal et la profondeur impossible à jauger, mais rien de cela n’ébranle la détermination de l’agent. En quelques secondes, il rejoint les deux enfants en qu’il saisit aussitôt dans ses bras, hisse hors de l’eau et retient solidement. Il les rassurera et les réconfortera, jusqu’à l’arrivée de l’embarcation des pompiers, appelés en renfort.
Après avoir été traités pour une légère hypothermie, les deux enfants ont reçu leur congé de l’hôpital.
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